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La victoire annonce une nouvelle ère au Raja, le WAC perd bien plus que les 3 points

Le 127e derby de la Botola D1 a permis au Raja de conforter son ascendant sur le Wydad, confirmant ainsi sa prestation lors de la double-confrontation comptant pour la Coupe Mohammed VI des clubs arabes champions. Les Verts ont ainsi rétréci l’écart avec la tête du classement, faisant par le même coup un cadeau à la RSB qui a récupéré la pole position, cédée par le WAC. Le pari entrepris par le bureau dirigeant du Raja (nomination d’un nouveau staff) commence donc déjà à donner ses fruits, tandis que le Wydad a perdu plus que les 3 points, dimanche.

Éliminé de la course vers le trophée de la Coupe Mohammed VI des clubs arabes champions par son éternel rival, le Wydad de Casablanca se devait de rendre la claque dimanche, à l’occasion de la dixième journée de la Botola D1. La victoire de la Renaissance de Berkane sur la pelouse de l’AS FAR samedi (1-0) imposait également aux Rouges de ne pas flancher, afin de conserver leur place sur le fauteuil de leader du classement général. Toutefois, les nombreuses absences et le nouveau visage exhibé par le Raja ont fait basculer la donne en faveur des Aigles, qui ont survolé la rencontre tout au long des 90 minutes, accaparant le ballon et mettant à nu les carences de l’effectif de Zoran Manojlovic.
La défaite du Wydad dimanche a donc chamboulé la tête du classement de la Botola, permettant à la Renaissance de Berkane de s’emparer des commandes, a décrété l’état d’urgence au complexe Benjelloun et a fortement discrédité plusieurs joueurs du WAC, dont la côte auprès des supporters est en chute libre (Brahim Nakkach, Abdellatif Nousseir, Mohamed Kamal…). Chez les rivaux, la victoire lors du 127e derby vient confirmer la nouvelle dynamique insufflée par le staff dirigé par Jamal Sellami et son adjoint Youssef Sefri, et donne surtout raison au bureau dirigeant qui a pris le risque de remercier Patrice Carteron en plein milieu de saison.

Le Raja avec Sellami : une identité de jeu retrouvée, une ligne défensive bétonnée
«Nous avons opté pour ce changement parce que nous avons remarqué que le style de jeu du Raja n’était pas convaincant, bien que les résultats suivent souvent. Nous estimons que l’équipe doit évoluer selon son identité de jeu pour répondre aux attentes du public. C’est pour cela que nous avons choisi Jamal Sellami et Youssef Sefri, deux anciens joueurs du club qui connaissent parfaitement l’ADN de l’équipe.» C’est en ces termes que le président Jawad Ziyat avait justifié la décision de limoger Patrice Carteron et la nomination du nouveau staff, en mi-novembre.
Après plus d’un mois et 7 matchs disputés sous les ordres de Sellami et Sefri, les résultats et prestations des Verts donnent – jusqu’à présent – raison au bureau des Verts. Au total, Sellami a signé 4 victoires, 2 nuls et une défaite lors de ses sept matchs avec les Verts en trois compétitions. Des résultats somme toute satisfaisants, surtout dans la manière du jeu. En effet, le Raja évolue désormais avec un bloc équipe soudé et compact. Les espaces béants entre les trois lignes (défense, milieu et attaque) se sont estompés, laissant place à un collectif plus complémentaire, moins prenable et moins exposé aux erreurs. Le milieu de terrain a retrouvé son éclat, surtout avec le retour d’un récupérateur de haut calibre : Omar El Arjoune, qui a redonné de l’équilibre à la ligne médiane et qui commence à développer une belle entente avec Fabrice N’goma. Le jeu de passes courtes et de combinaisons se fait plus fréquent, alors que les passes longues de la défense vers les attaquants ne se font pratiquement plus. Du coup, l’équipe encaisse moins de buts : un seul but à l’encontre du Raja en 4 matchs de Botola avec Sellami. Le RCA semble donc avoir trouvé son tempo sous la houlette de ses anciens joueurs, en attendant la confirmation en Ligue des champions dès le week-end prochain.

Le Wydad perd les 3 points, Dari, le leadership et bien plus
L’après-midi du dimanche a pris des allures cauchemardesques pour le WAC et pour ses supporters, qui ont pris une véritable douche froide à partir de la 81e minute de jeu. Il conviendrait toutefois de préciser que l’équipe a commencé à susciter des doutes dès les premières minutes de la rencontre. Incapables de tenir tête au pressing avancé des Verts, les joueurs de Zoran Manojlovic ont perdu la majorité écrasante de leurs duels en ligne médiane, en l’absence de Yahya Jabrane. La sortie sur blessure d’Achraf Dari venait compliquer davantage la mission du coach serbe, qui s’est trouvé forcé de jouer sans défenseur central (Comara également blessé). Le score aurait donc pu être plus grave si le Raja n’avait pas préféré attaquer avec modération. La transition vers la phase offensive continue d’attiser la colère des supporters, car Ayoub El kaâbi est demeuré excentré tout au long de la rencontre, alors que les ailiers Badiae Aouk et Ismaïl El Haddad ont complètement raté leur match dimanche. Le facteur mental a également joué en défaveur du WAC, dont les joueurs ont complètement perdu leur concentration en fin de rencontre, une situation illustrée par l’expulsion du capitaine Brahim Nakkach, et les protestations à la limite de l’acceptable de Nousseir et Mohamed Kamal à l’encontre de l’arbitre Redouane Jiyed. Le Wydad a donc perdu le derby, le fauteuil de leader, son défenseur Achraf Dari, son capitaine suspendu et l’occasion de prendre une revanche sur un adversaire pas comme les autres. La gestion des prochaines semaines sera cruciale et aura une grande incidence sur le restant de la saison du WAC. Le coach Zoran aura certainement du pain sur la planche, lui qui devra combler les absences, rétablir la confiance dans le rang de ses joueurs et rebondir rapidement pour ne pas compromettre sa participation en Ligue des champions. 


