Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) vient de rendre publiques les conclusions de son rapport sur «l’enseignement supérieur à l’horizon 2030». Élaboré par la Commission permanente de la recherche scientifique et technique et de l’innovation, en étroite collaboration avec l’Instance nationale d’évaluation, ce document rappelle dans un premier temps quelques éléments du diagnostic de la situation de l’enseignement supérieur établi précédemment par le rapport d’évaluation «l’Enseignement supérieur au Maroc. Efficacité, efficience et défis du système universitaire à accès ouvert».
Dans le détail, on apprend que dans le cadre du premier levier axé sur la promotion d’un enseignement supérieur renouvelé et cohérent, le rapport prévoit 11 préconisations. Ces recommandations portent notamment sur l’adoption d’une architecture nouvelle du système, l’amélioration de l’orientation des étudiants en procédant notamment à la création de passerelles, l’instauration du temps partiel dans les différents cycles de formation, l’engagement des universités dans la différenciation et l’excellence et la consécration de l’université comme un pôle de développement régional.
S’agissant du levier portant sur l’amélioration de la gouvernance globale stratégique du système, les experts du conseil préconisent de garder le cap des réformes dans la gouvernance globale, de définir un schéma directeur pour la création des campus universitaires, d’assurer une gouvernance efficace de la recherche et d’opter pour un pilotage sur la base d’indicateurs fiables. Le conseil estime par ailleurs qu’il est nécessaire d’institutionnaliser une structure de coordination entre les universités et d’adopter un modèle de financement équitable tout en diversifiant les ressources de financement et en allégeant la fiscalité de certaines activités des universités.Pour ce qui est du levier concernant la promotion d’une université responsable et efficace dans son autonomie, les préconisations portent en l’occurrence sur l’instauration d’un leadership dynamique, collaboratif et proactif, le renforcement de l’efficacité des organes de décision, la liaison de l’autonomie de l’université à la reddition des comptes, la mise en place des évaluations et la création des dispositifs de veille éthique.
Sur un autre registre, les membres de la commission permanente de la recherche scientifique recommandent dans le cadre du quatrième levier se rapportant aux formations de qualité affirmée de donner un contenu au développement personnel des étudiants et aux soft skills et de concevoir une ingénierie innovante des filières de formation offerte.Les experts du Conseil proposent dans le cadre du cinquième levier de donner une impulsion à la recherche et à l’innovation, à travers la conception d’une stratégie nationale de recherche et l’instauration d’une bonne gouvernance. Dans le sixième levier se rapportant à la promotion d’un environnement universitaire émancipateur des enseignants et des étudiants, les experts recommandent de développer le numérique pour une meilleure ingénierie et approche pédagogique, et d’associer davantage les étudiants au développement d’une vie universitaire.Enfin, pour garantir des conditions favorables pour conduire et réussir le changement, un objectif qui représente le septième levier, le conseil propose d’accélérer le rythme de la promulgation du dispositif réglementaire, d’associer les acteurs et leur savoir-faire par une approche participative et de mobiliser les parties prenantes autour de la qualité du système d’enseignement supérieur.
