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«S.M. le Roi Mohammed VI nous a fait don d’un terrain à Bouskoura pour construire un nouveau vélodrome»

Le nouveau vélodrome à Bouskoura, la création d’une société qui se chargera d’organiser le Tour du Maroc, le témoignage du président de la Fédération international de cyclisme jugeant le Maroc en mesure d’organiser les Mondiaux de 2025, le sort réservé aux coureurs qui se sont retirés du Tour du Maroc l’année dernière… Autant de sujets abordés par Mohamed Belmahi, président de la Fédération Royale marocaine de cyclisme (FRMC) lors de cet entretien.

Le Matin : À quelques semaines du coup d’envoi du Tour du Maroc cycliste 2019, quelles les préparatifs engagés pour réussir ce grand événement sportif ?
Mohamed Belmahi :
La famille du cyclisme se prépare d’arrache-pied pour réussir la 32e édition du Tour du Maroc. On a créé une commission qui se charge exclusivement du Tour. Et cette commission est divisée en sous-commissions qui s’occupent chacune d’un volet précis. Nous avons des équipes dédiées à ce qui est administratif, logistique, technique, et d’autres qui supervisent les routes… On a tenu des réunions avec le ministère de la Jeunesse et des sports et avec le Comité national olympique marocain pour mettre en œuvre tout ce qu’il faut pour réussir le Tour.

Combien de coureurs attendez-vous cette année ?
Il y aura comme d’habitude vingt équipes composées de six coureurs chacune. Au total, nous aurons 120 coureurs en plus des accompagnateurs. Il y aura du monde sur les routes du Tour.

Quelles sont les régions que vous allez traverser ?
Cette année, le coup d’envoi sera donné dans une ville du Gharb (Kénitra ou Souk Larbâa). Ensuite, on mettra le cap sur les villes du nord du Royaume et après on ira à l’est du Maroc. Notre objectif est de visiter au moins six régions du Maroc et des dizaines de villes.

Pourquoi la Fédération Royale marocaine de cyclisme s’entête-t-elle à organiser le Tour, sachant que l’organisation ne fait pas partie de son cœur de métier ? Pourquoi ne crée-t-elle pas une structure pour s’occuper de l’organisation ?
La Fédération organise toujours le Tour parce qu’il est la propriété de Fédération. C’est elle qui l’a enregistré au registre de la propriété intellectuelle à l’OMPIC (Office marocain de la propriété industrielle et commerciale). Cela dit, nous sommes conscients que l’organisation des événements ne fait pas partie des missions de la Fédération. C’est pour cela que nous songeons à créer une structure, en collaboration avec le ministère et le CNOM, semblable à celle de l’ATH (Association du Trophée Hassan II de golf).

Vous envisagez de créer une société qui s'occuperait de l’organisation du Tour ?
Effectivement, nous voulons créer une société qui s'occuperait de l’organisation du Tour du Maroc. Une société qui serait composée de spécialistes dans le domaine de l’organisation. Le Tour est une vitrine du Maroc où l’on fait voir la beauté du Royaume, ses grands chantiers et la diversité de sa culture à travers les régions que le Tour traverse.

Combien coûte l’organisation du Tour ?
Environ 400 millions de centimes, parce qu’on n’attribue pas de grand prize money. Ce tour du Maroc véhicule une belle image du Royaume. Et je suis heureux de vous annoncer que la Fédération internationale de cyclisme a décidé d’organiser les Championnats du monde de 2025 en Afrique. Certaines voix qui comptent dans le monde du cyclisme mondial, et à leur tête le président de la Fédération internationale, assurent que le Maroc est en mesure d’organiser les Championnats du monde, sachant qu’il avait déjà organisé les Mondiaux juniors en 1986. Cette compétition, malgré quelques imperfections, a réussi à véhiculer une belle image du Maroc.

