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Le marché numérique tchadien entame une nouvelle phase de développement. Avec l’accord pour le passage de Tigo Tchad dans le giron de Maroc Telecom, les ambitions du pays de réduire sa fracture numérique vont pouvoir se réaliser. De son côté, l’opérateur historique marocain élargira sa présence sur le continent. Ainsi, l’acquisition de la totalité de Tigo Tchad par IAM, annoncée le 14 mars, mais en attente de l’approbation des autorités tchadiennes, est le résultat d’une volonté commune : «Nous avons fait part au président Déby de notre forte volonté d’accompagner le Tchad dans son développement numérique. Une démarche qui vient en réponse à l’appel du Chef de l’État tchadien invitant les investisseurs à s’installer au Tchad», a expliqué le président du directoire du Groupe Maroc Telecom, Abdeslam Ahizoune, au terme d’une audience avec le président Idriss Déby, le 21 février 2019. Selon la présidence tchadienne, les échanges entre les deux hommes ont porté sur les possibilités d’investissements du groupe marocain au Tchad.
Le 12 juillet 2018, le gouvernement de la République du Tchad, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Tchad numérique 2017-2021, avait lancé un appel d’offres international pour le recrutement d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile par l’octroi d’une licence d’établissement et d’exploitation de réseaux de téléphonie mobile de deuxième, troisième et quatrième générations.
Actuellement, le marché télécoms tchadien est jusqu’alors disputé par trois opérateurs. Tigo, filiale du luxembourgeois Millicom International Cellular (MIC), revendique la place de leader, talonné par Airtel, filiale du groupe télécoms indien Bharti Airtel, et Salam, la société publique, occupant la dernière place.
Si l’opération obtient le feu vert des autorités tchadiennes, il est attendu que Maroc Telecom donne un nouvel élan à ce marché, à l’instar de ces précédentes acquisitions sur le continent. Le groupe fait partie des pionniers à avoir entrepris de partager leur savoir-faire avec les pays d’Afrique de l’Ouest. Depuis sa première expérience avec Mauritel en 2001, Maroc Telecom a pris des participations majoritaires dans les opérateurs historiques du Burkina Faso en 2006, du Gabon (2007), du Mali (2009) et en 2015 dans les opérateurs Moov au Bénin, au Gabon, au Niger, en Centrafrique, au Togo et en Côte d’Ivoire. «Le taux de couverture de la population dépasse les 90% dans six des neuf pays d’implantation et le parc clients connait partout une progression soutenue», selon le groupe. Ces filiales soutiennent d’ailleurs nettement ses activités et pèsent dans les résultats annuels.
