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Le gouvernement planche sur une stratégie de valorisation durable des ksour et casbahs à l’horizon 2025. À acter dès 2020, cette feuille de route a pour objectif de sauvegarder et moderniser ce patrimoine et de relancer son développement, en particulier sur le volet économique. Cette stratégie se veut un dispositif d’intervention intégré du fait que la gestion de ces sites, tel qu’elle s’opère aujourd'hui, ne permet pas aux différents intervenants de coordonner leurs actions notamment pour contrecarrer la dégradation de ces sites. C’est le constat du département de l’Habitat et la politique de la ville qui pilote ce projet.
«Conçues généralement selon une vision sectorielle, les interventions ont été ponctuelles et dépourvues de vision globale concertée. Elles se sont heurtées à plusieurs contraintes d'ordre institutionnel, financier, conceptuel, social, technique et juridique», précise le ministère.
Selon les données du ministère de la Culture, les 3/4 des 4.000 Ksour et Casbahs recensés au Maroc sont abandonnés et dans un état de dégradation avancé. Quant au millier restant, comptant environ 250.000 logements abritant près d’un million d’habitants, il subit la dégradation du cadre bâti et de l'espace vivrier, manque d’infrastructures et d’équipements de base et connait une précarisation croissante de ses populations. L’essentiel de ces sites est concentré dans le croissant oasien marocain constitué des provinces de Figuig, Er-Rachidia, Tinghir, Ouarzazate, Zagora et Tata.
Cette problématique interroge la conciliation entre la réhabilitation de l'héritage culturel et l'amélioration des conditions de vie d'une population en croissance continue. «Les pistes de réflexion sont nombreuses et intéressantes. On peut citer le potentiel économique, en termes d’encouragement du tourisme culturel, le développement de l’industrie cinématographique, les perspectives en termes de construction durable et d'efficacité énergétique, la richesse des savoir-faire et de l’artisanat…», souligne le ministère de l’Habitat. Ce dernier vient ainsi de lancer un appel d’offres pour l’élaboration de cette stratégie avec des mesures institutionnelles, juridiques réglementaires et financières ainsi qu’une meilleure coordination entre les différents acteurs aux niveaux local, régional et central.
À noter que la future stratégie s’appuiera, entre autres, sur l’expérience du programme de valorisation durable des ksour et casbahs mis en place en partenariat avec le PNUD-Maroc. Ce programme quinquennal (2015-2019) est décliné dans plusieurs sites pilotes.
