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« La quasi-stagnation de notre recherche scientifique et technique freine le développement du pays »

Dans un entretien accordé au Matin, le Secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des sciences et techniques, Omar Fassi Fehri, revient sur les principales conclusions du rapport intitulé « Une politique scientifique, technologique et d’innovation pour accompagner le développement du Maroc », qui a été remis récemment au Chef du gouvernement. Dans cet entretien, M. Fassi Fehri ne mâche pas ses mots. Il affirme ainsi que « aujourd’hui, la recherche scientifique et l’innovation technique participent peu au développement technologique du pays ». Selon lui, « Il y a là une forte préoccupation quant à la quasi-stagnation que connaît notre recherche scientifique et technique, et qui freine le développement du pays dans un monde globalisé, caractérisé par une compétition exacerbée ».

Le Matin : Créée en 1993, l’Académie Hassan II des sciences et techniques réalise des études, des analyses et des enquêtes sur le secteur de la recherche. Quel bilan faites-vous aujourd’hui de la situation de la recherche scientifique au Maroc ?
Omar Fassi Fehri
: Dans le cadre des missions qui lui sont assignées par le Dahir portant loi de sa création, notamment en matière de promotion de la recherche scientifique, l’Académie Hassan II des sciences et techniques réalise des études, des analyses et des enquêtes sur la recherche scientifique au Maroc, et produit périodiquement des rapports institutionnels sur l’état de la science au Maroc qui donnent l’évolution des indicateurs scientifiques et technologiques du pays concernant notamment les ressources humaines, le financement et la production scientifique et technologique. Dans le passé, l’Académie avait produit deux rapports dans ce sens, l’un en 2009 avec pour titre «Pour une relance de la recherche scientifique et technique au service du développement du Maroc» et le second en 2012 sous le titre «Développer la recherche scientifique et l’innovation pour gagner la bataille de la compétitivité» mettant en débat les différents leviers d’action. De plus, en 2013, elle avait réalisé une étude sur l’état de la recherche biomédicale au Maroc.
Cette année, l’Académie a édité un nouveau rapport intitulé «Une politique scientifique, technologique et d’innovation pour accompagner le développement du Maroc» qui se veut être une contribution au débat initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le garde, sur le modèle de développement de notre pays, dans sa dimension liée à la recherche scientifique et l’innovation technologique. Dans ce nouveau rapport sont réactualisées les données relatives à l’évolution de notre système scientifique et technologique, notamment sur le plan des ressources humaines et financières et sur le plan de la production scientifique ainsi que leur évolution entre les années 2006 et 2016, et sont présentées des recommandations susceptibles de corriger les dysfonctionnements et préparer l’avenir scientifique et industriel du pays.
Sur le plan des ressources humaines, à titre indicatif, l’effectif du personnel de la recherche est passé de 32.300 en 2006 à 54.000 en 2016, dont 46.300 travaillent dans le secteur de l’enseignement supérieur (universités et établissements d’enseignement supérieur non universitaire public et privé), 4.500 exercent une activité de recherche dans les établissements publics de recherche et 3.300 effectuent des activités de recherche-développement (R&D) dans les entreprises privées. Malgré l’augmentation très significative du volume du personnel total de la recherche-développement au cours des dernières années, le Maroc accuse encore un retard par rapport à certains pays comparables en matière de nombre total du personnel de la recherche-développement, aussi bien pour le volume du personnel de R&D par million d’habitants, que par millier d’actifs.
Sur le plan des ressources financières, il faut signaler que la dépense intérieure de recherche-développement (DIRD) nationale a augmenté de façon soutenue, passant de 3,7 milliards de dirhams en 2006 à 7,9 milliards de dirhams en 2016, soit une augmentation de 113%. Il faut souligner aussi une progression significative du secteur privé, dont la contribution en volume est passée de 19% en 2001 à près de 30% en 2016. Toutefois, la part de la DIRD dans le PIB qui atteint seulement 0,75% du PIB en 2016, enregistre une stagnation et reste encore loin de l’objectif fixé par la charte de l’éducation et de la formation élaborée par la COSEF (Commission spéciale éducation-formation), c’est-à-dire consacrer à la R&D 1% du PIB en 2010. Cela étant, il faut signaler qu’en 2018 l’Unesco a publié un rapport sur la dépense effectuée par chaque pays en matière de recherche-développement qui classe le Maroc au 51e rang sur 128 pays avec une dépense de 1,5 milliard de dollars PPA (parité pouvoir d’achat), bien loin devant la Tunisie (828 millions de dollars PPA), l’Algérie (241 millions de dollars PPA) ; les pays qui dépensent le plus sont dans l’ordre les États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne, la Corée du Sud et la France.
Sur le plan de la production scientifique, les principales conclusions montrent tout d’abord que l’effort des chercheurs marocains ne s’est pas démenti sur la période analysée. Le nombre de publications a certes progressé, à un rythme relativement soutenu, notamment à partir de 2014, mais en deçà de l’ambition affichée dans le cadre du plan d’urgence adopté en 2009. Par comparaison, des pays voisins, tels l’Algérie, la Tunisie ou l’Égypte, ont connu non seulement une progression significative, mais ont obtenu des résultats quantitatifs supérieurs à ceux de notre pays. Sur 120 pays, le Maroc se classe au 57e rang pour le nombre (47.329) de publications entre 1996 et 2016, juste derrière l’Algérie (56e) et la Tunisie (51e).
Il faut aussi reconnaître que l’alerte, donnée par l’Académie dans ses rapports publiés en 2009 et en 2012, à propos de la stagnation du Maroc ou même son retard par rapport à des pays comparables en termes de publications scientifiques, reste encore valable aujourd’hui au moment où le Maroc occupe encore le sixième rang en Afrique en matière de production scientifique, alors qu’il se classait jusqu’en 2004 en troisième position derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud.

