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«La ventriloquie est un art qui s’apprend, mais il faut être passionné pour le faire»

Le ventriloque belge Étienne Renard et sa marionnette Eugène ont fait un grand effet sur la jeune assistance présente, dimanche 24 février, au Théâtre national Mohammed V. Le public fut épaté par le spectacle «Never give up», écrit, mis en scène et produit par Harwan Red. Ce dernier a fait appel à ce grand nom de la scène humoristique mondiale pour se produire au Maroc dans le cadre de sa tournée internationale. Une belle opportunité pour les passionnés de cet art de connaître ce célèbre ventriloque, dont la carrière s’étend de l’animation des émissions pour enfants dans les télévisions belges RTL-TVI et RTBF, au Festival du rire de Rochefort (Belgique), en passant par «Juste pour rire» (Canada), ou encore «Incroyable talent» sur la chaîne de télévision M6 (France). Les jeunes spectateurs de la capitale ont vécu des moments intenses et pleins d’humour.

«La ventriloquie est un art qui s’apprend,  mais il faut être passionné pour le faire»
Le ventriloque Étienne Renard en compagnie de son producteur, Harwan Red.

Le Matin : Ce n’est pas la première fois que vous venez au Maroc ? À quand remontent vos premières prestations ?
Étienne Renard
: La dernière fois, ce fut il y a une dizaine d’années. C’était la troisième. Avant, j'étais venu deux autres fois et j’avais fait des tournées dans le cadre des écoles françaises au Maroc. C’était organisé par la F.O.L. (Fédération des œuvres laïques). C’était une belle expérience où j’ai découvert la curiosité des enfants marocains qui voulaient absolument savoir comment cela fonctionne. Et là, je suis content de revenir pour faire un spectacle au Théâtre national Mohammed V, et ce grâce à Harwan Red que je remercie fortement. D’ailleurs, c’est lui qui a écrit et mis en scène ce spectacle et j’en suis ravi.

Vous avez commencé votre parcours par la magie. Pourquoi ce changement pour vous orienter vers la ventriloquie ?
En fait, c'était plutôt un retour aux sources. Je me suis rappelé que quand j’avais huit-dix ans, je faisais des petites pièces de théâtre de marionnettes et de la magie. On va dans un magasin pour renouveler les tours et améliorer son spectacle. Un jour, quand j’arrive dans le magasin de magie, je découvre les marionnettes du ventriloque, dont Eugène. J’ai dit au marchand que la ventriloquie pourrait m’intéresser. Mais je lui ai demandé s’il faut avoir un don pour la pratiquer. Il me répond que la ventriloquie peut s’apprendre. Ce qui m’a vraiment étonné.

Est-ce que c’était difficile de l’apprendre ?
Si la personne est douée, le problème ne se pose pas. Il faut avoir cette passion en soi. Car la technique en elle-même est assez facile et tout le monde peut l’apprendre. J’ai déjà expliqué dans les quelques conférences que j’ai données que la ventriloquie n’existait pas. Le mot ventriloque a traversé les âges depuis l’antiquité. Et c’est Hippocrate qui a observé ce phénomène de la voix qui venait du ventre. C’est pour ça qu’il a créé ce mot ventriloque. Mais le vrai mot devait être laryngologue, qui vient du larynx, que tout le monde peut faire, car tout un chacun a un potentiel phonétique qu’il pourrait travailler, puisque la voix de la marionnette doit être différente pour que ceux qui écoutent sachent qui parle. À un moment donné, l’attention du public est braquée sur la marionnette. Et c’est ça la magie de ce spectacle. Le professionnel est, aussi, un marionnettiste et un acteur qui est capable de donner l’impression que c’est naturel. Mais derrière tout ceci, il y a un grand travail.

Pensez-vous que cet art attire toujours, de nos jours, un grand public ? Et quel genre de public ?
Au départ, la ventriloquie était plus pour effrayer les gens, en utilisant des pouvoirs surnaturels. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle qu’elle est devenue un art pour amuser le public, surtout à la Cour de Louis XVI. Elle s’est donc développée vers le côté divertissement. Elle attire les jeunes publics, mais il faut dire que les grands sont contents que leurs enfants aiment ça.

Est-ce que la question de la langue est importante dans cet art ?
Oui, parce qu’on ne peut pas se produire devant un public qui ne comprend pas la langue. Mais heureusement, il y a beaucoup de pays dans le monde qui comprennent le français. Moi-même, je ne peux me produire dans une autre langue, parce qu’il y a beaucoup de spontanéité et parfois il faut improviser. Donc la maîtrise de la langue est importante.

Y a-t-il une relève pour l’art de la ventriloquie ?
Oui, je pense. Il y a le jeune ventriloque Jeff Panacloc qui cartonne actuellement. Il a, d’ailleurs, reboosté à la ventriloquie, sachant que le parcours de cet art est fait de haut et de bas. Mais moi, depuis 35 ans, je suis resté au même niveau, vu que j’ai un spectacle simple, accessible, gentil et sympathique.

Pour vos spectacles, vous vous basez sur plusieurs thématiques ou restez-vous sur le même sujet ?
J’ai cinq spectacles différents. Il y a le spectacle maternel, primaire, familial avec deux versions, puis adulte, plus les spectacles de cabaret, de music-hall et d'autres. Dans toute ma carrière, j’ai écrit 42 sketches en rapport avec ce qui se passe dans l’actualité. 

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