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Romain Saïss : «C’est un échec, il faut le dire»

Dans un entretien accordé à «France Football», Romain Saïss s’est livré pour la première fois sur l’échec cuisant des Lions de l’Atlas, éliminés dès les huitièmes de finale de la CAN en Égypte. Pour l’international marocain, il y a un «sentiment de honte» et l’équipe nationale a «fait preuve de suffisance» face à «une petite équipe du Bénin».

Romain Saïss : «C’est un échec, il faut le dire»

Le jeu des justifications a-t-il commencé ? Près de deux semaines après la déconvenue des Lions de l’Atlas, éliminés dès les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations, les langues commencent à se délier. Si le capitaine préfère exhiber ses entrainements sur les réseaux sociaux et la Fédération se mure dans le silence, Romain Saïss a été le premier à réagir en tentant une analyse avec en filigrane un désir de s’excuser, mais sans jamais faire de mea culpa. «J’espère que les deux semaines de vacances avant la reprise vont me permettre de passer facilement à autre chose et vont faire du bien, à la tête, a-t-il lancé dans un entretien publié par “France Football”. Quand tu es en famille, tu arrives à relativiser, malgré le fait que ce soit un échec. Car c’est un échec, il faut le dire.»
Pas sûr que deux mois de vacances suffisent à effacer l’amertume de la défaite, qui reste en travers de la gorge des Marocains. «Ce qui m’a le plus choqué, c’est le silence, du moment où on a perdu à l’arrivée à l’hôtel. Il y avait un silence de mort», poursuit le défenseur central. Un silence qui perdure depuis, puisqu’aucun membre de l’équipe nationale ne s’est montré pour présenter des excuses ou ne serait-ce que pour tenter d’expliquer la débâcle.
«On pense à toutes les attentes qu’on a suscitées. On sortait d’une belle qualification pour la Coupe du monde, d’une belle CAN en 2017 où on a perdu contre l’Égypte qui a été finaliste. On voulait surfer sur cette lancée, cette vague, pour aller encore plus loin.» Le grand problème était justement de se voir favoris, alors que l’équipe nationale avait pour habitude de jouer en tant qu’outsider, comme le confirme Saïss quelques lignes plus tard. «On a du mal à faire des différences face à ces équipes auxquelles on est censés être supérieurs sur le papier.»

«Je ne sais pas, je ne sais pas»
«Est-ce qu’on ne ferait pas preuve de suffisance face à des équipes qui sont d’un calibre moins élevé ?» se demande le joueur de Wolverhampton, avant de répondre par un incolore «je ne sais pas». Il apporte la même réponse à une autre question qu’il se pose lui-même : «La confiance était au maximum en sortant des trois matches de poule, avec aucun but encaissé, même si tout n’a pas été parfait. Cette confiance n’était-elle pas excessive ?»
Il est certain que Romain Saïss est l’un des joueurs les plus respectés de l’équipe nationale et après le départ de M’barek Boussoufa, il est le premier candidat à porter le brassard de capitaine. Mais son déni concernant la période mouvementée de la préparation verse dans le filon du «tout est bon chez les Lions» que l’on nous sert depuis des lustres. «Beaucoup laissaient sous-entendre que le clan des joueurs “européens-français” avait le contrôle sur la sélection. J’ai envie de dire à ces gens-là d’aller poser la question aux joueurs qui évoluent au Maroc, aux Pays-Bas, qui ne sont pas “français” d’origine pour savoir comment était le groupe.» Nous invitons, à notre tour, Romain à se renseigner auprès des plus anciens, sur le malaise qui existait à l’époque de l’influence de certains agents de joueurs et même sur «la purge» qui s’en est suivie. Nous invitons également Ghannam à demander à Abderrazzaq Hamdallah la raison qui l’a poussé à quitter le stage de préparation.
Saïss a eu le mérite de parler. Certes, il aurait été préférable qu’il le fasse sur les médias marocains. Mais il aurait aussi pu attendre la fin de ses deux semaines de vacances, histoire d’analyser avec un peu d’humilité la débâcle. Au final, c’était bien une question d’humilité. 

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