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Une table ronde à Rabat pour soutenir le plaidoyer

Les agences système des Nations unies au Maroc, UNFPA, Unicef et ONU-Femmes, ont organisé lundi dernier à Rabat, une table ronde autour du mariage des enfants. Cette rencontre vise à jeter davantage la lumière sur ce phénomène et à soutenir le plaidoyer, la mobilisation sociale et la sensibilisation pour y mettre fin.

Une table ronde à Rabat pour soutenir le plaidoyer

Dans le cadre de la campagne internationale «16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles», le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), l’Unicef et l’ONU-Femmes ont organisé, lundi dernier à Rabat, en collaboration avec l’ambassade de Belgique, une table ronde consacrée au mariage des enfants. Cette rencontre, qui vise à renforcer l’initiative conjointe pour vaincre le fléau, lancée en octobre dernier par les 3 agences onusiennes, illustre l’engagement renouvelé de la communauté internationale en faveur des droits des enfants et leur protection contre les pratiques préjudiciables, notamment le mariage précoce.
Elle a été l’occasion de rappeler que le mariage des mineurs, bien qu’il soit considéré comme une violation des droits humains et une pratique menaçant l’intérêt supérieur de l’enfant, conformément aux standards internationaux des droits humains auxquels le Maroc est partie, il reste néanmoins assez répandu et touche essentiellement les filles. «Mettre fin au mariage des enfants est également un engagement de l’Agenda 2030 au niveau de sa cible 5.2 qui vise à éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants et le mariage précoce ou forcé. Bien que ce soit un phénomène qui touche également les garçons, les filles en souffrent plus particulièrement. Environ 21% des jeunes femmes dans le monde ont été mariées avant leur 18e anniversaire. Quelque 12 millions de jeunes filles de moins de 18 ans sont mariées chaque année, et plus de 150 millions d’autres filles seront mariées avant d’avoir fêté leurs 18 ans d’ici à 2030», a souligné Luis Mora, représentant de l’UNFPA au Maroc au nom des trois agences partenaires. Mora a également rappelé que le Maroc a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant ainsi que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), co-parrainant les résolutions de 2013, 2014, 2016 et 2018 de l’Assemblée générale des Nations unies sur les enfants et les mariages précoces et forcés, ainsi que la résolution de 2013 du Conseil des droits de l’Homme sur les enfants et le mariage précoce et forcé. «Le Maroc a également signé en 2014 une déclaration commune au Conseil des droits de l’Homme appelant à une résolution sur le mariage des enfants. Des réformes juridiques et institutionnelles en faveur du renforcement des droits des enfants et de l’égalité entre les sexes ont conduit à la fixation de l’âge de capacité matrimoniale à 18 ans. Pourtant, en 2018, quelque 33.686 demandes de mariage ont été déposées et 85% d’entre elles ont été acceptées. Le mariage des enfants représente ainsi, en 2017 et 2018, 9% du total des mariages», a déploré le représentant de l’UNFPA. 

La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach, a, pour sa part, affirmé que la législation ouvre encore la voie à des dérogations permettant le mariage des mineurs, citant notamment les articles 16, 20, 21 et 22 du Code de la famille, ce qui pourrait constituer une «violation» des droits des jeunes filles. «La dérogation à l’âge de mariage à 18 ans, introduite au niveau du Code de la famille, permettant au juge d’autoriser le mariage des enfants empêche l’arrêt de cette pratique», a affirmé Bouayach, ajoutant que le CNDH dispose aujourd’hui d’un mécanisme de traitement de plainte en cas de violation des droits des enfants et des dispositions de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par le Royaume.
De son côté, Marc Trenteseau, ambassadeur de Belgique au Maroc, a indiqué que la protection de l’enfance est un axe prioritaire dans le partenariat Maroc-Belgique, mettant en exergue le Programme de coopération bilatérale 2016-2020 et le partenariat noué avec le ministère de la Solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille pour la promotion et la protection des droits des femmes et des enfants. 

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