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Le Togo, nouveau hub francophone pour Majorel

Chants, danses et festivités ont fait vibrer l’une des principales artères de Lomé ce 8 juillet. La capitale du Togo accueillait le premier centre de relation client du groupe mondial Majorel, une consécration pour le pays qui entend se positionner dans les métiers de l’offshoring dans la région. Pour Majorel, cette implantation, dont le coût est estimé à 2 millions d’euros, est la confirmation de son appétit grandissant pour l’Afrique, un marché juteux qui concentre 15% des effectifs mondiaux du groupe.

Le Togo, nouveau hub francophone pour Majorel
Des discussions seraient d’ores et déjà entamées avec les autorités pour le lancement de nouveaux sites dans le pays à moyen terme. Ph. M. Hafidi

Lomé, 8 juillet. Il est midi, l’une des principales artères du cinquième arrondissement de la capitale togolaise, boulevard de la Kara, se fait belle. Des centaines de Loméens ont pris place aux premières loges pour assister à un événement majeur pour la capitale et pour le pays : l’inauguration d’un centre de relation client du groupe Majorel pour un coût de 2 millions d’euros. Chants, danses et bonne ambiance sont au rendez-vous. Des troupes de danses traditionnelles et modernes, comme la fameuse Rijdam, ont égayé cette journée «importante», pour Majorel, qui regroupe les activités internationales de services externalisés des groupes Saham et Bertelsmann. Son bâtiment, l’un des plus hauts du quartier et pris en location, porte d’ailleurs le nom d’Agou, en référence au plus haut sommet du Togo.

Preuve que c’est un événement pour le pays, le président de la République togolaise, Faure Essozimna Gnassingbé, himself, a fait le déplacement pour cette inauguration en grandes pompes. Il n’est pas peu fier de cette nouvelle implantation et surtout du choix de Majorel de faire de son pays un hub régional pour ses marchés francophones, comme l’a annoncé au micro de «Matin TV» Othman Serraj, directeur financier et des services partagés de Majorel. 
«L’arrivée de cet investisseur nous conforte dans notre politique de modernisation de notre économie et notre stratégie basée sur 3 principaux axes dont l’émergence de métiers à forte valeur ajoutée notamment dans l’économie numérique et l’offshoring», s’est félicité Cina Lawson, ministre des Postes, de l’économie numérique et des innovations technologiques du Togo. Selon elle, à coups de stratégies économiques viables et un accompagnement personnalisé des investisseurs, le Togo entend se positionner avec vigueur sur l’échiquier mondial des meilleures destinations business à forte valeur ajoutée. Et l’implantation de Majorel en serait le parfait exemple. 

La crise politique qui a secoué le pays ces dernières années serait donc tombée aux oubliettes. Grâce au nouveau Plan national de développement (PND) 2018-2022, adopté en août 2018, le pays entend prendre les choses en main et diversifier son économie basée essentiellement sur le secteur primaire. «L’arrivée de groupes de renom, tels que Majorel, est plus que salutaire aujourd’hui. En plus de résorber une partie du chômage dans la région, cet attrait du secteur privé permet une cure de jouvence au pays surtout après la crise politique de 2017 et son impact négatif sur la croissance, sans parler de la crise budgétaire qu’a traversée le pays à cause de son fort endettement», nous a déclaré un observateur ayant requis l’anonymat. 
C’est ainsi que le gouvernement togolais compte beaucoup sur son bras armé, la cellule de promotion des investissements. Celle-ci a d’ailleurs facilité l’implantation de Majorel, en termes d’accompagnement et d’aide pour le foncier, de mise à disposition d’infrastructures télécoms, de facilitation des démarches administratives et de mises en relation entre autres. Un satisfecit affiché par Majorel qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le groupe, parmi les leaders mondiaux de la relation client, prévoit en effet une montée en puissance de ce site pour atteindre pas moins de 500 collaborateurs l’année prochaine, nous annonce Serraj. Des discussions seraient d’ores et déjà entamées avec les autorités pour le lancement de nouveaux sites dans le pays à moyen terme. «Nous poursuivons notre stratégie de développement en Afrique subsaharienne avec notamment un renforcement de notre site à Abidjan où nous développerons des positions supplémentaires. Nous allons également ouvrir un troisième site au Sénégal à très court et nous étudions d’autres pays pour de prochaines implantations», nous annonce, de son côté, Imane Benaziz, directrice des opérations Afrique subsaharienne de Majorel. 

L’épopée africaine de Majorel, entamée il y a une quinzaine d’années, n’est pas près de s’achever. Elle devra s’accélérer, à en croire l’équipe du groupe présent pour le moment au Maroc, Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Togo. «Le marché africain est extrêmement important dans le chiffre d’affaires et le résultat du groupe. Nous nous inscrivons sur une très bonne tendance de croissance. Lors de l’inauguration de notre centre de Lomé, la présidente du comité exécutive du groupe, le CEO monde et le CEO de la région ont effectué le déplacement. Quand tout ce beau monde se déplace pour l’inauguration d’un site, ça vous donne une idée sur l’importance que revêt l’Afrique pour Majorel à l’échelle mondiale», nous explique Hassan Ghellab, DG Afrique de Majorel.

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