Justement, vous venez d’annoncer l’élaboration d’un rapport sur l’évolution de la recherche scientifique au Maroc 2006-2016. Quelles sont d’abord les motivations qui ont poussé l’Académie à mener un tel travail ?
Comme je viens de l’évoquer, l’Académie Hassan II des sciences et techniques, conformément à sa mission, est invitée à produire régulièrement des rapports sur l’état de la science et de la recherche scientifique au Maroc, et à assurer le suivi de son évolution. Cela entre dans le cadre des missions qui lui sont assignées par le Dahir portant loi de sa création. D’autant que, six ans après la publication par l’Académie des deux rapports sur l’état de la recherche dans notre pays, et en dépit d’un accueil favorable, les propositions faites et les recommandations formulées dans les rapports précités n’ont pas connu d’applications concrètes, et peu d’avancées ont été enregistrées depuis lors dans le domaine de la relance de la recherche scientifique et de l’innovation. Pourtant, la recherche scientifique et technique est indispensable au succès des divers plans de développement mis en œuvre.  En effet, comme le montre l’analyse des données du nouveau rapport publié cette année, la production scientifique marocaine, si elle n’a pas reculé, n’a pas non plus progressé suffisamment ; elle connaît un retard par rapport aux pays d’Afrique du Nord. Sur le plan de l’indice mondial de l’innovation (Global Innovation Index), le Maroc a enregistré un recul de quatre places passant du 72e rang en 2017 au 76e rang en 2018 sur 127 pays. Aujourd’hui, la recherche scientifique et l’innovation technique participent peu au développement technologique du pays, alors que l’économie mondiale connaît une profonde mutation due à l’évolution et au foisonnement des technologies dans presque tous les domaines. Il y a là une forte préoccupation quant à la quasi-stagnation que connaît notre recherche scientifique et technique, et qui freine le développement du pays dans un monde globalisé, caractérisé par une compétition exacerbée, dont les gagnants sont inéluctablement les pays qui basent leur économie sur le savoir et le savoir-faire scientifique et technologique, et sur leurs capacités d’innovation. Aujourd’hui, consciente de l’importance du sujet pour le développement du pays, et prenant en compte les quelques avancées réalisées, qu’il ne s’agit pas de minimiser, les insuffisances constatées et les retards accumulés, l’Académie Hassan II des sciences et techniques propose ce nouveau rapport intitulé «Une politique scientifique, technologique et d’innovation pour accompagner le développement du Maroc». Pour nous, la promotion de l’innovation et de la R&D est un facteur majeur de l’amélioration de la compétitivité économique du Maroc et un levier pour un développement créateur de richesses et d’emplois, et plus inclusif.