Déclarations

Jamal Sellami, coach du Raja de Casablanca

«Nous avons un code : c’est le terrain qui dicte nos choix»

«Les joueurs ont bien rempli leur mission aujourd’hui. Ils ont l’occasion de travailler avec d’anciens joueurs qui représentent des modèles pour eux, à savoir Youssef Sefri et Hicham Aboucherouane. Les consignes et conseils passent donc plus facilement. On leur demande de donner le meilleur d’eux-mêmes pour honorer le maillot qu’ils portent, car il a une grande charge historique. Le public qui nous soutient lors des matchs mérite notre plus grand respect et c’est à travers la prestation sur la pelouse que nous pouvons les remercier. Nous avons un code : c’est le terrain qui dicte nos choix. Les meilleurs sur le rectangle vert mériteront leur place dans le Onze titulaire. Par exemple, Abdeljalil Jbira a démontré qu’il était prêt lors des entraînements et il a rendu une belle copie aujourd’hui. On n’a pas senti l’absence de Fabrice N’ga, bien qu’il réussissait de belles prestations… Nous disposons de très bons joueurs, mais nous allons certainement en recruter d’autres lors du mercato hivernal, pour faire face au rythme élevé de rencontres. Les recrues devront être meilleures que les joueurs actuels pour mériter leur place.» 

Zoran Manojlovic, entraîneur du Wydad de Casablanca

«Les joueurs étrangers sont une valeur ajoutée pour le Raja, contrairement à nous !»

«C’était un bon match, très tactique, avec peu d’occasions de but. Ce genre de rencontres se joue souvent sur des petits détails. Le Raja a profité d’une contre-attaque et a marqué un joli but. La blessure d’Achraf Dari dès la 15e minute a chamboulé nos cartes : nous avons été obligés de changer les postes de certains joueurs, puis nous avons aussi changé notre procédé tactique à plusieurs reprises. C’est difficile de s’adapter à une pareille situation en pleine rencontre. Je n’aime pas pleurnicher ou me lamenter, mais on a vu que les joueurs étrangers constituaient un point fort pour le Raja, une valeur ajoutée, contrairement à nous !»


Dari évacué sur les bras des stadiers, en l’absence de civière ! 

Touché sur un contact avec le Congolais Fabrice N’goma, le défenseur central du Wydad de Casablanca Achraf Dari a dû être remplacé dès la 19e minute de jeu. Le joueur a dû attendre le terme de la rencontre pour être transporté vers la clinique. Pour le transporter des vestiaires vers le parking du complexe Mohammed V, quatre agents de sécurité l’ont soulevé sur leurs bras, en l’absence de civière. Le joueur poussait des gémissements lorsqu’il traversait le couloir menant vers le parking, où les journalistes s’agglutinaient pour recueillir les déclarations des joueurs. N’était-il pas plus judicieux de transporter le joueur avant le coup de sifflet final, tellement il semblait souffrir ? Où était l’ambulance et les ambulanciers lorsque le joueur en avait besoin ? Les secours n’interviennent-ils que quand il y a hooliganisme, faisant fi des blessures de joueurs ? Autant de questions soulevées par cette triste scène. En tout cas, la blessure de Dari semble bien sérieuse et son absence pourrait durer un peu plus que prévu, sachant qu’Ibrahim Cheikh Comara sera aussi absent un mois. Le hooliganisme post-derby fait toujours des dégâts Plusieurs personnes impliquées dans des actes de hooliganisme ayant éclaté entre des «supporters» du Raja et du Wydad de Casablanca, après le derby qui a opposé dimanche les deux clubs au complexe sportif Mohammed V, ont été interpellées par les autorités compétentes, selon un communiqué des autorités locales de la wilaya de Casablanca-Settat. «Après le match entre le Raja et le Wydad de Casablanca au complexe Mohammed V, de soi-disant supporters des deux clubs se sont affrontés à l’aide de jets de pierres à proximité du stade et au niveau de certaines artères de la préfecture d’arrondissement Hay Hassani, blessant légèrement deux éléments des forces publiques et causant des dégâts matériels à des véhicules des forces publiques et à d’autres privées», précisent les autorités, qui ont procédé à l’interpellation d’un groupe de personnes qui seront soumises à une enquête sous la supervision du parquet compétent, pour leur implication présumée dans ces actes de hooliganisme.

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