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La régionalisation et les compétences au centre du Forum des élus Maroc-France

Quelque 14 parlementaires français, des maires et des élus ont fait le déplacement, les 22, 23 et 24 mars à Casablanca, pour assister, aux côtés de leurs homologues marocains, à la première édition du Forum des élus Maroc-France. La rencontre avait pour but l’échange entre les élus des deux bords sur les bonnes pratiques territoriales.

La régionalisation et les compétences au centre du Forum  des élus Maroc-France
Le président de la région de Casablanca, Mustapha Bakkoury, a souligné qu’il s’agit là d’un véritable forum de travail. Ph. Seddik
Une rencontre inédite a réuni des élus de deux bords avec quelque cent élus marocains et cent autres français : des parlementaires, des maires et des conseillers communaux. Ils se sont réunis, durant trois jours à Casablanca, les 22, 23 et 24 mars, autour d’un programme de travail bien ciblé. Cette rencontre est la première édition du Forum des élus Maroc-France qui est le produit d’une convention entre la région Ile-de-France et la région de Casablanca-Settat. Elle a eu lieu aussi grâce à la mobilisation des membres du Cercle Eugène Delacroix, association qui regroupe des élus français et qui agit pour le renforcement de l’amitié Maroc-France.

Cette première édition – il est attendu, selon les organisateurs, que d’autres éditions aient lieu – a permis aux élus des deux bords de discuter de la régionalisation avancée en examinant plus particulièrement l’interférence des compétences qui sont entre les mains des conseillers régionaux, des conseillers communaux ainsi que des parlementaires. Et ce dans l’objectif de clarifier les compétences de chacun d’entre eux. Ils ont également abordé la problématique du développement économique des territoires et la participation citoyenne.

Lors de la séance de clôture de cette rencontre, le président de la région de Casablanca, Mustapha Bakkoury, a souligné qu’il s’agit là d’un véritable forum de travail. Il a saisi cette occasion pour rappeler que les relations de coopération Maroc-France sont excellentes. «Il y a un gisement de coopération sur le plan territorial à exploiter. Les Marocains du monde, dont le profil a évolué, peuvent jouer un rôle de levier dans ce sens», a-t-il déclaré. Il a fait un autre rappel relatif au démarrage de la régionalisation en 2015. «L’implémentation de la régionalisation passe à travers les acteurs territoriaux. Ces acteurs au volant sont souvent frustrés. Mais le rythme de la mise sur pied de la régionalisation ne peut aller à une vitesse plus grande. Il va selon ce que permettent les chantiers structurants», a-t-il dit.

N’ayant pas pu faire le déplacement, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s’est adressée aux participants à travers une vidéo. Elle a réitéré sa volonté de renforcer la coopération et le rapprochement entre les deux régions, notamment par l’intensification des visites et le partage des expertises et des expériences dans divers domaines. Elle a souligné le rôle que peut jouer le Maroc en tant que porte vers l’Afrique.

Lors des travaux de cette rencontre, en passant en revue la question de la régionalisation, le président de la commission de justice, de législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants, Adil Bitar, a apporté quelques clarifications. Il a considéré que la question de l’éclaircissement des compétences constitue une phase essentielle dans l’avancement du processus de la régionalisation avancée au Maroc. Il a souligné que la région dispose de compétences propres, d’autres partagées entre l’État et la région et d’autres compétences encore qui sont transférées de l’État à la région, notamment celles relatives aux équipements et aux infrastructures, à l’industrie et à la santé. Or «la difficulté est liée à l’instauration d’une charte de mise en œuvre de ces compétences pour pouvoir délimiter les champs de prise de décision et d’exécution des régions et de l’État», estime-t-il.

De son côté, l’ancien wali de la région du Grand Casablanca, M’hamed Dryef, a salué les efforts déployés par les élus et les Conseils régionaux qui fonctionnent relativement bien, a-t-il souligné, à travers l’élaboration des schémas directeurs d’aménagement du territoire et la réalisation d’un plan de développement régional (PDR). «Cependant, il reste beaucoup plus de compétences à entamer pour être visible et lisible pour la population et pour créer la crédibilité nécessaire pour faire de la région un véritable creuset de développement économique et social au Maroc», considère-t-il.

Dans le même sillage, le président d’honneur de la Région Île-de-France, Jean-Paul Huchon, a souligné l’importance de faire de la région un espace de décision et de la doter de la marge de manœuvre et des compétences requises pour décider de son avenir sur le long terme. Les échanges ne sont pas arrêtés à ce niveau puisque plusieurs autres propositions et bonnes pratiques ont été mises en avant. Un rapport détaillé devra être élaboré pour répertorier toutes ces bonnes pratiques et en faire un document utile pour les élus des deux pays. 

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