Dans un vieux laboratoire des jardins botaniques royaux de Kew, dans l’ouest de l’agglomération londonienne, des scientifiques travaillent d’arrache-pied à un projet visant à lutter contre l’exploitation forestière illégale, grâce à une identification précise de l’origine du bois. Selon Interpol, entre 15 et 30% du bois vendu dans le monde provient d’arbres abattus illégalement, pour une valeur en 2017 estimée entre 51 et 152 milliards de dollars. Une grande partie des activités d’importation et d’exportation a lieu sur la base de documents attestant l’origine du bois. Mais leur authenticité est parfois mise en doute. Les experts du projet britannique espèrent que celui-ci permettra aux douanes de disposer de données scientifiques fiables permettant de déterminer rapidement si l’essence et l’origine du bois sont bien celles affichées.
Des guitares suspectes envoyées par les douanes reposent en haut d’étagères remplies de vieilles revues abîmées et de livres de référence écrits dans diverses langues. Le laboratoire de Kew possède l’une des plus grandes collections d’échantillons de bois au monde. Peter Gasson, responsable de la recherche sur le bois à Kew, a commencé à travailler dans ce laboratoire en 1977 alors qu’il était étudiant. «Nous essayons de constituer et de pérenniser la collection de référence d’échantillons de tous les bois vendus et utilisés dans le monde», a-t-il déclaré à l’AFP. «Nous voulons constituer une bibliothèque complète et cela prendra beaucoup
de temps».
La science au service de la lutte contre l’exploitation forestière illégale
LE MATIN
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06 Mars 2019
À 23:25