Allez-vous déposer la candidature du Maroc pour abriter ces Mondiaux ?
Le dépôt de candidature n’entre pas dans les prérogatives de la FRMC. Toute la famille de cyclisme veut voir ces Mondiaux au Maroc, mais la décision de déposer la candidature ne nous appartient pas. Elle appartient aux hautes autorités du pays. On va essayer de faire le nécessaire.

L’année dernière, le Tour du Maroc a été entaché par le retrait de l’équipe nationale dès la septième étape. Vous aviez déposé plainte contre certains coureurs. Où en est cette affaire ?
On a déposé plainte contre les instigateurs du mouvement de grève. Des gens qui ne font pas partie de la famille de cyclisme, mais qui ont incité les coureurs à se retirer du tour. La justice a déjà rendu son verdict dans ce dossier et la personne mise en cause a été condamnée à de la prison ferme. Nous, on a appliqué le règlement. Le retrait du Tour n’est pas légal, selon le règlement de l’UCI, notamment son article 101. Cet article stipule que la participation au Tour devra se faire avec les honneurs et sans aucun acte empêchant la réussite de l’événement. D’ailleurs, à la suite de ce retrait, l’UCI a renforcé son arsenal juridique pour parer à d’éventuelles autres situations. Nous à la Fédération, on a déjà tourné la page. On considère que les coureurs impliqués ont été poussés à faire ce qu’ils ont fait. On a créé une autre équipe, qui a récemment participé au Tour du Gabon.

Quel a été le sort des coureurs qui ont participé à la grève ?
Ils ont été déférés devant la commission de discipline de la FRMC qui a prononcé à leur encontre des suspensions.

À vie ?
Non. Il n’y a pas de sanctions à vie. Ils ont écopé de trois ans de sanction. Récemment, ils se sont réunis et ils ont demandé le pardon.

Est-ce que vous êtes prêts à leur pardonner ?
Quelques-uns, mais pas tous. Pas tous. Quoi qu’il en soit, ce sont nos enfants, même s’ils ont commis des erreurs. On est en train d’étudier ce dossier.

Le vélodrome où vous avez une piste a été rasé, est-ce que vous avez une autre structure pour vous entraîner ?
Malheureusement, le dahir des collectivités locales indique dans son article 87 que celles-ci doivent créer des piscines, des stades, des pistes de cyclisme…, mais aucune commune n’a rien réalisé. Peut-être est-ce de notre faute, car on ne communique pas assez avec ces collectivités. On aurait pu aller les voir pour leur dire qu’il y a un dahir qui leur demande de créer des infrastructures sportives. Pour répondre à votre question, je vous annonce que S.M. le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, nous a fait don d’un terrain à Bouskoura, tout près de l’Académie du Raja, pour construire un vélodrome aux normes 
internationales.

Où en sont les travaux de ce vélodrome ?
Il est toujours au stade de l'étude. Il sera composé d’une piste, d’un hôtel, d’un dispensaire… Un autre vélodrome sera réalisé à Taroudant. Le gouverneur de la ville nous a donné un terrain de deux hectares pour réaliser une piste de BMX.

Qui va financer ce projet ?
Le Conseil préfectoral nous a accordé 200 millions de centimes. Le ministère va lui aussi nous accorder une aide et la fédération participera elle aussi au financement de ce projet. On songe également à réaliser un troisième vélodrome dans la ville de Tanger.

Quelle est la place de cyclisme national dans les institutions internationales ?
Dans le cadre de la stratégie que nous avons signée avec le ministère de la Jeunesse et des sports, il a été décidé que la Fédération de cyclisme serait représentée dans des institutions internationales. Je suis heureux de vous annoncer que la directrice générale de l’Union cycliste internationale (UCI) n’est autre que la Marocaine Amina Laanaya. On est également présent dans le comité exécutif de la Confédération africaine de cyclisme à travers Abdelkhaled Khaldoune, et moi-même je suis membre de l’UCI. On est également présent dans l’Union arabe de cycliste. Comme vous le voyez, le cyclisme marocain est omniprésent dans les institutions internationales.

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