Transition énergétique : le Maroc surclasse la région MENA

Le Maroc s’illustre au niveau régional et même international dans le domaine de la transition énergétique. Le Royaume surperforme, en effet, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et parvient à devancer des pays mieux placés que lui sur l’échelle du développement. À noter que la transition énergétique renvoie à l’abandon progressif de certaines énergies, notamment fossiles, au profit d’autres énergies, essentiellement renouvelables, accompagné par des actions d’efficacité énergétique. Le Maroc est ainsi classé 47e, avec un score de 58%, sur 115 pays couverts par la deuxième édition de l’Indice de transition énergétique (ETI) qui vient d’être publié par le Forum économique mondial (WEF). La première édition n’avait pas établi de classement. 
Le Maroc est suivi, de loin, par le Qatar (65e, avec un score de 54%), sachant que ce dernier bénéficie de bas prix de l’énergie et d’importantes exportations de combustibles, indiquent les auteurs du rapport qui résume les conclusions de l’indice ETI. Les autres pays d’Afrique du Nord sont encore plus loin de la performance du Maroc : Tunisie (72e), Égypte (86e) et Algérie (89e). Le Liban arrive dernier au niveau de la région. Le Maroc fait aussi mieux que de grandes puissances économiques comme la Corée du Sud (48e) et la Chine (82e). Ce classement est dominé par la Suède (75%), la Suisse (47%) et la Norvège (73%). 
Haïti ferme la marche (115e, 36%). Le rapport du WEF indique que la région MENA, qui concentre 7,1% de la population mondiale, représente 6,8% de la demande énergétique mondiale. La région est bien dotée en ressources en combustibles fossiles qui ont fortement influencé son bouquet énergétique, 92% de son approvisionnement en énergie primaire provenant du pétrole et du gaz, note le WEF. Toutefois, cette région accuse du retard en ce qui concerne les priorités politiques, les possibilités d’intégration des systèmes énergétiques et la capacité à attirer les investissements nécessaires à la transition énergétique. 
Alors que le score moyen de la performance du système énergétique dans la région est plus proche de la moyenne mondiale, l’analyse des trois dimensions ou piliers du triangle de l’énergie (développement et croissance économiques ; sécurité et accès énergétiques ; durabilité environnementale) révèle un déséquilibre dans la réalisation des trois objectifs, relève le WEF. Ainsi, la région a enregistré le score moyen le plus faible en termes de durabilité environnementale par rapport aux autres régions, selon le rapport qui nuance que des projets importants sont en cours à ce sujet. Le WEF fait aussi ressortir que la région présente les prix moyens de l’électricité aux ménages et aux industries les plus bas et les prix de gros du gaz les plus bas. Toutefois, les auteurs du rapport reprochent aux pays de la région les subventions à l’énergie qui sont les élevées au monde. Des efforts importants sont, toutefois, en cours dans ces pays pour réformer les prix de l’énergie, relève le rapport. Sur le plan de la sécurité énergétique et de l’accès, la région affiche des résultats élevés en matière d’électrification, avec une moyenne de 98%. La région présente, cependant, un score inférieur dans la dimension de sécurité énergétique résultant de la concentration du mix énergétique sur le pétrole et le gaz, indique le WEF qui insiste sur la nécessité d’une intégration plus poussée de l’infrastructure d’approvisionnement en énergie dans la région.