C’est un fait. Il y a des fleurons de l’économie marocaine dont la compétitivité est aujourd’hui mise à mal. Cela est vrai pour pratiquement tous les secteurs de l’économie nationale. Beaucoup de ces entreprises opèrent dans des secteurs d’avenir qui connaissent des développements timides», a précisé Mohamed Bachiri, président de la Commission solutions sectorielles à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Bachiri intervenait lors du panel «Des secteurs plus importants que d’autres pour le Maroc ?», qui s’est tenu pendant la première journée de la deuxième édition de l’Université d’été, organisée par la CGEM les 13 et 14 septembre à Casablanca.
L’industrie agroalimentaire est également un secteur qui ne cesse d’évoluer, car il accompagne les changements d’habitudes de consommation des Marocains. Ce secteur emploie, selon Samia Kabbaj, vice-présidente générale de la Fédération nationale de l’agroalimentaire, «150.000 personnes, soit 20% des emplois industriels». Au total, ce sont 2.000 unités industrielles qui opèrent dans 16 filières pour générer 120 milliards de DH de chiffre d’affaires et 30 milliards de valeur ajoutée.
Autre secteur à considérer, celui du commerce et des services.À lui seul, ce secteur emploi 2 millions d’actifs, soit 20% des actifs marocains. Pourtant, il ne bénéficie pour l’instant d’aucune stratégie nationale, car c’est trop complexe à réaliser», a précisé Hamid Benlafdil, vice-président général de la Fédération du commerce et des services qui compte une quarantaine d’associations et 1.800 membres.
Les nouvelles technologies sont sans doute également un secteur d’avenir sur lequel il faut miser. Malheureusement, souligne Saloua Karkri Belkeziz, présidente de la Fédération des nouvelles technologies (Apebi), il y a encore beaucoup à faire. La digitalisation est, à titre d’exemple, un des piliers sur lesquels le Maroc gagnerait à avancer rapidement. Or «elle n’est pas encore ce qu’elle doit être au Maroc. Il est possible aujourd’hui d’imprimer une attestation fiscale en ligne, mais qui ne permet pas de soumissionner aux marchés publics. Il faut se déplacer à l’administration pour la cacheter. Ce n’est pas de la digitalisation pour moi», a révélé la présidente de la Fédération. Par ailleurs, le secteur manque cruellement de ressources humaines. «Le Maroc a besoin d’informaticiens. Il en va de la pérennité de l’Offshoring. Car aujourd’hui le turn-over est de l’ordre de 20% chez cette population», a-t-elle révélé. Pour rappel, l’Offshoring a créé 70.000 emplois entre 2014 et 2018, soit le même nombre d’emplois créés entre 2005 et 2015.