Comment ce rapport a-t-il été élaboré, qui y a contribué et quels critères ont été adoptés pour évaluer la recherche scientifique dans le Royaume ?
Comme les précédents rapports, ce dernier est le résultat d’une réflexion menée au sein de l’Académie, réunie à cet effet en plusieurs sessions ordinaires pour examiner l’évolution de la recherche scientifique marocaine entre les années 2006 et 2016 et pour faire des recommandations pour que la recherche scientifique et l’innovation technologique deviennent de véritables piliers du développement socio-économique du pays. À cet effet, un comité restreint comprenant quelques académiciens, auxquels se sont joints des cadres de l’administration de l’Académie, a été constitué et a procédé à la mise en forme des idées dégagées dans les sessions ordinaires et à la rédaction de ce rapport, qui sera mis à la disposition des lecteurs à travers le portail numérique de l’Académie Hassan II.
Cela dit, il est important de connaître la situation réelle de notre pays sur le plan de la recherche scientifique et de l’innovation à travers différents indicateurs scientifiques et leur évolution, pour pouvoir assumer certaines autres missions de l’Académie, notamment pour «contribuer à la définition des orientations générales fondamentales du développement scientifique et technique», ainsi que pour «émettre des recommandations sur les priorités et les moyens susceptibles d’assurer la réalisation des objectifs nationaux en matière de recherche».
Pour cela, nous utilisons dans nos rapports les définitions et la méthodologie adoptées par le manuel Frascati, conçu par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) pour mesurer les activités de recherche et développement souvent qualifiées d’intrants de la R&D. Pour chaque chiffre et chaque donnée avancés dans notre rapport, nous donnons la source ; dans le cas d’espèce, c’est le plus souvent les données fournies par le ministère de l’Enseignement supérieur et la recherche scientifique, surtout en ce qui concerne les ressources humaines. Pour la production scientifique, ce travail a été réalisé par une collègue membre de l’Académie, Mme Nadia El Kissi. Pour la détermination de la DIRD (dépenses intérieures de recherche et développement), nous avons calculé la part du secteur public (enseignement supérieur et établissements publics de recherche au nombre de 25) et les dépenses de R&D dans le secteur privé en distinguant les secteurs de transformation et les secteurs «délocalisés» ; on y a inclus notamment les activités de recherche de l’OCP et les 0,25% du chiffre d’affaires des entreprises qui ont obtenu des concessions dans le secteur Telecom. Pour ce qui est des salaires des enseignants-chercheurs, nous n’avons comptabilisé que l’indemnité de recherche sans tenir compte de l’indemnité d’encadrement ni du traitement de base, ce qui représente le tiers du salaire, alors que d’après le manuel de Frascati, pour calculer la DIRD, on comptabilise la moitié du salaire de l’enseignant chercheur, représentant le salaire correspondant aux activités de recherche, l’autre moitié, correspondant aux activités de formation, n’est pas prise en compte dans le calcul de la DIRD.

Quel est donc l’apport de ce rapport portant sur l’évolution de la recherche scientifique au Maroc ?
En vue de contribuer au débat sur la pertinence de l’élaboration et de la mise en œuvre d’une politique nationale en matière scientifique et technique pour accompagner le développement du pays, ce rapport souligne en particulier les progrès incontestables réalisés, mais aussi les faiblesses enregistrées. En effet, dans ce rapport, accompagné des données statistiques les plus récentes, on note que «le Maroc accusait un sérieux retard par rapport à des pays comparables, en termes d’effectifs des personnels de la recherche, de taux d’encadrement d’étudiants et de jeunes chercheurs, de nombre de diplômes de doctorat délivrés par an et de ressources consacrées à la recherche-développement».
Dans ce rapport, on note aussi la faiblesse des activités d’innovation à même d’accompagner les efforts entrepris par le pays pour la réussite de ses divers plans d’industrialisation et pour l’amélioration de la compétitivité de ses produits. L’Académie tenait ainsi à alerter les responsables et la communauté scientifique sur «l’urgence de la relance de notre système de recherche-développement et d’innovation» pour qu’il puisse contribuer à «gagner la bataille de la compétitivité». À cette fin, le document propose une série de mesures concrètes et de recommandations tout à fait réalisables pour donner un nouveau souffle au système de recherche scientifique et technique du Maroc et le mettre résolument au service du développement socio-économique du pays.

