Le Matin : La préservation de la ressource hydrique est l’un des défis relevés par le Maroc. Quelles sont vos priorités pour accompagner ce challenge ?
Comment évaluez-vous votre expérience au Maroc notamment en matière de gestion d’eau potable et d’assainissement liquide ? La qualité des services de l’eau a toujours été placée en haut de vos priorités. Quels sont les efforts fournis et pour quels résultats ?
Partout où nous sommes présents, nous accompagnons les villes face à l’expansion urbaine et la croissance démographique qui entraînent inévitablement des tensions sur les ressources.À travers ses filiales Amendis et Redal, Veolia a accompli en 16 ans un travail considérable en matière de gestion déléguée des services essentiels de Rabat-Salé et de Tétouan :- Dans l’eau et l’assainissement, les taux de desserte et d’alimentation ont presque atteint 100%. - Les taux de rendement eau se sont nettement améliorés dépassant de loin les engagements contractuels et se situent au niveau des standards internationaux. Ils avoisinent aujourd’hui les 82% ; alors qu’ils étaient en 2002 de l’ordre des 60% pour certaines villes.- La dépollution des littoraux y est désormais une réalité.À titre d’informations, parmi les expertises du Groupe dans le domaine de l’eau et l’assainissement liquide, on peut citer :• Le dessalement de l’eau de mer.• La télégestion.• Les systèmes de détection de fuites. • La réutilisation des eaux usées.• La valorisation matière et énergie des eaux usées.• La performance environnementale...Quelle place accordez-vous à la recherche et à l’innovation dans vos stratégies de développement ?
Depuis 160 ans, Veolia a un coup d’avance en matière d’innovation et transforme ses idées en de nouveaux modèles, de nouvelles inventions ou de nouvelles offres qui servent la qualité de ses services auprès de ses clients collectivités locales ou grands industriels. C’est ainsi que Veolia accompagne l’usine de Renault à Tanger pour relever le défi du «zéro émission de carbone». Grâce à une solution biomasse à partir de grignons d’olives, nous parvenons à faire fonctionner cette immense usine sans rejeter de C02 dans l’atmosphère. L’innovation irrigue tous les métiers du Groupe qui détient plus de 2.000 brevets, gère neuf centres de recherche et d’essais et a conclu plus de 200 partenariats académiques et industriels.Je profite pour préciser que le groupe Veolia a la volonté de s’inscrire durablement en tant que partenaire du Royaume. Nous l’accompagnons dans sa démarche entreprise dans le domaine de l’environnement et du développement durable (économie verte, économie circulaire, préservation des ressources, etc.) spécialement dans les domaines de l’eau, l’énergie et les déchets.Veolia mise également sur l’assainissement liquide et engage pour cela des investissements importants. Quel est votre bilan ?La capacité de traitement des eaux usées urbaines se développe au Maroc, et vite. Avant, les eaux usées étaient déversées directement dans les mers, les oueds et les plaines environnant les points de rejets ont eu des impacts négatifs et irréversibles sur l’environnement immédiat des villes. Depuis 2002, Veolia Maroc a réalisé d’importants investissements en matière de traitement des eaux usées, pour améliorer la qualité de l’eau afin de préserver l’écosystème immédiat des villes où elle opère et leur front de mer. Mais si aujourd’hui, plus de 100 stations de traitement des eaux sont opérationnelles à travers toutes les régions du Royaume, force est de constater qu’il y a des villes mieux loties que d’autres et dans lesquelles les infrastructures se sont développées très rapidement pour atteindre aujourd’hui une capacité d’assainissement liquide de près de 100%. En tête de ces villes se trouvent Tanger, Tétouan, Rabat ou encore Témara et Skhirate (le projet étant en cours pour la ville de Salé), villes où nous opérons pour accompagner durablement leur essor. L’enjeu est tout autant sanitaire, économique et environnemental.Les Schémas directeurs d’assainissement liquide, aussi bien concernant la région Tanger-Tétouan que Rabat-Salé, ont permis de définir les ouvrages nécessaires pour intercepter et traiter les eaux usées et protéger ainsi les milieux récepteurs contre les rejets sauvages. Les systèmes de dépollution mis ainsi en place (quasiment sur tous nos périmètres d’actions) consistent à assainir les villes et les littoraux. Les solutions retenues ont consisté à construire des conduites gravitaires et de refoulement, des stations de pompage, des déversoirs d’orage, des stations de traitement et de prétraitement et des émissaires en mer.