Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Attention à ne pas s’enfermer dans un seul modèle productif !

De meilleurs gains de productivité pour l’économie marocaine suppose le renforcement de plusieurs chantiers. Il s’agit notamment de l’accélération de la transformation structurelle, de la consolidation de la diversification productive et de la montée en gamme vers des activités à forte valeur ajoutée. Il est aussi essentiel de développer des PME plus structurées et des grandes entreprises plus innovantes.

Attention à ne pas s’enfermer dans un seul  modèle productif !
«Le défi actuel du pays est d’éviter de s’enfermer dans un seul modèle productif en développant une économie à deux vitesses», indique Elie Cohen, économiste et directeur de recherche au CNRS. Ph. Saouri

Salle comble vendredi dernier à Rabat pour la conférence de l’Institut CDG sur «La transformation structurelle de l’économie marocaine pour une croissance durable et inclusive». Selon les organisateurs, cette rencontre devait répondre à deux principales questions : quelle transformation structurelle pour le décollage de l’économie marocaine ? Et quel rôle pour les investisseurs et financiers afin d’accélérer la transformation structurelle ?
Aujourd’hui, le Maroc est engagé dans une large et profonde réflexion qui vise à mettre en œuvre la vision d’un pays inclusif, intégré, émergent et prospère. Depuis le début de la décennie 2000, le Royaume a initié et poursuivi la mise en œuvre de plusieurs chantiers de réformes structurelles et volontaristes qui visent à moderniser les secteurs traditionnels, notamment l’agriculture et le tourisme. Il a aussi encouragé l’essor de nouvelles filières exportatrices telles que l’automobile, l’offshoring et l’aéronautique. C’est ce qu’a rappelé Ablellatif Zaghnoun, directeur général de la Caisse de Dépôts et de Gestion. «Ces chantiers de réformes et les stratégies sectorielles initiées par le Maroc ont permis de réaliser de réels progrès économiques et sociaux, mais ils ne lui ont pas encore permis de converger vers les meilleures économies à revenu intermédiaire, en termes de niveaux de vie», déplore-t-il. En effet, la composition du PIB est marquée par la l’importante domination du secteur des services (57%), suivi de l’industrie (29%) et l’agriculture (14%). 
Par ailleurs, la faiblesse de la croissance de l’économie marocaine s’explique principalement par l’insuffisance des gains de productivité. Ceux-ci requièrent une accélération de la transformation structurelle de l’économie, une diversification productive plus rapide et la montée en gamme vers des activités à forte valeur ajoutée. Pourtant, l’effort d’investissement du Maroc est l’un des plus élevés au monde avec une formation brute de capital fixe (FBCF) supérieure à 30% du PIB. Cette accumulation de capital explique l’essentiel de la croissance économique, souligne Youssef Saadani, directeur des études économiques chez la CDG, lors du premier panel autour du thème : «Quelle transformation structurelle pour le décollage économique du Maroc ?»
Élie Cohen, économiste et directeur de recherche au CNRS, considère que si le Maroc a réussi à faire émerger de nouvelles filières exportatrices avec des percées dans l’automobile et l’aéronautique, ces dynamiques restent localisées et n’ont pas encore pris une dimension systémique à l’échelle nationale. «Le défi actuel du pays est d’éviter de s’enfermer dans un seul modèle productif en développant une économie à deux vitesses», prévient-il. 
L’accélération de la transformation structurelle de l’économie ne peut se produire sans l’intervention des investisseurs et financeurs. Leur participation peut se traduire par le renforcement des partenariats public-privé pour booster la contribution des établissements publics au développement des différentes industries, estime, pour sa part, Yassine Haddaoui, directeur général de CDG Invest, dans son intervention lors du second panel intitulé : «Quel rôle pour les investisseurs et financeurs de long terme pour accélérer la transformation structurelle ?» 

Lisez nos e-Papers