Quels sont les grands axes de ce document ?
Outre l’introduction et la conclusion, le travail réalisé dans le cadre de ce rapport s’articule autour de deux grands axes : un état des lieux de la science marocaine qui donne notamment l’évolution des principaux indicateurs scientifiques et technologiques du système entre 2006 et 2016 ; l’autre axe propose des recommandations en vue de relancer le système marocain de la recherche scientifique et technique et promouvoir une réelle politique de l’innovation technologique, l’objectif ultime étant la création d’une solide base scientifique et technologique nationale.
Si grâce à la science on parvient à la connaissance qui permet de décrire et d’expliquer les phénomènes naturels, la technique quant à elle est une activité de transformation et de fabrication avec pour but de produire un objet matériel ou immatériel ; science et technique sont depuis la première révolution industrielle des activités dépendantes l’une de l’autre. Le Maroc se doit d’être en mesure de maîtriser la production des techniques nécessaires à son développement, notamment dans le domaine de l’industrie, de l’énergie, des infrastructures et de l’agriculture.
Par ce rapport, l’Académie entend ainsi actualiser les données relatives à l’évolution de notre système scientifique et technologique (données sur les ressources humaines, financières et scientifiques et leur évolution entre 2006 et 2016), identifier les dysfonctionnements majeurs qui constituent des blocages pour le système. Ce faisant, ce rapport se veut également une contribution de l’Académie à la mise en œuvre d’un nouveau modèle de développement du pays, que Sa Majesté le Roi appelle de ses vœux, et qui soit basé sur une meilleure intégration des avancées scientifiques et techniques, et réponde aux besoins inhérents aux politiques d’industrialisation et de développement agro-industriel, et à l’intégration de l’économie nationale dans l’économie mondiale.

Quelles sont les principales recommandations de ce rapport ?
En préparant ce document, l’Académie a voulu, non seulement se montrer réaliste et expliciter certaines formes d’innovation technologique à la portée du Maroc, mais encore proposer des mesures concrètes destinées à promouvoir une recherche-développement et des activités d’innovation dont dépendra le succès d’un modèle de développement plus inclusif et plus créateur de richesses et d’emplois, tel que voulu par Sa Majesté le Roi et attendu de tous les citoyens. Dans ce cadre, ce rapport donne un certain nombre de recommandations à mettre en œuvre, notamment sur les plans des priorités scientifiques, des ressources humaines, des investissements à faire, de la gouvernance du système de recherche scientifique, également sur le plan de l’encouragement de l’excellence à tous les niveaux, l’objectif d’une telle politique scientifique et technologique étant de contribuer au décollage du pays, à sa croissance et à son développement intégral, sachant qu’il est aujourd’hui bien établi que l’innovation technologique, qui ne peut provenir que de la recherche scientifique, est le principal moteur de croissance économique. Le succès d’une telle politique dépend dans une grande mesure de la reconnaissance de la fonction recherche et de la pleine conscience de son rôle comme levier principal du développement économique et social du pays.

Ces recommandations recoupent-elles ce que préconise la Vision stratégique 2015-2030 pour la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique au Maroc ?
Tout à fait, les deux documents se complètent. Les recommandations du rapport de l’Académie s’inscrivent parfaitement dans le cadre des trois fondements de l’École tels que définis par la Vision stratégique 2015-2030 et qui sont la qualité pour tous, l’équité et l’égalité des chances et la promotion de l’individu et de la société. De plus, la Vision stratégique place la recherche et l’innovation parmi les fonctions principales de l’École ; en fait, les deux documents se complètent.

