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En Allemagne, la transition énergétique se fait aussi par la mémoire

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la mine de charbon d’Essen témoigne du parcourt de près d’un siècle qui a mené l’Allemagne de l’énergie fossile aux technologies décarbonées. Les gueules noires ne descendent plus à 170 mètres de profondeur pour extraire la roche noire. Elles ont été remplacées par des artistes qui donnent des spectacles dans les entrailles de la terre. La transition énergétique est aussi un travail de mémoire.

En Allemagne, la transition énergétique  se fait aussi par la mémoire
Frantz Haniel a mis en exploitation la mine de charbon de la ville d’Essen pour battre un record mondial : produire, en 1847, quelque 13.000 tonnes de charbon par jour au lieu des 3.000 tonnes qui étaient la moyenne mondiale de l’époque. Ph. S.B.

L’histoire a voulu que la première assurance maladie adoptée en Allemagne soit au profit des mineurs. C’était du temps de la Prusse de Bismarck (1815-1898) qui avait apparemment saisi toute l’importance économique et surtout sociale du charbon, source d’énergie qui allait façonner l’histoire de son pays dès la fin de la Première Guerre mondiale. Entre l’époque où a vécu le «ministre-président du royaume de Prusse» et l’actuelle chancelière qui a vu en 2018 la fermeture de la dernière mine de charbon, Frantz Haniel a mis en exploitation la mine de charbon de la ville d’Essen pour battre un record mondial : produire, en 1847, quelque 13.000 tonnes de charbon par jour au lieu des 3.000 tonnes qui étaient la moyenne mondiale de l’époque.
Depuis, les gueules noires ne descendent plus à 170 mètres de profondeur pour extraire la roche noire. Ils ont été remplacés par des artistes qui donnent des spectacles dans les entrailles de la terre. La voix des sopranos a pris le dessus sur le bruit des machines et des wagons qui obligeaient les mineurs à se mettre des mégots de cigarettes dans les oreilles pour se prémunir des décibels. Mais bien du charbon a coulé dans les tunnels. Et il se trouve que le dernier «rapport pays» de l’Agence internationale de l’énergie porte sur l’Allemagne. «Malgré les progrès réalisés dans la réduction des émissions globales, l’Allemagne peine à atteindre ses objectifs à court terme, en grande partie en raison de progrès inégaux entre les secteurs, avec des défis notables dans les transports et le chauffage. Même avec une augmentation rapide de la production d’électricité renouvelable, les émissions totales de l’Allemagne n’ont pas connu de réductions proportionnelles. En 2018, l’Allemagne avait réduit ses émissions de 31% par rapport à 1990.
L’Allemagne reste donc loin de son objectif d’émissions de 2020 d’une réduction de 40%», écrit l’Agence basée à Paris pour signifier le long chemin qui reste à parcourir pour coller à l’Accord de Paris. Mais les premiers résultats sont perceptibles. Actuellement, le mix énergétique allemand comprend 45% d’énergies renouvelables. L’Agence écrit à ce propos que la poursuite de la croissance des énergies renouvelables, conformément aux objectifs énergétiques et climatiques de l’Allemagne, «nécessitera un certain nombre de mesures pour faire progresser l’électrification et l’intégration des systèmes dans les énergies renouvelables, y compris des améliorations de la fiscalité et de la réglementation du marché, et l’expansion de l’infrastructure de transport et de distribution». Et les mineurs n’ont plus besoin de mégots.  

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