Menu
Search
Samedi 04 Mai 2024
S'abonner
close
Accueil next Nation

Washington et Rabat déterminés à consolider davantage leur partenariat stratégique

Les relations entre Rabat et Washington sont importantes non seulement pour les deux pays, mais pour la paix et la stabilité régionales. Et c’est dans le cadre du Dialogue stratégique qu’ils examinent ensemble leurs priorités respectives. Ce cadre de coopération traduit la volonté des deux parties de renforcer, d’enrichir et d’approfondir les relations bilatérales, à travers un partenariat rénové, mutuellement avantageux.

Washington et Rabat déterminés à consolider davantage leur partenariat stratégique
Nasser Bourita et le secrétaire d’État américain, Michael Pompeo, échangeant une poignée de main.

Le secrétaire d’État américain Michael Pompeo devrait effectuer aujourd’hui et demain une visite officielle au Maroc, apprend-on de sources au Department of State. Cette visite, qui intervient moins de deux mois après la tenue de la quatrième session du Dialogue stratégique dans la capitale fédérale, illustre la dimension stratégique et le partenariat exemplaire liant Rabat et Washington. Faut-il rappeler qu’il y a quelques jours, et suite à l’annonce officielle de ce déplacement, les États-Unis ont réitéré l’importance qu’ils accordent au renforcement de leurs relations «de longue date» avec le Maroc, un «partenaire essentiel dans tous les domaines» ?
Par la voix d’un haut responsable américain, Washington a en effet tenu à souligner l’importance de la place qu’occupe le Royaume sur la scène régionale et internationale et le rôle de premier plan qu’il joue dans des dossiers aussi cruciaux que la lutte contre le terrorisme, la promotion de la coexistence confessionnelle et la stabilité dans la région. «Je veux commencer par souligner combien nous attachons de l’importance à notre relation de longue date avec le Maroc. Le Maroc a été le premier pays à reconnaître l’indépendance des États-Unis et à accueillir notre première mission diplomatique à Tanger. Le Maroc est également un partenaire essentiel pour nous dans tous les domaines, un leader sur le continent africain, un interlocuteur important pour la paix au Moyen-Orient et une source de stabilité en Méditerranée», a déclaré ce haut responsable du département américain. Il a ajouté dans le même ordre d’idées : «Nous apprécions leur partenariat continu, en particulier dans notre effort multilatéral pour vaincre Daech. Nous apprécions les efforts soutenus du Maroc pour promouvoir un développement économique durable en accordant la priorité à l’inclusion des femmes dans la population active».

Après avoir rappelé les multiples projets de coopération engagés dans divers domaines, il a indiqué que la prochaine visite de M. Pompeo permettra de mettre en avant «les liens étroits et séculaires» entre les deux pays. Le secrétaire d’État américain a «hâte de rencontrer les hauts responsables marocains», a-t-il indiqué. Pour les États-Unis, le Maroc est un partenaire essentiel dans la lutte contre le terrorisme, a par ailleurs ajouté le responsable américain, qualifiant le Royaume d’«excellent partenaire» et de «chef de file» en matière de lutte contre l’extrémisme violent.
C’est dire à quel point les relations entre Rabat et Washington sont importantes non seulement pour les deux pays, mais pour la paix et la stabilité régionales. Et c’est dans le cadre du Dialogue stratégique qu’ils examinent ensemble leurs priorités respectives. Ce cadre de coopération traduit la volonté des deux parties de renforcer, d’enrichir et d’approfondir les relations bilatérales, à travers un partenariat rénové, mutuellement avantageux.
En effet, le Dialogue stratégique porte sur quatre grands axes discutés au sein des quatre groupes de travail : le groupe politique, le groupe sécuritaire, le groupe économique, commercial et financier et le groupe culturel et éducationnel. Ce cadre de concertation permet ainsi de faire le bilan des actions réalisées, d’évaluer la coopération bilatérale et de marquer l’état d’avancement des projets menés conjointement. Il permet également de tracer les orientations futures pour la promotion et le renforcement de cette coopération grâce au ciblage d’actions précises à mettre en œuvre.
La dernière session de ce Dialogue (la quatrième) a eu lieu le 22 octobre dernier à Washington. Dans un communiqué conjoint publié à l’issue de cette rencontre, le secrétaire d’État américain Michael Pompeo avait mis en avant «le leadership» de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans «la promotion d’un programme de réformes audacieuses et de grande portée au cours des deux dernières décennies».

