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Le Matin : Vous avez déjà participé au 800 m et là vous êtes également en lice pour le 1.500 m, pourquoi avez-vous fait ce choix de vous aligner sur deux courses au lieu d’opter pour une seule épreuve où vous avez le plus de chances ?
Rababe Arafi : En fait, je suis venu aux Championnats du monde pour m’aligner sur le 800 m, parce que c’était la course où j’avais le plus de chance de monter sur le podium, en raison de la décision de l’IAAF d’exclure des Mondiaux des athlètes hyperandrogène. Je me suis dit que j’aurais plus de chance sur le 800 m que sur le 1.500 m où la concurrence est très rude. Malheureusement, je n’ai pas atteint mon objectif sur cette distance. J’ai alors décidé de tenter ma chance sur le 1.500 m. J’espère au moins me qualifier en finale dans cette épreuve.
Vous avez participé cette année à plusieurs meetings, en sachant pertinemment que vous êtes dans une année des Championnats du monde. Avez-vous le sentiment d’être épuisée par la surcompétition comme vous le reprochent plus d’un ?
C’est facile de critiquer les athlètes qui donnent tout ce qu’ils peuvent pour bien représenter le Maroc. Cette idée de surcompétition est fausse parce que toutes les athlètes de demi-fond qui sont montées sur le podium dans ces Championnats ont participé à plusieurs meetings. L’Ougandaise qui a remporté le 800 m faisait souvent le lièvre dans des meetings.
Sifan Hassan compte plus de 30 meetings à son actif. Elle a même pris part à un semi-marathon. La surcompétition n’affecte pas le rendement de l’athlète. Au contraire, cette participation lui permet de mesurer le travail qu’il a effectué et ce qu’il lui reste à faire. Je vous informe même que le temps des minimas est révolu.
Dès l’année prochaine, la qualification aux JO et aux prochains Mondiaux se feront par points. Les athlètes seront obligés de participer dans plusieurs meetings afin de récolter le plus de points pour se qualifier.
Vous avez réalisé aujourd’hui un chrono de 4:08.32, c’est un temps en deçà de votre record personnel sur cette distance de 1.500 m, est-ce que cela ne vous inquiète pas ?
Le chrono dans un Championnat du monde n’est pas intéressant. Le plus important c’est le classement. L’athlète doit juste terminer parmi les six premiers dans sa série pour se qualifier. Et il doit être parmi les trois premiers en finale pour monter sur le podium, quel que soit le chrono. Il faut donc être prêt physiquement et tactiquement pour relever ce défi.
Est-ce que vous pensez que vous avez les moyens d’aller chercher une place sur le podium ?
Bien sûr que j’en ai les moyens. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a d’autres grandes championnes qui ont également les mêmes ambitions.
DNES à Doha, Abderrahman Ichi
