Évidemment, la question est centrale. Le «bien-être» des enfants doit figurer à l’ordre du jour des préoccupations du corps pédagogique. D’après le dictionnaire Larousse, le bien-être décrit «un état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit». Cela est d’autant plus vrai pour les enfants.
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Questions à Imane Hadouche, Master coach et comportementaliste
«Il faut adapter les notions de bonheur et de bien-être à notre environnement et à nos croyances et valeurs»
Tout changement implique une résistance. Comment aider les enfants à traverser ce moment difficile ?
Il est évident que cette période de confinement, suivie de vacances, a été une épreuve pour les familles, enfants et parents. Cela représente un changement majeur dans le mode de vie, et dans les habitudes et rituels établis : l’arrêt total ou partiel des activités habituelles, moins de sorties, déplacements réduits, peu ou pas de voyages pendant les vacances… tant de restrictions, avec l’urgence de s’y adapter et l’obligation de subir. La rentrée n’échappe pas à l’impact de cette énorme transformation de mode de vie : nouvelles règles d’hygiène, consignes plus strictes, discipline ferme, nouveaux horaires avec un système de roulement, fermeture de certains établissements avec l’obligation de suivre les cours en ligne…À votre avis, quelle est la clé pour garantir ce bien-être ?
Il faut dire que les parents et l’école se complètent, et une partie du bien-être commence à la maison. À l’école, incombe la responsabilité d’adapter son fonctionnement aux circonstances actuelles, en assurant un équilibre entre fermeté et discipline, d’un côté, et tolérance et compréhension de l’autre. Nous traversons tous un moment délicat, et quelques incidents techniques ou logistiques ne sont pas exclus, que ce soit pour les parents, pour les enseignants ou pour les enfants. L’enjeu c’est de savoir garder une juste mesure, et préserver un climat rassurant, sans tensions, grâce à l’indulgence et au lâcher-prise.En Europe et ailleurs, les écoles ont créé un cours obligatoire de bonheur pour faire face à la détresse des enfants. Pensez-vous que cette expérience peut porter ses fruits au Maroc ?
On ne peut nier le besoin d’un accompagnement psychologique dans le fond, encore faut-il définir la forme adaptée. Se contenter de cloner ou reproduire un modèle efficace sous d’autres cieux ne garantit pas son efficacité dans notre contexte. On en revient à cette notion de «carte du monde» et d’inconscient collectif lié à son propre environnement. Il serait plus judicieux de penser à une forme d’accompagnement adaptée à notre société et à notre carte du monde. Un cours de bonheur ou de bien-être serait d’un grand soutien aux enfants angoissés et dépassés par cette crise, il s’agit maintenant d’adapter cette notion de bonheur et de bien-être à notre environnement et à nos croyances et valeurs.----------------------------------------------------------
Les 5 règles d’or pour une vie stable
«On sait que tout changement implique une résistance et réclame un temps d’adaptation. Pour aider son enfant à traverser ce moment crucial, il est nécessaire d’installer rapidement de nouvelles règles de vie “stables” et ancrées, et pour cela, Imane Hadouche, Master coach et comportementaliste recommande de :
1. Réorganiser son sommeil, perturbé par le confinement et les vacances, en rétablissant des horaires de sommeil fixes. 2. Réorganiser le rituel des révisions et des devoirs, en essayant de l’autonomiser au maximum. 3. Organiser son cartable et son espace de travail : même quand l’enfant est scolarisé à distance, veiller à ce que son cartable et ses affaires soient bien rangés, que son bureau soit bien aménagé, et qu’il soit habillé et préparé pour assister à ses cours. 4. Installer une nouvelle discipline et un nouveau mode de vie, adapté à ses horaires et son mode d’éducation.5. Et enfin, le motiver en fixant des objectifs quotidiens et hebdomadaires avec lui, ceci lui permettra de mesurer son avancement et célébrer les petites victoires qui boostent l’estime de soi.»