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Une personne se donne la mort toutes les 40 secondes, l’OMS s’alarme

Avec 800.000 personnes qui mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde, une personne toutes les 40 secondes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme, même si le taux de suicide par habitant recule.

Une personne se donne la mort toutes les 40 secondes, l’OMS s’alarme
Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu.

Hier mardi 10 septembre, le monde entier a célébré la Journée mondiale de prévention du suicide. À cette occasion, l’Organisation mondiale de la santé a publié un rapport montrant la situation critique dans le monde. En effet, l’Organisation indique que 800.000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année dans le monde, soit une personne toutes les 40 secondes. Dans son rapport, l’OMS indique également que le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans, après les traumatismes dus aux accidents de la route. Parmi les jeunes âgés de 15 à 19 ans, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes filles, après les affections maternelles, et la troisième cause de décès chez les garçons, après les accidents de la circulation et la violence interpersonnelle.
«Malgré les progrès réalisés, on compte toujours un décès par suicide toutes les 40 secondes. Chacun de ces décès est une tragédie pour la famille, les amis et les collègues. Or on peut éviter les suicides. Nous appelons tous les pays à intégrer, de manière durable, les stratégies de prévention du suicide qui ont fait leurs preuves dans leurs programmes nationaux de santé et d’éducation», déplore Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
Selon le rapport, le Maroc a enregistré 1.014 cas de suicides, dont 613 commis par des femmes. Ainsi, le taux de suicide au Royaume est de 2,5 pour 100.000 habitants, soit un des taux les plus faible de suicide dans le monde arabe.

En outre, l’OMS fait savoir, dans son document, que la grande majorité des suicides (79%) se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire. Les taux de suicide en Afrique, Europe et Asie du Sud-Est sont supérieurs à la moyenne mondiale qui est 10,5 pour 100.000 habitants, tandis que la région de la Méditerranée orientale dispose du taux le plus faible. Près de trois fois plus d’hommes que de femmes mettent fin à leurs jours dans les pays à revenu élevé, alors que dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les différences entre hommes et femmes sont plus ténues.
Par ailleurs, le rapport de l’OMS explique qu’entre 2010 et 2016, le taux mondial a diminué de 9,8% avec des baisses allant de 19,6% dans la région du Pacifique occidental à 4,2% dans la région de l’Asie du Sud-Est. La région des Amériques, où l’accès aux armes à feu est un important moyen de suicides, selon l’OMS, est la seule ayant enregistré une hausse (+6%). D’après l’Organisation, cette baisse du taux mondial s’explique en partie par le fait qu’un plus grand nombre de pays dispose de stratégies de prévention. Toutefois, le nombre total de pays possédant des stratégies, qui s’établit à 38 à peine, reste encore trop faible et les gouvernements doivent s’engager à élaborer de telles stratégies, insiste l’OMS. «Les méthodes de suicide les plus courantes sont la pendaison, l’auto-empoisonnement par les pesticides et les armes à feu. Parmi les interventions clés qui ont fait la preuve de leur efficacité pour réduire le nombre de suicides, on trouve la limitation de l’accès aux moyens de se suicider, la sensibilisation des médias à un traitement médiatique responsable du suicide, la mise en œuvre de programmes destinés aux jeunes pour leur permettre d’acquérir les capacités d’affronter les difficultés de la vie et l’identification et la prise en charge précoces ainsi que le suivi des personnes à risque», souligne l’Organisation.

Et d’ajouter que «l’intervention qui a dans l’immédiat le plus fort potentiel de réduction du nombre de suicides est la limitation de l’accès aux pesticides qui sont utilisés délibérément pour s’empoisonner. La forte toxicité de nombreux pesticides signifie que les tentatives de suicide par ce moyen conduisent souvent à la mort, en particulier dans les situations où il n’existe pas d’antidote ou d’établissements médicaux à proximité. Il existe désormais un corpus de plus en plus important de données internationales montrant que l’interdiction du recours aux pesticides très dangereux peut faire baisser les taux de cas de suicides nationaux. Le pays le mieux étudié est Sri Lanka, où une série d’interdictions a entraîné une baisse de 70% du nombre de suicides et, d’après les estimations, a permis de sauver 93.000 personnes entre 1995 et 2015. En République de Corée, où le paraquat, un herbicide, était à l’origine de la plupart des suicides dans les années 2000, l’interdiction de ce produit en 2011-2012 a été suivie entre 2011 et 2013 d’une diminution de moitié du nombre de décès par suicide dus à l’ingestion de pesticides». 
Il est à rappeler que, l’OMS a lancé hier mardi, en collaboration avec ses partenaires mondiaux, la Fédération mondiale pour la santé mentale, l’Association internationale pour la prévention du suicide et United for Global Mental Health, une campagne d’actions de 40 secondes. Le point d’orgue de la campagne sera la Journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, qui cette année a aussi pour thème la prévention du suicide. 

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