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Transport urbain, un secteur à l’agonie

Le transport urbain à Kénitra traverse une profonde crise. Le mécontentement des usagers du bus ne cesse de prendre de l’ampleur ces derniers temps. Il a même atteint son paroxysme et plusieurs sit-in ont été organisés par des jeunes et moins jeunes pour exprimer leur ras-le-bol d’une situation qui n’a que trop duré.

Transport urbain, un secteur à l’agonie

Depuis plus de six ans, les services rendus par la société de transport urbain de Kénitra ne cessent de se dégrader, à tel point que la majorité des autobus, actuellement en circulation, doivent être envoyés à la casse. Conformément au cahier des charges, la société délégataire devrait mettre en service plus de 160 autobus. Un engagement qui n’a pas été traduit dans les faits et le nombre de véhicules ne cesse de se réduire, au fil du temps, comme une peau de chagrin. Le nombre actuel d’autobus en circulation ne dépasse pas les 80 et n’arrive pas à répondre aux attentes des clients, sachant que plusieurs de ces véhicules sont dans un état pitoyable. Certains n’hésitent pas à les qualifier de «bétaillères». 

Cet état de fait a créé un véritable malaise chez les usagers des autobus qui se comptent en milliers. Sur certaines lignes, l’attente de l’arrivée de ce moyen de transport peut dépasser la demi-heure. 

Le problème du transport urbain prend plus d’ampleur lors de la saison scolaire. Les images de ces élèves et ces étudiants, garçons et filles, attendant impatiemment l’arrivée du bus, font partie de la scène quotidienne. Plusieurs étudiants ont même lancé un appel de boycott sur les réseaux sociaux pour attirer l’attention des responsables sur la gravité de la situation. Certains n’hésitent pas à se demander, à cet effet, comment ces cadres du futur peuvent-ils se concentrer sur leurs études dans ces conditions, le moins qu’on puisse dire, désagréables.

Durant les heures de pointe, des centaines d’usagers, élèves ou simples employés en majorité, attendent l’arrivée miraculeuse des bus. Quand l’un de ces engins, plein à craquer, daigne s’arrêter, car ce n’est pas toujours le cas, tout le monde s’agrippe aux portières dans l’espoir de trouver une place à l’intérieur, aussi minuscule soit-elle. La situation devient insoutenable par l’entassement des passagers comme dans une boite de sardines, à tel point que parfois les bus roulent à vitesse de tortue. Il suffit de se présenter à certains arrêts lors des heures de grande affluence pour s’en convaincre. Des portes ouvertes où sont accrochés, tant bien que mal, des écoliers et des étudiants, sous l’œil ahuri des témoins. Devant cette situation, on peut imaginer toutes les conséquences graves qui peuvent en découler : vols, agressions, rixes…

À moins d’en faire un bouc émissaire, la société privée de transport urbain n’est pas l’unique responsable de cette crise structurelle. Ce secteur vital a besoin d’une véritable mise à niveau. La capitale du Gharb mérite un transport public performant qui respecte la dignité des usagers et qui répond aux besoins de cette ville de près d’un demi-million d’habitants, qui est en plein essor économique. La balle est dans le camp de la commune et des départements concernés pour mettre un terme à une situation source de tension extrême. L’on ne cessera jamais de répéter que sous d’autres cieux, le transport public urbain constitue l’un des facteurs essentiels du développement socio-économique. 

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