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Servier Maroc anticipe la réglementation européenne

Le laboratoire Servier Maroc anticipe la réglementation européenne rendant obligatoire, dès le 9 avril prochain, la sérialisation des médicaments. Ainsi, le groupe français a déjà doté son usine de Bouskoura d’un dispositif qui consiste à affecter, sur chaque boîte de médicament, un code unique et lisible par scan. C’est la première étape de la digitalisation de l’industrie pharmaceutique mondiale. Servier Maroc est aussi l’un des premiers laboratoires dans le pays à avoir migré vers ce système, qui lui a coûté quelque 3,5 millions de DH.

Servier Maroc anticipe la réglementation européenne
D’autres filiales de Servier sont déjà passées à la sérialisation, notamment en France, en Pologne, en Espagne, en Russie, en Égypte et en Chine.

À compter du 9 avril 2019, chaque boîte de médicament vendue en Europe devra porter un numéro d’identification unique. Appelé sérialisation, ce dispositif est un défi pour les laboratoires qui vont devoir équiper en conséquence leurs lignes de production. Cette règlementation concerne aussi les laboratoires qui exportent vers l’Europe. Les unités marocaines exportatrices sont de facto concernées, sous peine de ne plus pouvoir vendre sur ces marchés.
Challenge déjà gagné pour le laboratoire Servier Maroc, acteur majeur de l'industrie pharmaceutique dans la cardiologie, l’hypertension et le diabète. Ainsi, quelque 3,5 millions de DH ont été injectés par l’entreprise dans son usine de 14.000 m² à Bouskoura (en région casablancaise) pour mettre en place une nouvelle unité de production dédiée à sérialisation.  D’autres filiales du groupe Servier se sont déjà conformées à la réglementation, notamment en France, en Pologne, en Espagne, en Russie, Égypte et en Chine. En clair, il s’agit d’un dispositif qui consiste à affecter, sur chaque boîte de médicament, un code unique et lisible par scan, qui permet de la tracer et de vérifier son authenticité. Il constitue une des solutions dans la lutte contre la falsification des médicaments. «Cet investissement comprend un module qui imprime le numéro d’identification sur la boite et un système informatique relié avec la centrale de Servier en Europe. C’est à la fois un projet technique et informatique, basé sur le réseau et le Cloud. Le but final étant de garantir l’authenticité des médicaments prescrits aux patients», explique, au «Matin-Éco», Jérôme Schneeberger, directeur industriel de la filiale marocaine du groupe, dont la présence dans le pays remonte aux années 1970. 
Pour la profession, la sérialisation permettra de garantir une meilleure traçabilité des réseaux de distribution, mais aussi une solide protection de la marque. Les patients seront d’autant plus confiants dans la médecine. Au niveau business, il sera possible de générer une masse d’informations qu’il va falloir gérer, vérifier, archiver, communiquer et enfin exploiter. Le point positif, c’est qu’au travers de l’analyse de toutes ces informations, il sera possible d’avoir une visibilité de ce qui se passe sur les lignes et de mieux piloter la production.
La bonne nouvelle c’est que ce système est appelé à se généraliser dans la plupart des pays du monde. «Aujourd’hui, la législation dans tous les pays se renforce pour éviter la falsification des médicaments, et un des moyens c’est la sérialisation. Celle-ci est accompagnée d’un système d’inviolabilité de la boite pour voir que celle-ci n’a été manipulée avant l’ouverture», précise Schneeberger.
Notons que Servier Maroc produit dans son unité de Nouasseur une grande partie de la gamme princeps du groupe Servier et s’est également lancé dans la fabrication de médicaments pour le compte de laboratoires tiers, tels que Biogaran, par exemple. Aujourd’hui, l’usine produit plus de 20 spécialités pharmaceutiques destinées aux marchés marocain, africain et européen. L’entreprise emploie 70 personnes à Casablanca et 150 dans tout le Maroc. L’usine de Bouskoura a nécessité un investissement 60 millions de DH. L’augmentation progressive de sa capacité de production à 10 millions de boîtes actuellement a nécessité 90 millions de DH supplémentaires d’investissement ces dix dernières années. Le groupe est présent dans 149 pays et revendique un chiffre d’affaires de 4,152 milliards d’euros en 2017 et emploie 21.700 personnes dans le monde. 

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