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Le transport urbain, le calvaire quotidien vécu par les habitants de Kénitra

À chaque rentrée scolaire et universitaire, la question du transport urbain se pose avec acuité à Kénitra. La société actuelle du transport en commun exploite de manière exclusive, depuis près de neuf ans, l’ensemble des lignes d’une ville de près d’un demi-million d’habitants. Mais le service fourni aux usagers laisse beaucoup à désirer.

Le transport urbain, le calvaire quotidien vécu par les habitants de Kénitra

À chaque rentrée scolaire et universitaire, la question du transport urbain se pose avec acuité à Kénitra. C’est un sujet qui ne cesse d’alimenter les débats dans les lieux publics. Il est même devenu une source de tension sociale. Selon certaines estimations, près de 100.000 personnes n’ont d’autres choix que de recourir au bus pour regagner leur lieu de scolarité ou de travail. En effet, et depuis plusieurs années, le parc des autobus de la capitale du Gharb est dans un état de délabrement avancé. La commune urbaine de Kénitra avait déjà organisé il y a plus de deux ans, plus exactement le 1er juin 2017, un point de presse, en présence des représentants des médias et de la société civile, ainsi que des responsables de la société délégataire. Il était consacré à la situation du transport urbain et aux perspectives d’avenir.

Lors de cette rencontre, à laquelle l’opinion locale accordait une importance capitale, le premier vice-président de la commune de Kénitra avait reconnu la situation déplorable dans laquelle se trouvait le transport urbain de la ville. Il a même exprimé son insatisfaction vis-à-vis d’un phénomène, disait-il, aux effets néfastes sur la ville aux niveaux social et économique. En vue d’améliorer la qualité du transport urbain, le responsable communal avait même révélé que la commune de Kénitra est en cours d’élaboration d’un plan de mobilité urbaine, en collaboration avec les services chargés du transport urbain du ministère de l’Intérieur, ainsi qu’avec l’ensemble des départements concernés. Il avait, en outre, annoncé qu’une campagne de sensibilisation serait lancée au niveau de plusieurs quartiers de la ville pour inciter la population à la sauvegarde de la qualité des nouveaux autobus qui devraient être introduits, en attendant le renouvellement du parc à partir de fin septembre 2017. Cependant, ces effets d’annonce n’ont pas eu de suite et sont restés, jusqu’à preuve du contraire, lettre morte. Depuis lors, la situation du transport urbain s’est détériorée davantage. Compte tenu de cette situation déplorable aux conséquences néfastes sur le plan économique et qui porte atteinte à l’image de Kénitra en pleine expansion économique, une nouvelle stratégie de gestion de ce secteur s’impose, avec insistance. Les autorités locales et les services de police déploient de grands efforts pour gérer une situation des plus compliquées. 
À souligner, à cet égard, que durant les heures de pointe, des centaines d’usagers, élèves en majorité, attendent impatiemment l’arrivée des bus. Quand l’un de ces véhicules vieillissants daigne s’arrêter, tout le monde s’agrippe aux portières dans l’espoir de trouver une place à l’intérieur, aussi minuscule soit-elle. La situation devient insoutenable avec l’entassement des passagers à l’intérieur des bus, à tel point que parfois ces véhicules roulent difficilement. Il suffit de se présenter à certains arrêts, lors des heures de pointe, pour s’en convaincre. On constate des portes ouvertes où sont accrochés, à leurs risques et périls, des élèves, sous le regard stupéfait des témoins. 

En plus de l’état délabré des bus, des témoignages concordants font état de comportements inciviques et impolis de certains contrôleurs à l’égard des usagers. Certains parmi eux, racontent-ils, font usage de la force pour intimider les passagers, alors que d’autres profèrent des injures et prononcent des obscénités devant le regard médusé d’hommes et de femmes, n’ayant que le bus comme moyen de transport pour regagner leur lieu de résidence et de travail. 
Il est à signaler que la société actuelle du transport urbain exploite de manière exclusive, depuis près de neuf ans, l’ensemble des lignes d’une ville de près d’un demi-million d’habitants. À ces débuts, cette société s’est engagée à mettre en circulation plus de 160 autobus. Un engagement qui n’a duré que ce que durent les roses. D’ailleurs, le nombre des véhicules ne cesse de se réduire comme peau de chagrin et plusieurs des engins qui circulent actuellement sont dans un état piteux et doivent être remplacés. 
Tout en dénonçant vigoureusement les actes de vandalisme à l’encontre des bus et sans vouloir faire de la société délégataire un bouc-émissaire, tout le monde s’accorde à dire, qu’en l’absence d’une véritable stratégie de transport urbain à la hauteur d’une cité en pleine expansion économique, la situation ne peut qu’empirer. 
 

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