Au cours de cette session coprésidée avec le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, le chef de la diplomatie américaine a également exprimé son «appréciation du soutien précieux et continu de Sa Majesté sur des questions d’intérêt commun telles que la paix au Moyen-Orient, la stabilité et le développement de l’Afrique, ainsi que la sécurité régionale». Par ailleurs, le secrétaire d’État américain a remercié le Maroc pour avoir accueilli la première conférence régionale sur la protection du patrimoine culturel des communautés religieuses, qui s’est tenue, les 3 et 4 octobre à Rabat, en soutien à la Déclaration de Potomac. Cette importante conférence a notamment mis en avant la Vision de S.M. le Roi Mohammed VI en matière de pluralisme religieux et culturel, notamment en ce qui concerne la protection de l’héritage culturel des communautés religieuses qui coexistent pacifiquement dans le Royaume. 

------------------------------------------------------------------

Questions à Gerald Feierstein, vice-président de l’Institut du Moyen-Orient à Washington

«Les États-Unis comptent sur le Maroc pour lutter contre l’extrémisme violent et trouver un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien»

À l’occasion de la visite officielle du secrétaire d’État américain, Michael Pompeo, cette semaine au Maroc, le vice-président du think thank américain Middle East Institute à Washington, l’ancien ambassadeur Gerald Feierstein, a accordé un entretien à la MAP sur l’importance de cette visite au niveau bilatéral et le rôle du Maroc en tant qu’interlocuteur important pour la paix et le dialogue interreligieux ainsi que pour la promotion du développement en Afrique. M. Feierstein est un fin connaisseur du monde arabe pour avoir servi dans plusieurs pays de la région durant une carrière de 41 ans au sein du département d’État, culminant par un poste de sous-secrétaire d’État principal aux Affaires du Proche-Orient. Fondé en 1946, le Middle East Institute est la plus ancienne institution basée à Washington qui se consacre uniquement aux études et recherches sur le Moyen-Orient. Ce groupe de réflexion non partisan fournit des analyses d’experts en sciences politiques et relations internationales, ainsi que des services de développement de l’éducation.

Quel regard portez-vous sur le Maroc dans le contexte plus large du Moyen-Orient ? 
Le Maroc est actuellement un havre de stabilité au Moyen-Orient. Face à une situation politique pleine de défis en Tunisie et en Algérie, et à la guerre civile en Libye, la stabilité et les progrès économiques et sociaux du Maroc sont des points d’ancrage importants pour la région de l’Afrique du Nord. En outre, les États-Unis continuent clairement de compter sur le Maroc pour contribuer à la réalisation d’importants objectifs régionaux, notamment la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion d’un règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien.

Les États-Unis et le Maroc entretiennent des liens étroits et de longue date. Quel constat faites-vous aujourd’hui de l’état de ces relations et des perspectives pour les développer davantage ?
La relation entre les États-Unis et le Maroc est l’une des plus anciennes de nos relations internationales et remonte aux toutes premières années de la République américaine. La force de cette relation a été maintenue jusqu’à présent et l’administration du Président Donald Trump s’est clairement engagée à la préserver. Il existe un certain nombre de possibilités de coopération bilatérale dans des domaines d’intérêt commun, notamment la promotion des intérêts économiques et commerciaux sur le continent africain. À l’avenir, la coopération dans des domaines tels que le changement climatique mondial, la protection de l’environnement, les défis liés aux flux de réfugiés et de migrants, le renforcement de la société civile et le respect des droits de l’Homme et des libertés civiles dans la région sont autant de voies possibles.

Comment est perçu, selon vous, à Washington, le rôle du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et la promotion du dialogue interreligieux ?
Le Maroc joue un rôle important non seulement dans sa représentation des écoles modérées de la pensée islamique et dans la promotion du dialogue interreligieux, mais aussi dans ses efforts pour développer la compréhension religieuse par l’éducation. À cet égard, les initiatives du Maroc dans les domaines de la déradicalisation et de l’éducation des imams figurent parmi les contributions les plus importantes à la lutte contre l’extrémisme. 

Propos recueillis par Omar Achy

Lisez nos e-Papers