Stratégie «Halieutis», le satisfecit d'Akhannouch

À un an de son échéance, la stratégie Halieutis a donné ses fruits. C’est-ce qu’affirme Aziz Akhannouch. En marge du salon Halieutis, organisé du 21 au 24 février à Agadir, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime s’est livré à l’exercice du bilan de cette feuille de route déployée il y a dix ans. Aujourd’hui, le PIB du secteur représente 17,1 milliards de dirhams, précise le ministre, selon les derniers chiffres disponibles et qui datent de 2017. Un bilan qui correspond à 78% de l’objectif fixé par Halieutis pour 2020 et qui tablait sur 21,9 milliards de dirhams. La croissance annuelle moyenne du PIB ressort à 10% sur la période 2007-2017, se félicite Akhannouch. En termes de production des produits de la mer, le secteur a totalité 1,37 million de tonnes débarquées en 2018, ce qui correspond à une croissance annuelle moyenne de 2,3% sur la période 2010-2018. Un chiffre qui représente 83% de l’objectif fixé par Halieutis pour 2020 (1,66 million de tonnes). Pour 2020, le ministre table sur une production de 1,5 million, soit près de 90% des objectifs fixés. En valeur, la production halieutique a engrangé 11,6 milliards de dirhams l’année dernière, en croissance annuelle moyenne de 7,2% sur la période 2010-2018.  Concernant les exportations, le Maroc a vendu pour 717.158 tonnes en 2017, en hausse de 3,6% par rapport à 2016. Cela correspond à une croissance annuelle moyenne de 5% sur la période 2010-2017. «Nous avons exporté en valeur plus de 22 milliards de dirhams en 2017, en hausse de 3,4% par rapport à 2016. Ce niveau représente 9% des exportations totales du Maroc et 45% de ses exportations agroalimentaires en 2017. La valeur des exportations des produits de la mer a enregistré une croissance annuelle moyenne de 7% sur la période 2010-2017», détaille Akhannouch. Toutefois, ces exportations représentent 74% de l’objectif fixé par Halieutis en 2020 (3,1 milliards de dollars). «Un objectif très ambitieux et élevé à l’époque», reconnaît le ministre qui espère atteindre entre 2,5 et 2,7 milliards de dollars d’ici 2020. Concernant la consommation nationale de poisson, Akhannouch rappelle les chiffres du HCP, datant de 2014 et selon lesquels le Marocain consomme en moyenne 13,6 kg par an, contre une moyenne de 11 kg en 2007. «Ce niveau correspond à 85% de l’objectif d’Halieutis pour 2020 (16 kg). Un niveau qui est d’ailleurs semblable à celui de l’Australie (13,9 Kg/hab./an en 2017) qui dispose de la troisième plus grande zone de pêche au monde s’étendant sur 8,1 millions km²»,fait savoir le ministre. En termes d’emplois, Akhannouch se dit également satisfait puisque le secteur compte, selon les statistiques 2017, près de 108.000 personnes en mer et 97.000 à terre (industrie de valorisation et aquaculture). Le ministère a ainsi réalisé 84% de l’objectif fixé par la stratégie.  Par ailleurs, grâce aux multiples incitations, le secteur de la pêche et de l’aquaculture a attiré les investisseurs ces dernières années. Les investissements privés dans les unités de valorisation à terre, à titre d’exemple, ont doublé en 2017 (589 millions de dirhams), par rapport à 2016. Le secteur a cumulé 2,6 milliards de dirhams d’investissements sur la période 2010-2017, dont 2,2 milliards relatifs à de nouveaux agréments. La croissance annuelle moyenne des investissements privés a ainsi été de 13% sur la période 2010-2017. Enfin, la production des unités de valorisation a atteint, quant à elle, environ 800.000 tonnes en 2017, contre près de 570.000 tonnes en 2010, soit une croissance annuelle moyenne de 5%.