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«Sarah», un robot marocain signé Amine Boujida

Amine Boujida, un jeune Marocain étudiant en ingénierie électrique, a toujours rêvé de robotique et d’Intelligence artificielle (IA). Aujourd’hui, il est en phase de réaliser son rêve en créant «Sarah». Son projet a commencé avec une tête de robot dit «Humanoïde», mais il ne compte pas s’arrêter là. Ce futur lauréat de l’École nationale des sciences appliquée de Kénitra nous en dit plus dans cet entretien.

«Sarah», un robot marocain signé Amine Boujida
Sarah voit, entend et détecte tout ce qui se passe autour d’elle. 

Management & Carrière : Pouvez-vous nous parler de la genèse du projet ? Qui est «Sarah» ? 
«Sarah» est un robot humanoïde, ça veut dire qu’elle est supposée ressembler à un être humain. Elle voit, entend, détecte tout ce qui se passe autour d’elle, et fait une sorte d’abstraction de son entourage sous forme de données numériques (température, pression, humidité, mouvement…) sur lesquelles elle s’appuie pour réagir. Elle est également connectée au Cloud, où elle dépose toutes les données collectées, auxquelles je peux accéder à travers une application mobile que j’ai développée. Donc, de l’autre bout du globe, je vois ce que voit «Sarah» en temps réel et je peux la commander également.
Cette passion pour les robots, je l’ai eue depuis mon enfance. Pendant les vacances d’été 2018, j’ai décidé d’entamer comme projet d’été une tête de robot équipé d’une caméra un peu comme Jarvis d’«Iron Man». C’est ainsi qu’est née Sarah.

Avez-vous rencontré des obstacles lors de la conception du projet ? Quelqu’un vous a-t-il aidé ?
J’ai rencontré plusieurs obstacles matériels et techniques. Mes parents et ma petite famille m’ont encouragé dans mon projet, c’est grâce à leur aide financière et un peu de travail sur internet que j’ai pu surmonter les contraintes matérielles.
Concernant les difficultés techniques, mon bagage en programmation et en software acquis grâce aux anciens projets m’a trop aidé, les différentes communautés et forums (GitHub, StackOverflow, Thingiverse) m’ont été très utiles. Je tiens également à remercier et rendre hommage à une personne qui m’a beaucoup aidé, sans elle, mon projet n’aurait pas abouti à ce jour : Anice Charaf.
Et puis il y avait la contrainte du temps puisque l’idée se développait et devenait plus complexe. Mon projet d’été grandissait et demandait encore plus de temps. C’était parfois compliqué à gérer avec les études... Je pense que si je n’aimais pas ça vraiment je ne me serais pas investi dans ce projet à ce point.

Quel est l’état d’avancement du projet et quelles sont les prochaines étapes ?
Pour l’instant, je peux dire que j’ai réalisé ce à quoi j’aspirais et même un peu plus. La prochaine étape est de finir le reste du corps. Je fais une pause à cause des examens et puis il y a le stage d’été, ensuite il faut que je prépare du nouveau matériel pour continuer. Je compte aussi ajouter un visage en silicone à «Sarah», je suis en train de faire des recherches là-dessus, et même modifier le design de la tête pour laquelle je me suis inspiré d’un modèle français, avec plusieurs modifications pour l’adapter à mes idées. La partie mécanique est également un grand défi, je compte me former un peu dans le domaine du 3D design pour améliorer mes techniques de travail. J’ai décidé également de m’approfondir dans le concept du Smart Home, «Sarah» pourra donc prendre soin de vous et de votre maison si vous êtes en voyage, par exemple. Je tiens aussi à remercier Mehdi Talib, co-fondateur d’Afkar Architects, qui m’a aidé à me familiariser avec cette partie du design.

Selon vous, quelles sont les perspectives de développement qu’offrent ces nouvelles technologies ? 
L’intelligence artificielle c’est le futur. Je suis parmi les gens qui croient en la singularité, c’est à dire le moment où les robots vont dépasser l’être humain, on parle alors de Super Intelligence. Peut-être qu’on est encore loin de ça, mais en attendant il y a énormément d’applications à développer que ce soit dans le domaine médical, logistique, économique, éducatif, ou autre.
Grâce à l’IA on n’est plus censé trouver nous-mêmes la solution, il suffit de savoir formuler le problème à la machine qui va s’en occuper. L’être humain n’aura plus à effectuer des tâches répétitives qui ne nécessitent pas un certain niveau de réflexion, les métiers qui contiennent des risques également. Vous savez l’IA a déjà battu l’être humain dans plusieurs domaines, notamment le jeu d’échecs. Le champion du monde d’échecs Garry Gasparov avait dit «Don’t try and beat Artificial Intelligence, merge with it». 

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