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Salaheddine Mezouar veut incarner le changement

Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) est revenu sur les événements qu’a connus l’organisation patronale durant les six derniers mois ainsi que sur certaines décisions qui n’auraient pas fait l’unanimité. Visiblement, Salaheddine Mezouar est déterminé à imposer son style. «Je suis un rassembleur, mais je ne céderai pas d'un iota à mes adversaires», a-t-il martelé.

Le patron des patrons n’y est pas allé par quatre chemins, lors du point de presse tenu mardi dernier dans un palace de Casablanca, consacré aux divisions que la CGEM vivrait ces derniers mois. C’est une arme à double détente qu’il a maniée, il faut le reconnaitre, avec un certain brio : je suis un rassembleur, mais je ne céderai pas d'un iota à mes adversaires.
Reconnaissant une carence en communication, M. Mezouar est revenu sur les événements qu’a connus l’organisation patronale durant les six derniers mois, reprochant au passage à certains médias des jugements hâtifs, qui annoncent la faillite avant même de dresser un bilan. Sur un ton accusateur, il dénonce ses adversaires qui agiraient à visage couvert, les qualifiant de mauvais perdants. Il va plus loin encore en remettant en cause l’establishment et le consensus qui ont prévalu au sein de la Confédération patronale, parfois dans l’ignorance des statuts. Se déclarant chantre de la légalité, il a démonté pièce par pièce les dérapages qu’on lui aurait prêtés. Le premier est la composition du conseil d’administration. Sur ce point, il a indiqué que son objectif est plus d’ouverture à la CGEM, plus d’inclusion avec le renouvellement des élites. Dans le choix des membres du conseil, il a indiqué s’être conformé strictement aux statuts qui confèrent au président de nommer un tiers des administrateurs. Ceux-ci représentent les générations montantes d’entrepreneurs. Ce sont eux qui prendront demain les responsabilités.
Revenant sur le sujet de l’éviction de Mme Neila Tazi de la présidence du groupe de la CGEM à la Chambre des conseillers, il a encore rappelé la méconnaissance des textes, car, a-t-il ajouté, à mi-mandat, toutes les instances sont renouvelées.
Commentant enfin la décision de M. Ahmed Rahhou de démissionner du conseil, il indiqua qu’elle a été interprétée comme un désaveu des nouvelles orientations de la CGEM, alors qu’il fallait d’abord interroger l’intéressé sur ses raisons, que M. Mezouar a imputées aux différentes obligations et engagements de M. Rahhou.
Au-delà de ces faits, un débat de fond oppose la vision de Mezouar à celle de ses adversaires au sein de la CGEM, qui tient au rôle de cette organisation, sa mission et son action. Il a ainsi martelé que cette organisation devrait faire preuve de plus d’ouverture vers la PME et ne plus donner l’impression d’être un club fermé. Qu’elle devait défendre plus des causes générales que corporatistes et que le président ne devrait pas être omniprésent, raison pour laquelle les vice-présidents sont investis de missions spécifiques et dotés d’autonomie leur permettant de prendre des initiatives et de rendre compte au conseil.
Il a également pointé du doigt la non-adaptation des statuts, dépassés selon lui sur certains points, notamment l’inexistence de dispositions régissant le fonctionnement du groupe de la CGEM à la Chambre des représentants. Sa réponse à toutes ces questions est qu’il faut normer pour que la CGEM ne soit plus gérée par des compromis ou au gré de son président.

Les enseignements de la tournée régionale durant la campagne

Mezouar a résumé les attentes des entrepreneurs en quatre points :
1. Absence de clarté : les dirigeants d’entreprises demandent une direction indiquant 
où on va.
2. Nécessité d’apporter des réponses concrètes à la demande sociale.
3. L’entreprise est asphyxiée, notamment celle qui a des créances sur l’État.
4. La contrebande fait des ravages.
Ce sont ces sujets qui ont guidé sa feuille de route, dont certains ont commencé à être
dénoués, notamment le mécanisme déjà mis en place de remboursement de 40 milliards de dirhams d’arriérés de crédit de TVA.

Verbatim

Le patron des patrons a fait plusieurs commentaires sur divers sujets. Nous en avons sélectionné ceux-ci :
• La CGEM n’est pas un club fermé. Elle doit être représentative de ceux qu’elle est censée défendre.
• J’ai sous-estimé l’ampleur des conservatismes (parlant du fonctionnement des instances de la CGEM).
• Tous doivent passer par la case élective. Pas de rente de position.
• Pas de règles de copinage. Ma responsabilité est de mettre en place les règles. 
• Je ne savais pas que j’étais autant scruté que ça ! (parlant de ses déplacements à l’étranger).
• Il y a plus d’égos à gérer à la CGEM qu’en politique.
• Emploi : Les gens sont fatigués des recommandations sans lendemain. On veut des mesures claires et opérationnelles applicables maintenant. La CGEM doit traiter directement avec les partenaires sociaux. Il faut sortir de la logique tripartite.
• Il n’est pas sain que la protection du travailleur aille à l’encontre du travail.
• La CGEM ne peut pas remplacer le vide politique ! 
• L’informel, ce n’est pas le vendeur ambulant ! Le temps d’agir est venu. Il faut tenir des assises de l’informel. L’idéal serait de les tenir avant celles de la fiscalité.

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