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Satellites-espions : l’enjeu de la surveillance de l’espace

Débris spatiaux par milliers, constellations amenées à proliférer et engins un peu trop curieux s’approchant de certains satellites : la surveillance de l’espace est devenue un enjeu majeur pour les États afin de préserver leurs intérêts économiques et militaires.

Satellites-espions : l’enjeu de la surveillance de l’espace
Quelque 8.950 satellites, dont 2.100 actifs, ont été placés en orbite depuis 1957, selon l’Agence spatiale européenne. Ph. AFP

La conférence ministérielle de l’Agence spatiale européenne (ESA) sera axée, mercredi et jeudi prochains à Séville, sur la surveillance de l’espace, devenue un enjeu majeur pour les États afin de préserver leurs intérêts économiques et militaires. Quelque 8.950 satellites, dont 2.100 actifs, ont été placés en orbite depuis 1957, selon l’ESA. Et quelque 23.000 objets de plus de 10 centimètres comptabilisés par l’armée américaine gravitent autour de la Terre à plus de 20.000 km/h. À cette vitesse, toute collision peut détruire le satellite et engendrer davantage de débris. Le problème ne va que s’aggraver : les lancements vont se multiplier pour placer en orbite les constellations destinées à fournir de l’internet à haut débit.
La constellation OneWeb comprendra 648 satellites. Kuiper, appartenant au milliardaire américain Jeff Bezos, en sera composée de 3.236. SpaceX, fondée par Elon Musk, a elle déjà lancé depuis mai 120 satellites de sa constellation Starlink, qui pourrait en compter jusqu’à 42.000. L’un des satellites Starlink a déjà failli provoquer une collision, forçant début septembre l’ESA à dévier de sa trajectoire son satellite Aeolus pour éviter la catastrophe. «Des satellites espionnés, brouillés, ou encore éblouis : les moyens de gêner, neutraliser ou détruire les capacités spatiales adverses existent et se développent», expliquait la ministre française des Armées Florence Parly en juillet.
En 2017, le satellite-espion russe Louch-Olymp avait ainsi cherché à s’approcher du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus. Depuis, il «continue de butiner de satellite en satellite», confie un haut gradé de l’armée de l’Air. Malgré la fourniture de données par les États-Unis, la «compréhension de la situation spatiale (...) reste très parcellaire et très insuffisante», nuançait le général Friedling.
Les industriels planchent de leur côté sur des projets de «surveillance de l’espace depuis l’espace. C’est quelque chose sur lequel on travaille très activement» confie Martin Robillard, directeur des ventes gouvernementales pour les systèmes spatiaux chez Airbus. Le groupe européen est ainsi en train de modifier son projet SpaceTug, initialement conçu comme un ravitailleur de satellites, pour en faire une plateforme d’observation spatiale de l’orbite géostationnaire. «Dans le foisonnement d’objets dans l’espace, on veut pouvoir repérer celui qui a un comportement anormal», confie un militaire spécialisé dans le spatial. 

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