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«La sauvegarde de la cédraie de l’Atlas, l’une des plus importantes au monde, est une responsabilité collective impliquant le département des Eaux et forêts, les communes territoriales limitrophes, la société civile et la population». La formule est signée Mohammed Benslimane, cadre de la Direction provinciale des eaux et forêts à Ifrane. Intervenant lors d’une conférence sur le thème «Cédraie de l’Atlas, potentialités, contraintes et stratégie de préservation et de développement», organisée cette semaine en marge du 4e Festival international d’Ifrane (20-27 juillet), M. Benslimane a mis en garde contre les multiples contraintes qui entravent la préservation de la cédraie de l’Atlas. En effet, cette dernière est exposée au réchauffement climatique, à la désertification, aux incendies, à l’exploitation pastorale, aux coupes illicites, au défraîchissement et au déséquilibre des besoins de la population, qui dépassent de loin les ressources forestières.
Il a rappelé l’importance de la cédraie de l’Atlas, reconnue par l’Unesco comme une réserve de biosphère qui concentre quelque 75% des cédraies dans le monde, et qui renferme d’importantes ressources hydrauliques. Il a, par la suite, exposé les différentes dispositions prises par le département en charge des Eaux et forêts pour la sauvegarde et le développement de cette richesse sylvestre, soulignant les actions de régénération de la cédraie au niveau de la province d’Ifrane, qui s’étend sur une superficie de 15.940 ha, dont 7.165 ha concernent de nouvelles plantations.
Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la mise en application du Plan décennal 2015-2024, qui prévoit le reboisement de 600.000 ha, dont 30.000 ha de cèdres au niveau de la région d’Ifrane (Moyen-Atlas). Par le passé, des actions ont été entreprises pour la régénération de la cédraie sur une superficie de 1.000 ha, dont 60% dans la région d’Ifrane, et ce, en dépit des contraintes liées aux pressions pastorales, à la lutte contre l’érosion et les incendies et aux coupes illicites et clandestines. L’intervenant a aussi traité des opérations d’éducation et de sensibilisation de la population à la protection des forêts et à la lutte contre les délits forestiers. Il est également question de l’organisation des populations locales en associations ou coopératives et à la distribution de fours de cuisson et de chauffage en période hivernale pour la réduction des coupes de bois.
Pour sa part, Rachid Rhafouri, cadre des eaux et forêts, a fait un exposé sur le Parc national d’Ifrane et les recherches scientifiques pour la préservation et le développement durable de l’écosystème. S’étendant sur 52.000 ha environ, ce parc constitue une importante réserve d’eau avec ses lacs, ses sources et ses rivières. Il recèle une faune riche de 37 espèces de mammifères, dont des macaques, et 140 espèces d’oiseaux dont des rapaces menacés de disparition, des amphibiens et des oiseaux migrateurs.
«Ce parc est un pilier pour la conservation et le développement de la faune, de la flore et du patrimoine culturel. Il constitue aussi un espace pour l’essor du tourisme écologique en périodes estivale ou hivernale avec, notamment, les montagnes enneigées de Jbel Habri, Jbel Hibri et Michlifen», a-t-il indiqué.
Par ailleurs, au Maroc, les forêts de cèdres occupent quelque 134.000 ha répartis entre le Moyen-Atlas, le Haut-Atlas, le massif de Bouiblane et le Rif.
