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Le Matin : Quelle lecture faites-vous des relations Maroc-Espagne durant les dix dernières années ?
Salaheddine Mezouar : Les relations commerciales Maroc-Espagne représentent aujourd’hui un exemple d’équilibre et de complémentarité. Elles se caractérisent par une croissance constante et continue des échanges et un quasi-équilibre dans les échanges commerciaux 120/100. L’Espagne est, depuis 2014, le premier partenaire commercial du Maroc, son premier fournisseur et client. Le Maroc est, quant à lui, la deuxième destination des exportations espagnoles hors UE, derrière les États-Unis. Les deux pays ont réussi à renforcer leur interdépendance économique pendant les six dernières années en doublant leur flux commercial bilatéral qui a atteint 12.500 millions d’euros (+10% du PIB du Maroc).
Cette année a été marquée par l’installation du CEMAES, lancé en 2017 à l’initiative de la CGEM et de la CEOE. Quels sont les principaux objectifs poursuivis par les deux parties ?
Le Conseil économique Maroc-Espagne (CEMAES) a été créé à l’initiative de la CGEM et de la CEOE dans le but d’explorer de nouvelles possibilités de coopération entre les entreprises marocaines et espagnoles et d’étendre le partenariat économique et commercial entre celles-ci à l’Afrique, à l’Amérique latine, aux États-Unis d’Amérique, ainsi qu’à tous les pays avec lesquels le Maroc a signé un accord de libre-échange. Le CEMAES a aussi un rôle majeur à jouer dans la promotion des échanges et des investissements entre les deux pays. Dans une logique d’intégration industrielle, il œuvre pour la définition de nouveaux objectifs en faveur de la diversification des partenariats sectoriels. Le CEMAES a créé un espace d’échange, de communication et de transfert de savoir-faire entre les entreprises espagnoles et marocaines dans les deux sens. Objectif : inscrire les initiatives dans un esprit de coopération et accéder ensemble aux marchés tiers, africains notamment. Avec le temps, le CEMAES constituera une force incontournable pour protéger les intérêts des entreprises de nos deux pays et stimuler leur co-développement.
Quels sont les leviers à actionner pour renforcer les accords et programmes de coopération entre les organisations patronales des deux pays ?
Dans le but de consolider les accords et programmes de coopération entre la CGEM et la CEOE, le CEMAES a mis en place une équipe dédiée à l’analyse des potentialités et aux moyens de les exploiter et d’assurer la pérennisation des projets en cours. À titre d’exemple, La CGEM et la CEOE ont lancé une formation au profit des entreprises espagnoles souhaitant investir au Maroc. À travers ce cycle, une soixantaine d’acteurs économiques espagnols ont acquis les bonnes pratiques pour investir au Maroc.
Quel est le rôle de la CGEM dans la promotion des échanges entre les deux économies ?
La CGEM reçoit chaque année plusieurs délégations d’opérateurs économiques auxquels elle apporte assistance, notamment pour l’organisation de rencontres avec des entreprises marocaines et pour la mise à disposition d’études ou de données tant macro-économiques que sectorielles. Par ailleurs, plusieurs missions sont organisées en Espagne en faveur des entreprises marocaines.
