Trois millions de civils pris au piège des récents combats à Idlib

Au moins 15 civils ont été tués mercredi dans les raids incessants de l’aviation syrienne contre des territoires jihadistes de la province d’Idleb, où l’escalade meurtrière du régime depuis un mois fait craindre une aggravation de la crise humanitaire. Plus de 270 civils ont été tués depuis fin avril par l’aviation de Damas et celle de Moscou qui pilonnent sans répit des secteurs dans le nord-ouest du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Plusieurs hôpitaux et écoles ont également été mis hors service. La sous-secrétaire générale de l’ONU aux affaires humanitaires, Ursula Mueller a regretté que malgré l’annonce d’un cessez-le-feu temporaire le 17 mai, les combats se poursuivaient à Idlib, alors que des «attaques répétées» ont été lancées au cours des dernières semaines contre des établissements de santé dans le nord-ouest de la Syrie. La responsable onusienne a déclaré que jusqu’à présent, plus de 170.000 repas prêts à consommer avaient été distribués aux personnes qui avaient fui les dernières violences et qu’un refuge avait été fourni à 25.000 personnes nouvellement déplacées. Elle a averti toutefois que la poursuite des opérations militaires impacterait la capacité de réaction des humanitaires sur place. La sous-secrétaire générale de l’ONU a réitéré que toutes les parties au conflit sont obligées de respecter le droit international humanitaire, soulignant qu’épargner les hôpitaux et les écoles est «une obligation légale et non une option». Depuis dimanche dernier, les frappes du régime et de son allié russe ainsi que les tirs d’artillerie sur ces régions du nord-ouest du pays ont tué une cinquantaine de civils dont de nombreux enfants, ajoute la même source. «La Syrie n’épargnera aucun effort pour débarrasser la population d’Idleb de l’emprise des groupes terroristes et mettre fin aux attaques contre les civils des villes voisines», a martelé le représentant syrien à l’ONU Bachar Jaafar, selon Sana. Soutenu par la Russie, mais aussi l’Iran et le Hezbollah libanais, le pouvoir syrien a multiplié les victoires face aux rebelles et aux jihadistes, jusqu’à asseoir son contrôle sur près de 60% du pays. Mais Idleb est le dernier grand bastion jihadiste à échapper quasi totalement au contrôle du régime.