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Jeudi 19 Juin 2025
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Agence internationale de l’énergie : l’or noir a les moyens de se verdir

L’Agence internationale de l’énergie estime que l’extraction du gaz et du pétrole, à l’origine de 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées au secteur de l’énergie, est en mesure de décarboner cette activité. Dans son rapport de janvier «Énergie et transition», l’Agence expose quelques pistes.

Agence internationale de l’énergie : l’or noir a les moyens de se verdir

Les gains à court terme générés par les entreprises pétrolières pourraient être «menacés» par leur acceptabilité sociale et leur rentabilité à long terme, si aucune mesure n’est prise afin de réduire son empreinte écologique. C’est du moins l’argument avancé par l’Agence internationale de l’énergie, dans son rapport du mois de janvier, pour soutenir l’idée que les industries des énergies fossiles disposent de larges marges de manœuvre afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, premières responsables du réchauffement planétaire. «À ce jour, environ 15% des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie proviennent du processus d’extraction du pétrole et du gaz du sol et des consommateurs. Une grande partie de ces émissions peuvent être réduites relativement rapidement et facilement» explique Fatih Birol, le directeur de l’Agence basée à Paris. La première mesure à prendre serait de réduire les fuites de méthane qui s’échappe dans l’atmosphère. Et cela ne semble pas une tâche aisée.

Pour le seul cas des États-Unis, les fuites générées par l’industrie pétrolière représentent 13 millions de tonnes de méthane chaque année, bien plus que les estimations de l’Agence américaine de protection de l’environnement selon un rapport publié dans la revue «Science» en juin 2018. Le méthane a un pouvoir réchauffant 40 fois supérieur à celui du CO2. Cette réduction des fuites doit être couplée à l’élimination des émissions de gaz lors du torchage ; pratique qui consiste à brûler le gaz naturel.

À ce propos, la Banque mondiale a souligné que, chaque année, le torchage entraîne l’émission de quelque 350 millions de tonnes de CO2) dans l’atmosphère, soit l’équivalent de ce qu’émettent environ 77 millions de voitures. Ces émissions proviennent des 40 milliards de mètres cubes de gaz naturel rejetés au cours de l’exploitation du pétrole et qui sont brûlés, donc gaspillés. Une autre tâche consisterait à accroître les investissements dans les carburants tels que l’hydrogène, le biométhane et les biocarburants avancés. Dans 10 ans, ces carburants devraient représenter 15% de l’investissement global dans l’approvisionnement en carburant «si le monde veut se mettre en route pour lutter contre le changement climatique», avertit le document. En dépit de quelques progrès, l’Agence déplore : «Mais dans l’ensemble, il y a peu de signes d’un changement à grande échelle de l’allocation de capital nécessaire pour mettre le monde sur une voie plus durable». 

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