À quoi joue la LNFP ?

En dépit des efforts que la Ligue nationale du football professionnel (LNFP) consent pour bien gérer la Botola, force est de constater que cette instance nage à contre-courant. La manière avec laquelle elle a géré le match en retard de la neuvième journée entre le Difaa Hassani El Jadidi et le Raja de Casablanca en dit long sur son manque de professionnalisme. Le fait d’intercaler ce match entre deux rencontres internationales du Raja à l’étranger suscite des interrogations. Le commun des mortels se demande : qu’est-ce qui a motivé cette décision ? Y avait-il vraiment urgence à le programmer à cette date ? La réponse qui consisterait à dire que l’inflexibilité de la Ligue est justifiée à sa volonté d’épurer les matchs en retard au plus vite ne tient pas la route. En fait, la programmation est biaisée dès le départ. Depuis le début de la saison, seule la dixième journée a été disputée dans son intégralité et en son temps. Le reste du temps, on assistait à des matchs en retard qui s’étalaient sur la semaine. En plus, la Ligue elle-même a admis que la mise à jour des matchs de la phase aller se poursuivrait jusqu’au 12 février. D’ici cette échéance, elle aurait certainement pu trouver une date pour intercaler ce match, si elle était vraiment animée par la volonté de ne pas faire des vagues. La Ligue a choisi la voie de la confrontation directe avec le Raja en se cachant derrière le refus du DHJ de reporter ce match. Ce bras de fer entre la LNFP et le Raja va certainement faire ressurgir sur le devant de la scène la question de la double casquette du président de la Ligue et la situation de conflits d’intérêts qu’elle ne manque pas d’engendrer. Rappelons-nous que le Raja est le seul club à s’être opposé ouvertement à la candidature du président actuel. Les faits semblent malheureusement lui donner raison et le club pourra ressortir cet argument. Et le grand perdant sera en définitive le football national.