Quelle suite sera donnée aux recommandations de ce rapport ?
Il incombe à l’Académie Hassan II des services et techniques, dont la mission telle que définie par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 18 mai 2006, à l’occasion de son installation, est de «servir le pays et contribuer au développement de la science mondiale», d’alerter, de rassurer et de proposer. En fait, ce rôle consiste à mener des réflexions sur les questions se rapportant à la promotion de la recherche scientifique et technique dans notre pays, et à faire des recommandations susceptibles de conduire à la relance de la recherche scientifique et technique et d’accompagner le développement du pays. La suite donnée aux recommandations préconisées dans ce rapport sont transmises aux autorités compétentes, aux différentes institutions scientifiques et à l’ensemble de la communauté scientifique. Bien entendu, comme tout rapport de ce genre, il est appelé à être discuté et critiqué, notamment par la communauté scientifique.

Est-ce qu’il y a d’autres chantiers de même ampleur qui sont lancés par l’Académie Hassan II des sciences et techniques ?
Selon le Dahir portant loi créant en 1993 l’Académie Hassan II des sciences et technique et selon la volonté de son Auguste Créateur Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu l’ait en Sa sainte miséricorde, les missions de l’Académie Hassan II sont à la fois celles d’une Académie des sciences comme elles sont apparues au 17e siècle, c’est-à-dire la promotion de la recherche scientifique, la diffusion de la culture scientifique et l’enseignement des sciences. Elles sont aussi pour l’Académie Hassan II celles d’une agence de moyens par le financement de la recherche et l’encouragement de l’excellence. Ainsi, elle a depuis sa création financé 32 projets (77,8 millions de DH) suite à des appels à projets en 2007 et 2010 qui ont donné lieu à 119 doctorats soutenus, 210 masters obtenus, 634 articles et 2 brevets. En 2018, elle a lancé un troisième appel à projets qui a permis de financer 7 projets (25 millions de DH). Par ailleurs, dans le cadre d’une convention signée avec le ministère de l’Éducation nationale, les lauréats du concours général des sciences et techniques, ouvert aux meilleurs bacheliers, obtiennent une allocation d’excellence jusqu’à l’obtention du doctorat ; deux de ces premiers lauréats (promotion 2010) vont soutenir leur thèse ce mois-ci à Paris, l’un d’entre eux, élève à l’École Normale de la rue d’Ulm, est déjà un mathématicien reconnu, et l’autre, une jeune fille qui soutient sa thèse en génie civil.
L’Académie assure le suivi et l’évolution des indicateurs scientifiques et technologiques, elle contribue aux côtés des autres institutions nationales à définir la politique nationale en matière de recherche scientifique. Elle organise chaque année (dans la seconde moitié de février) une session plénière solennelle sur un thème scientifique général, avec la participation des meilleurs experts de la spécialité. Elle organise aussi des sessions ordinaires tout au long de l’année, elle organise des écoles d’été ouvertes, notamment aux doctorants, avec la participation d’encadrants nationaux et étrangers. L’Académie assure la publication régulière de plusieurs revues : un journal scientifique (Frontiers in Sciences and Engineering), le bulletin de l’Académie Hassan II des sciences et techniques, la lettre de l’Académie, et les Actes des sessions plénières et ceux des sessions ordinaires.
Sur le plan international, l’Académie assure une présence dans plusieurs réseaux, au niveau mondial (IAP-Inter Academic Partnership), au niveau du continent (NASAC, réseau des académies africaines des sciences dont l’Académie assure la présidence) et au niveau méditerranéen. Il faut signaler que sur le plan international, les Académies des sciences jouent un rôle important. C’est ainsi que chaque fois qu’une réunion du G7 est prévue, l’Académie des sciences du pays hôte réunit les 7 académies des sciences des pays du G7 qui se réunissent avant la réunion du G7 et lui remettent des recommandations sur différents sujets en relation avec la science et la technologie. Dans ce cadre, l’Académie Hassan II des sciences et techniques a été invitée en tant qu’observateur à de telles réunions (Washington et Rome).

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