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«la véritable mission qui incombe à un diplomate consiste à surmonter les barrières et instaurer des passerelles»

Dans cette tribune exclusive, Thomas Reilly, Ambassadeur britannique au Maroc expose sa conception de la mission d’un diplomate ainsi que son rôle dans le rapprochement entre les cultures et les peuples. Pour lui, ce qui fait vraiment la différence dans les relations entre le Royaume-Uni et le Maroc, ce n’est pas de savoir si l’ambassadeur entretient de bonnes relations avec le ministre des Affaires étrangères – bien que ceci soit vital –, mais plutôt si les deux pays se connaissent, s’ils se font confiance, s’ils font preuve de curiosité et montrent de l’intérêt l’un pour l’autre.

«la véritable mission qui incombe à un diplomate consiste  à surmonter les barrières et instaurer des passerelles»

Durant ce mois de décembre, l’Opéra national du Pays de Galles sera à Rabat. Il s’agit de leur première visite en Afrique et donc bien sûr au Maroc. C’est un fait marquant où l’on exposera au Maroc des joyaux de la culture britannique. À noter qu’au fil des deux dernières années, nous avons accueilli des chefs de cuisine, des universitaires, des experts en histoire et culture romaines, des équipes d’aviron d’Oxford et de Cambridge, des équipes de football et de polo de l’armée, la Cavalerie de la Maison royale, la chorale London Community Gospel Choir et maintenant le l’Opéra national du Pays de Galles, outre les deux visites royales.
On pourrait se demander pourquoi. Cela à l’air d’un travail ardu et quelque peu accessoire de la mission «quotidienne d’un diplomate, qui devrait être axée presque exclusivement sur les relations politiques». Ce n’est nullement mon point de vue eu égard à la fonction de la diplomatie. J’estime personnellement que la véritable mission qui incombe à un diplomate consiste à surmonter les barrières et instaurer des passerelles – présenter mon pays auprès de mon pays hôte et vice-versa.
À cet égard, nous comptons pour la première fois présenter au Royaume-Uni les bronzes de Volubilis dans le cadre d’une exposition à Cambridge. Cela implique un engagement à l’égard de la société du pays d’accueil. De même que cela participe de la promotion du tourisme, à même de susciter et éveiller une curiosité mutuelle. Dans l’impossibilité d’amener l’ensemble des richesses du Royaume-Uni au Maroc, nous pouvons néanmoins apporter une sélection de cet incroyable patrimoine culturel britannique – j’espère que nous pourrons inciter les gens à se poser la question suivante : «si le Royaume-Uni peut offrir cela, qu’est-ce qu’il pourrait encore nous réserver et offrir ?»
Les événements que nous organisons ont donc pour objectif d’instaurer cette relation bilatérale multipolaire, qui est à son tour tributaire de liens établis dans le domaine de l’éducation, de la sécurité, du commerce et de la culture, ainsi que de liens politiques entre nos deux pays. Il s’agit de raconter l’histoire du Royaume-Uni et «d’enraciner» la présence de ce dernier au Maroc. Ces manifestations que nous organisons ont pour ambition de démontrer que le Royaume-Uni est un pays ouvert, dynamique et diversifié, avec une offre culturelle aussi large que son histoire est longue et qu’il convient de présenter cette diversité au Maroc pour que nos deux pays se connaissent mieux.
En fin de compte, ce qui fera vraiment la différence dans les relations entre le Royaume-Uni et le Maroc, ce n’est pas de savoir si l’ambassadeur entretient de bonnes relations avec le ministre des Affaires étrangères (bien que ceci soit vital), mais plutôt si les deux pays se connaissent, s’ils se font confiance, s’ils font preuve de curiosité et montrent de l’intérêt l’un pour l’autre, et si nous sommes en mesure de mettre en place un réseau résilient de relations interdépendantes dans les domaines culturel, éducatif, économique et commercial – un réseau de relations institutionnelles si étendu qu’il survivra aux chocs politiques et aux changements d’ambassadeurs… 

Par Thomas Reilly, ambassadeur 
de Grande-Bretagne au Maroc

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