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Le titre musical est le fruit de la période du confinement sanitaire, dont Adnane Sefiani a profité pour mener une recherche dans le répertoire du Melhoun, afin de présenter un travail qui puisse plaire aux jeunes générations. Une fusion bien travaillée entre cette musique ancestrale et la musique latino très appréciée par beaucoup de mélomanes. «Il y a plusieurs qassidat que j’aime énormément et que je veux partager avec les jeunes en leur donnant un nouveau look, à travers des chansons courtes avec une profondeur et une esthétique raffinée pour donner l’envie de l’écouter et de l’aimer», précise Adnane Sefiani qui se base sur la simplicité des paroles pour faciliter ce dialogue entre les
générations.
Ainsi, les expériences de cet artiste se multiplient d’année en année. Il avait déjà commencé cette recherche avec un Album intitulé «La musique andalouse de nos jours», puis un autre «Qssaïd» avec les titres de Melhoun les plus prisés par le public marocain. Son souhait est de faire revivre ce répertoire qui séduit toujours les mélomanes, et ce d’une manière plus moderne, avec des paroles simples et de nouveaux
arrangements.
«Cela fait des années que cette idée me trotte dans la tête. Mais il a fallu entreprendre des recherches très minutieuses dans ce répertoire en prenant conseil auprès des Mounchidine les plus réputés et des spécialistes dans le domaine. J’ai voulu prendre tout mon temps pour présenter un travail avec une certaine touche de créativité dans le jeu et le chant, afin que la majorité du public puisse l’apprécier et en comprendre l’essence. Surtout ceux qui n’ont pas une grande connaissance de ce genre musical», souligne Adnane Sefiani, qui a veillé à conserver l’authenticité du Melhoun avec sa propre rythmique et un jeu simple, tout en restant fidèle à son âme et son esprit.
Un projet à saluer du fait que cette reprise du Melhoun n’a, à aucun moment, altéré le fond des morceaux séculaires de cet art, dont la poésie est née au Maroc, et plus précisément à Tafilalet, au XIIe siècle, à l’époque de la dynastie Almohade. Puis le Melhoun s’est répandu dans d’autres villes, comme Marrakech, Fès, Meknès, Salé, Errachidia et Taroudant. Cette tradition orale a fait son entrée à l’Académie du Royaume du Maroc au XXe siècle grâce à l’académicien et ancien ministre Mohamed El Fassi, à travers l’édition de l’ouvrage «Maalmat Al Melhoun» ou Encyclopédie du Melhoun, en 1997.
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Parcours
Natif de Salé en 1966, Adnane Sefiani s’est imprégné de tout ce qui est patrimonial, depuis son jeune âge où il accompagnait son grand-père dans les zaouïas, lieux par excellence du dikr, samaa et madih. Son talent a commencé à être perçu par beaucoup de chioukh. Ce qui l’a motivé à intégrer le Conservatoire Moulay Rachid de la musique andalouse pour avoir une formation académique, après celle prodiguée par son frère Abdesslam Sefiani, qui lui a appris toutes les premières règles de l’art andalou. Ensuite, il s’est lancé dans l’univers de la chanson andalouse avec, à chaque fois, une nouvelle expérience, notamment celle de «La Musique andalouse de nos jours», puis le projet avec le Melhoun et ce beau titre «Lagnaoui». Avec sa belle voix, il a pu faire revivre ce genre patrimonial du Melhoun et de la musique andalouse. Sa longue expérience de 30 ans lui a permis de côtoyer les plus grands orchestres et Mounchidine, et d’assister à de prestigieux festivals au Maroc et à l’étranger. Sa devise est le renouvellement pour la continuité.
