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Quand le rêve d’acquérir un bien immobilier vire au cauchemar

C’est une nouvelle affaire qui défraie la chronique. Le programme immobilier baptisé Casablanca Parc et qui devait être livré en 2017 n’a pas été mené à bien. Des centaines de familles, ayant investi toutes leurs économies dans ce projet, se retrouvent empêtrées dans un imbroglio judiciaire dont elles se seraient bien passées. Dans l’incapacité de récupérer leurs avances, malgré les jugements prononcés en leur faveur, elles ne peuvent pas non plus entrer en possession des biens qu’elles ont payés. Elles se disent être victimes d’une grosse arnaque.

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Acquérir un logement est un rêve qui peut facilement virer au cauchemar dans un secteur où l’opacité le dispute à la complexité des procédures. C’est l’histoire de millier de familles qui ont eu le malheur de vouloir saisir l’opportunité qu’offrait le programme immobilier baptisé Casablanca Parc, situé au quartier Sidi Maârouf. Bénéficiant d’un emplacement attractif, à proximité du célèbre Parc d'activité Outsourcing «Casanearshore», le projet avait tout pour séduire une classe moyenne à la recherche du logement de rêve. Mais le projet, lancé en 2013 par la société Treize Huit Sidi Maarouf Sarl, filiale de la holding Maprinvest, a rapidement tourné au fiasco.
Au total, les promoteurs promettaient plus de 1.500 appartements séquencés en huit tranches. Mais deux tranches seulement ont été livrées, alors que la troisième s’est arrêtée au stade du gros œuvre. Les travaux pour les cinq tranches restantes n’ont même pas été entamés, se plaignent les représentants des victimes qui n’ont pas hésité, en désespérance de cause, à ester en justice.
Après plusieurs sit-in organisés devant le siège de l’entreprise ainsi que devant les domiciles des promoteurs immobiliers, elles ont eu recours à la justice qui s’est prononcée en leur faveur. Reçus par «Le Matin», les porte-parole d’un premier collectif des victimes, constitué de 250 personnes, ont assuré qu’ils ont adressé des correspondances à plusieurs hauts responsables, dont le président du parquet, Mohamed Abdennaboui, et le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki. Les membres du collectif ont également essayé de sensibiliser l’opinion publique à travers les médias.
Les promoteurs ont donc encaissé des millions de dirhams sous forme de «contrats de réservation» sans honorer leurs engagements envers les acquéreurs. Avec des montants de réservation allant de 120.000 à 900.000 dirhams, les acquéreurs ont commis l’erreur de libeller leurs chèques au nom de l’entreprise qui a pu disposer des fonds à sa guise. Depuis plusieurs mois, le sujet de cette escroquerie immobilière fait le tour de la presse nationale. Reportages et enquêtes y ont été consacrés, mais sans faire réagir ni les responsables du projet ni les autorités.
Selon les documents dont dispose «Le Matin», les victimes ont pu obtenir gain de cause en première instance puisque le Tribunal de première instance de Casablanca a tranché dans plusieurs dossiers liés à cette affaire en ordonnant à la société Treize Huit Sidi Maarouf Sarl de restituer les acomptes versés à ses clients non livrés. Mais l’exécution d’un jugement n’est pas chose aisée. La bataille ne fait que commencer. 

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