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Le suisse Givaudan quadrille le monde

Dynamique soutenue pour le suisse Givaudan. Le leader mondial des fragrances et arômes pour l’industrie s’est doté d’une nouvelle usine de production d'arômes à Pune, en Inde, un mois uniquement après avoir inauguré son centre d’excellence à Casablanca. Point commun ? Les deux investissements vont aux extraits aromatiques naturels pour l'alimentation, la santé, la nutrition et les cosmétiques. Et les ambitions du groupe sont grandes : offrir ses produits en qualité Halal et devenir le N° 1 mondial dans les produits naturels.

Le suisse Givaudan quadrille le monde
En 2018, le leader mondial des fragrances et arômes pour l’industrie a amélioré son chiffre d’affaires de plus de 5% à 5,5 milliards de francs suisses.

L'appétit de Givaudan n'a pas de limite. Un mois après avoir inauguré son nouveau centre technique et commercial de 600 m² pour la division Arômes à Casablanca afin de desservir des pays africains, le numéro un mondial des fragrances et arômes pour l’industrie mise 60 millions de francs suisses (100 francs suisses équivalent à environ 9,5 DH), pour s’offrir une nouvelle usine de production d'arômes à Pune, en Inde, a annoncé le suisse la semaine dernière. L'usine de 40.000 mètres carrés permettra à Givaudan de répondre à la demande croissante des clients dans les segments de l'alimentation, de la boisson et de la santé. Et c’est cette même ambition que nourrit le groupe au Maroc et dans toute l’Afrique. «Notre plan 2016-2020 prévoit une croissance organique, sans acquisitions, de 6 à 8% en Afrique et dans les pays en voie de développement. Notre croissance mondiale, quant à elle, sera comprise entre 1 et 2%. L’Afrique est la région à la plus faible urbanisation et représente donc un grand potentiel pour nos produits. La pénétration de la nourriture emballée et les boissons en bouteilles y est encore faible», explique au «Matin-Éco», depuis le siège suisse, Peter Wullschleger, chargé des relations presse et investisseur chez Givaudan.
En 2018, le géant des fragrances et arômes pour l’industrie a amélioré son chiffre d’affaires de plus de 5% à 5,5 milliards de francs. Cette augmentation provient plus des fragrances (+6,6%) que des arômes (+4,6%). Globalement, la rentabilité est légèrement inférieure aux prévisions (663 millions de francs), mais le volume des ventes s’avère supérieur. La croissance du groupe est dopée surtout par l’Amérique latine (+10,6%) et la région Asie-Pacifique (+7,8%). La zone Europe, Moyen-Orient et Afrique progresse, quant à elle, de 4,7%. 

«Pour l’Afrique, outre l’urbanisation, l’innovation est l'autre driver de notre business arômes. Dans les grandes villes comme Le Caire, Lagos, Nairobi, Johannesburg, ou encore dans de plus petites comme Marrakech, de plus en plus d’entités opèrent dans l'alimentaire et les boissons. Celles-ci maitrisent souvent les aspects marketing du marché et les habitudes de consommation de leurs compatriotes. En revanche, elles ont peu de connaissances pour développer des aliments et des boissons. Et c’est là où le potentiel réside pour nous», développe Wullschleger. L'intervention de Givaudan consiste alors à proposer des solutions intégrées. Pour les boissons par exemple, le groupe demande que son client dispose uniquement d’une usine d’embouteillage, d’eau potable et de sucre. «Tout le reste est développé par Givaudan qui crée le produit entier, le sirop. Reste au client de le diluer et l'embouteiller», précise notre interlocuteur. Ce segment des solutions intégrées pèse gros dans le business du groupe : 250 millions de francs suisses, soit 50% des ventes mondiales. Il connait une croissance annuelle comprise entre 8 et 10%, nous confie Wullschleger, sans divulguer les noms de ses références en Afrique.
Au Maroc, mais aussi partout dans le monde, Givaudan a la ferme intention de se renforcer dans les huiles essentielles. Le groupe serait particulièrement intéressé par les plantes aromatiques marocaines dont le potentiel est indéniable. Ce n'est pas pour rien que le Royaume est sur un projet de stratégie pour la promotion des investissements privés dans cette filière (www.lematin.ma). Les fleurs de Kelâat M'Gouna seraient ainsi dans le viseur de l'industriel. Last but not least, le groupe ambitionne d'offrir tous ses produits en qualité Halal. Il faut dire que Givaudan, qui compte 13.000 salariés dans le monde et dispose de 64 sites de production, a même l’intention de devenir le leader mondial dans les produits naturels. En juin de l’année dernière, il s'est renforcé dans les extraits aromatiques naturels pour l'alimentation, la santé, la nutrition et les cosmétiques, en rachetant le français Naturex (405 millions d'euros de chiffre d’affaires et 1.700 salariés). Mais l’entreprise n’excelle pas que dans sa division arômes. Celle des parfums a également le vent en poupe. De par son savoir-faire et son portefeuille client comprenant pratiquement toutes les grosses pointures mondiales du luxe, Givaudan est actuellement en train de réinventer la façon de créer des parfums. En vue de concrétiser cette ambition, le groupe suisse a inauguré, fin janvier 2019, un laboratoire d’innovation à Paris. Baptisée «Digital Factory», cette structure est présentée comme un accélérateur de projets qui rassemble experts, partenaires et clients de Givaudan du monde entier. 

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