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La technologie au service de la monétique

L’activité monétique du Royaume reste sur sa lancée. Les efforts marketing et commerciaux des banques et le développement de la sphère digitale ont donné un réel coup de pouce à l’inclusion financière dans le pays. Ainsi, plus de 366 millions d’opérations de paiement et de retrait ont été enregistrées en 2018 pour un encours global de 293,9 milliards de dirhams. Les paiements en ligne sur TPE et sur GAB poursuivent une dynamique importante. La bataille des fabricants de cartes et celle de leurs banques émettrices se poursuivent également. Une rude concurrence caractérise ce marché et les opérateurs sont sur tous les fronts, surtout avec le démarrage de l’interopérabilité qui consacre le tout digital.

La technologie au service de la monétique

Clignotants au vert pour l’activité monétique en 2018. La bancarisation y est bien sûr pour beaucoup, mais les efforts marketing et commerciaux des banques et le développement technologique qu’a connu cet écosystème, dans son ensemble, ont donné un important coup de pouce à cette jeune industrie. Plus de 366 millions d’opérations de paiement et de retrait ont ainsi été enregistrées en 2018 (+11%) pour un encours total de 293,9 milliards de dirhams (+10,2%) soit 1,17 million d’opérations par jour, selon le bilan 2018 du Centre monétique interbancaire (CMI). Ces augmentations, supérieures à celle du nombre de cartes en circulation (+7,2%), démontrent que les usagers utilisent de plus en plus leurs cartes au quotidien même si le nombre d’opérations annuelles par carte reste relativement bas (24,24). En moyenne, une carte est utilisée 2 fois par mois pour un montant de 802 DH par opération. Mais ce montant cache de fortes disparités.
Les habitudes changent, mais la première fonction des cartes est de retirer de l’argent : plus de 265 milliards de dirhams ont été retirés des guichets automatiques bancaires (GAB) en 2018, soit une moyenne quotidienne de 726,4 millions de dirhams.
Ces retraits représentent 81% des transactions et 90% de l’encours global et sont massivement effectués dans les guichets de la banque émettrice de la carte. L’année dernière, 91,2% de l’argent retiré, des GAB l’ont été, en effet, dans le réseau de la banque émettrice de la carte. Un taux globalement stable (91,4% en 2017). Le client privilégie ainsi les GAB de sa banque au détriment de ceux de la concurrence, pour une question de frais (6 DH par retrait) et de proximité.
La deuxième fonction des cartes est de régler ses achats, chez un commerçant ou en ligne.
Et c’est cette fonction qui progresse le plus rapidement, preuve de la confiance grandissante des porteurs de cartes dans ce moyen de paiement. Les paiements ont ainsi progressé de 19%, générant 69,7 millions de transactions pour 28,7 milliards de dirhams (+19% également). Corrélativement, le montant moyen de la transaction poursuit sa baisse pour atteindre 412 DH en 2018 contre 429 un an plus tôt.

L’appli Al-Barid Bank cartonne
Cinq émetteurs, Banque Populaire, Attijariwafa bank, BMCE Bank, Al-Barid Bank et Société Générale Maroc, concentrent plus de 80% des transactions par cartes. 
Et parmi ces «Big Five», les disparités sont importantes, la Banque Populaire pesant à elle seule près du tiers des transactions au Maroc. En fait, les parts de marché ne sont pas figées dans le temps, le développement de la clientèle par la bancarisation et le nomadisme bancaire aidant. 
Alors que le nombre de transactions globales progresse de 10,1% en 2018, Al-Barid Bank, par exemple, a fait deux fois plus vite que le marché. Son canal mobile a brassé à travers ses 626.000 utilisateurs plus de 3,2 milliards de dirhams l’année dernière. Ce montant a été réalisé via 9,126 millions d’opérations contre près de 3,2 millions un an auparavant, soit une progression de 285%. Toujours chez la banque postale, les paiements des factures et recharges explosent à 248 millions de DH après 96 millions en 2017. 


E-commerce : 3 milliards de DH brassés

Les paiements effectués chez les commerçants restent prépondérants : avec 25,3 milliards de dirhams, ils pèsent 88% du total des paiements. Comme la totalité des paiements, ils progressent de 19% sur un an en valeur et de 26% en nombre de transactions. Autrement dit, cela traduit une baisse de 6% du montant moyen par transaction à 432 DH à fin 2018 contre 460 un an auparavant. Concrètement, le consommateur marocain paie plus facilement chez les commerçants avec sa carte et pour des montants par opération de plus en plus faibles. En fait, les plus fortes variations se retrouvent dans le commerce en ligne. L’activité e-commerce bondit de 25% en nombre d’achats et de 23% en valeur pour dépasser pour la première fois la barre symbolique des 3 milliards de dirhams. Ces paiements en ligne, qui ne représentent certes que 10% de l’ensemble des paiements, voient également leur montant moyen baisser, passant de 376 DH en 2017 à 375 en 2018. La clientèle, plus jeune en moyenne selon les opérateurs, est donc plus présente en ligne d’autant plus que la sécurisation des règlements amène les internautes à opter de plus en plus pour la carte afin de régler leurs achats. Dernière forme de paiement, ceux effectués dans les GAB, en général pour les grands facturiers (télécoms, eau, électricité, compagnies aériennes...). S’ils ne représentent qu’une part infime des paiements, de l’ordre de 1%, ces paiements ont augmenté de 7,8% à 464,4 millions de dirhams pour des transactions en retrait de 10% à un peu plus de 3,1 millions. Le panier moyen ressort à149 DH au lieu de 125 en 2017.

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