Menu
Search
Jeudi 25 Décembre 2025
S'abonner
close
Jeudi 25 Décembre 2025
Menu
Search

Attention à l’effet domino sur les fournisseurs !

La recrudescence des défaillances de grandes entreprises dans le monde préoccupe. Leur nombre a atteint 342 l’année dernière, un record. Le risque d’effet domino est donc fort sur les plus petits fournisseurs, synonyme de renforcement du risque d’impayés pour les entreprises du monde entier. L’automobile, l’agroalimentaire, le textile et l’énergie sont parmi les secteurs les plus concernés, selon Euler Hermes.

Attention à l’effet domino sur les fournisseurs !
Pour l’assureur-crédit, les plus petits fournisseurs, souvent dépendants de quelques gros clients, pourraient souffrir des difficultés rencontrées par leurs principaux partenaires commerciaux.

Alerte sur la hausse des défaillances de grandes entreprises (plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires) dans le monde. Selon Euler Hermes, 342 grandes entreprises sont entrées en situation de défaillances en 2019 (+7 cas par rapport à 2018), soit un chiffre d’affaires cumulé de 205 milliards d’euros (+30%). Cette augmentation résulte notamment d’un nombre croissant de défaillances pour les structures dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros (+19 à 49 cas). «À l’échelle mondiale, les défaillances d’entreprises (toutes tailles confondues, ndlr) ont crû de 9% en 2019. Une tendance inquiétante, synonyme de renforcement du risque d’impayés pour les entreprises du monde entier. Mais un facteur parait encore plus préoccupant : 

la recrudescence des défaillances de grandes entreprises», souligne le spécialiste mondial de l’assurance-crédit. 

Pourquoi s’inquiéter d’une telle augmentation ? «Le risque d’effet domino est fort», estiment les experts d’Euler Hermes. C’est donc une alerte sur la propagation des chocs aux entreprises de l’écosystème des grandes structures. Pour l’assureur-crédit, les plus petits fournisseurs, souvent dépendants de quelques gros clients, pourraient souffrir des difficultés rencontrées par leurs principaux partenaires commerciaux. De quoi imaginer un scénario de défaillances en chaînes, et un nouveau renforcement du risque d’impayés.  Le Maroc est concerné, puisque les défaillances de grandes entreprises sont enregistrées dans les économies des principaux pays partenaires. En Europe de l’Ouest, certes la tendance est à la baisse (9 cas en moins), mais c’est toujours dans cette région que l’on relève le plus grand nombre de défaillances de grandes entreprises (133 en 2019). En France, par exemple, le nombre de défaillances a concerné 20 entreprises en 2019. «La situation demeure préoccupante pour une raison : le chiffre d’affaires cumulé des défaillances de grandes entreprises françaises a crû en 2019 de 11% et s’établit à 3,8 milliards d’euros. Un risque de sévérité inquiétant qui, ici encore, laisse planer l’ombre d’un éventuel effet domino», préviennent les économistes Euler Hermes. C’est en Amérique du Nord que le plus grand nombre de nouvelles défaillances de grandes entreprises a été constaté l’année dernière (+29 cas). L’Asie est également touchée par le phénomène (+5 cas). Les États-Unis et la Chine se partagent le podium avec respectivement 7 et 8 des 20 plus grandes défaillances enregistrées. 

Au niveau sectoriel, la situation s’est avérée compliquée en 2019 pour plusieurs secteurs, dont l’automobile, l’agroalimentaire, le textile et l’énergie, qui sont très stratégiques pour le Maroc. Pour l’automobile, les défaillances ont concerné 14 grandes entreprises (+2 cas). Attention donc à l’effet de contagion sur les entreprises marocaines. D’ailleurs, Coface souligne que les exportations automobiles du Maroc pourraient baisser cette année (voir infra). Pour l’agroalimentaire, les défaillances ont touché 34 grandes entreprises, contre 36 dans l’énergie et 15 dans le textile. Ce sont la distribution et la construction qui affichent le plus grand nombre de défaillances avec respectivement 53 et 44 entreprises. 

Lisez nos e-Papers