«Valley of souls», un film à forte valeur humaine

«La Colombie est un pays que les gens connaissent très peu. Mais dans ce film, j’essaie d’offrir un aperçu du pays et de transmettre comment nous sommes connectés au niveau humain le plus profond». C’est ainsi que le réalisateur colombien Nicolás Rincón Gille a présenté son film «Valley of souls», Étoile d’Or du Festival international du film de Marrakech 2019. Après plusieurs documentaires, le réalisateur a offert au public sa première fiction qui traite, d’une façon touchante, les violences meurtrières dans la région de Bolivar en Colombie.

Nicolás Rincón Gille a posé ses caméras dans la région neuf ans après son documentaire «Los Abrazos del rio», Mongolfière d’or du Festival des trois continents en 2010. Le fleuve Magdalena inspire le réalisateur. Ses courants d’eau tourmentés reflètent les événements tragiques qu’a connus la région. Dans «Valley of souls», on suit un pêcheur, José, qui défie chaque jour des courants d’eau en apparence paisibles. Après une nuit particulièrement mouvementée, il rentre chez lui. Sa fille lui apprend, en pleurs, la tragique nouvelle : «Ils les ont emmenés». José sait alors que ses deux fils sont morts et que leurs corps ont été jetés dans le fleuve. Le pêcheur commence alors un terrible voyage à la recherche des dépouilles de ses deux enfants. Alors que José découvre le corps d’un de ses fils disparus, il redouble d’effort pour retrouver le second, faisant de sa quête une lutte contre l’oubli.

Nicolàs Rincón Gille présente dans ce film un hommage aux victimes civiles des crimes perpétrés en Colombie. Né à Bogota en 1973 d’un père colombien et d’une mère belge, ce réalisateur a fait des études de cinéma à l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion (INSAS) à Bruxelles. Il a réalisé une trilogie documentaire intitulée «Campo hablado» autour de la tradition orale dans la campagne colombienne.