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Après un premier tour de chauffe avec seulement deux épreuves de régularité sur route (ERR), la compétition s’est corsée lundi à l’occasion de 4 ERR disputées sur des circuits sinueux. La deuxième étape du Rallye Maroc Classic 2019 s’est jouée sur une boucle Agadir-Imouzzer-Tamri-Taghazout-Agadir, un tracé en altitude (de 1.000 à 1.700 mètres) proposant des itinéraires vertigineux et des épingles à cheveux à volonté dans la région de Souss-Massa.
Les «classiques» ont eu l’occasion de découvrir la splendide Vallée du Paradis, les plantations de bananiers et les palmeraies de la célèbre vallée de Tamri, les massifs montagneux de l’extrême ouest du Haut-Atlas, dans le territoire des tribus amazighes des Ida-Outanane, et les sublimes vagues de la côte atlantique sud à Taghazoute. Un enchaînement de paysages envoûtants, qui n’a cependant pas éclipsé la compétition. Rien qu’en matinée, les équipages ont dû négocier 3 épreuves en 1 h 30 près des cascades d’Imouzzer, en plus d’une quatrième ERR en après-midi. Enfin pas tous les équipages, puisque les Marocains Reda Meziane Belfkih et Zineb Chemao, vainqueurs de l’édition précédente, ont dû déclarer forfait alors qu’ils étaient deuxièmes au classement général.
Le tenant du titre déjà hors course Privé de sa Porsche 911 qui avait survolé le Rallye Maroc Classic en 2018 (tombée en panne juste après la deuxième spéciale de dimanche), le couple marocain a opté pour une Ferrari 308 GTS livrée lundi à Agadir, mais s’est rapidement désillusionné en voyant la batterie de son nouveau véhicule hors d’état de marche. Résultat, l’équipage numéro 1 est donc sanctionné par 1.800 points de pénalité. Sachant que le leader ne compte que le centième de ce nombre (18 points de pénalité), l’affaire est déjà close pour le couple Meziane-Chemao.
L’absence du tenant du titre a donc laissé place à un duel entre le premier et le troisième du classement général, une lutte remportée par le second cité, l’équipage constitué d’Alain Raynal et de Christophe Figaret sur une Shelby Cobra 289 FIA de 1965. Éric et Virginie Maris (Aston Martin DB6 Volante, 1967), eux, sont relégués en seconde position, peu devant les vainqueurs de l’édition 2017, Carlos Ghistelinck et David Lieven (Mercredes 280 SL, 1969) qui sont revenus en force lundi. Mardi, le Rallye Maroc Classic devait mettre le cap sur Foum Zguid, après 500 km et une escale à Tafraout.
Sofia Benamour et Chloé Hiriart, seul équipage 100% féminin du Rallye Maroc Classic 2019
Le Rallye Maroc Classic 2019 enregistre, comme toutes les anciennes versions d’ailleurs, la participation de plusieurs femmes, pilotes ou copilotes. Mais rares sont les fois où la Route du Coeur a connu la présence d’un équipage composé de deux femmes. C’est le cas cette année avec la Marocaine Sofia Benamour et la Française Chloé Hiriart, qui sont venues partager une expérience unique en ce mois de mars au volant d’une Morgan Plus 8. Un roadster 2 portes que les Britanniques de la firme Morgan ont produit de 1968 à 2004 et qui a ensuite été remis en production sous une forme révisée en 2011 (le cas du véhicule de Sofia et Chloé). «Notre voiture est une Morgan classique, elle n’est pas très puissante, donc on peut rouler avec sans se faire trop de peur, mais elle a quand même assez de peps pour pouvoir mener les spéciales, et c’est tout ce qu’il nous faut.
Que du bonheur à faire ce Rallye», déclarent les deux concurrentes à Matin TV. Après une journée compliquée dimanche, les deux amies ont commencé à prendre le rythme lundi : «Une très belle deuxième journée, où l’on s’est très bien débrouillé, contrairement à la deuxième épreuve de dimanche qu’on avait ratée à cause d’une erreur de pilotage. On a aussi pu voir de beaux paysages lundi, surtout la Vallée du Paradis», nous confie Chloé. Quand on lui demande ses objectifs lors de cette participation, la Française lance avec ironie : «On fait le Rallye pour gagner ! (rires)» Sofia, elle, semble plus réaliste : «On le fait surtout pour le plaisir. C’est le défi et le plaisir de découvrir ces paysages époustouflants qui ont nourri notre volonté de participer». En tout cas, les deux aventurières ont terminé en sixième position lundi, pas très loin du podium.
DNES Youssef Moutmaïne
