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Attijariwafa bank confirme son leadership dans le financement des TPME et porteurs de projet. Le groupe est de loin le premier financeur du programme «Intelaka», lancé en février 2020 par l’État et le secteur bancaire, suite au discours du Souverain prononcé le 11 octobre 2019. Au 15 novembre 2020, un total de 1,9 milliard de DH de crédits a été accordé par les banques dans le cadre du programme «Intelaka», au profit de 9.443 bénéficiaires, selon le wali de Bank Al-Maghrib. Abdellatif Jouahri s’exprimait le 24 novembre à Rabat devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des Représentants.
À lui seul, le groupe Attijariwafa bank a distribué 1 milliard de DH, dans le cadre de l’initiative «Intelaka», en faveur de 5.595 jeunes entrepreneurs et porteurs de projets entre février et le 15 novembre 2020. Ces chiffres ont été dévoilés à l’occasion de la présentation des résultats d’Attijariwafa bank à fin septembre. Ainsi, la part du groupe bancaire s’élève à 52,63% sur le marché des crédits «Intelaka». Ce taux monte à 59,25% lorsqu’il s’agit du nombre des bénéficiaires enregistré au 15 novembre 2020.
Le positionnement d’Attijariwafa bank dans le programme «Intelaka» était prévisible. Le 4 février dernier à Rabat, lors de la signature des conventions entre les banques et la Caisse Centrale de Garantie pour le lancement du programme «Intelaka», Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa bank, avait souligné que «ce sont les banques les plus outillées et les plus expérimentées dans l’accompagnement des TPME qui joueront le rôle majeur dans cette initiative». Mohamed El Kettani faisait notamment référence au groupe Attijariwafa bank qui, depuis 2014, s’engage sur des financements annuels record, pour confirmer son statut de partenaire privilégié de ces entreprises.
En 2020, le groupe a renouvelé son engagement en réservant une enveloppe de 30 milliards de DH en faveur de 100.000 TPE. En plus du financement, les clients bénéficient d’un accompagnement «sur mesure» via un dispositif de distribution constitué d’environ 1.200 agences et centres d’affaires, dont 200 centres spécialisés et 10 centres Dar Al Moukawil. D’ailleurs, cet aspect expertise et accompagnement a été évoqué par Abdellatif Jouahri mardi dernier devant les députés.
Pour le wali de Bank Al-Maghrib, la mise en œuvre de ce programme s’effectue à un rythme beaucoup plus lent que prévu. Les données enregistrées au 15 novembre «suggèrent sans aucun doute une insuffisance dans l’accompagnement des porteurs de projets au niveau local dans le domaine notamment de la formation et de l’appui technique», a estimé le patron de la Banque centrale. Selon lui, cet accompagnement reste essentiel pour rehausser les résultats de ce programme.
Rappelons que l’initiative «Intelaka» bénéficie d’un fonds de 8 milliards de DH provenant de l’État, du Fonds Hassan II et du secteur bancaire dans le but de proposer des solutions de financement adaptées et des prêts d’honneur pour stimuler la création d’entreprises et de garantir les crédits bancaires destinés à financer les jeunes et les porteurs de projet. Ces 8 milliards de DH sont censés servir de levier pour mobiliser 50 à 60 milliards de DH de crédits, durant les trois ans du programme. Les chiffres annoncés au 15 novembre sont loin des objectifs, sachant que l’offre «Intelaka» inclut des crédits au taux historiquement bas de 2% (1,75% pour le milieu rural), sans frais de dossiers ni garanties personnelles.
60% des financements ne dépassent pas 100.000 DH
En attendant que la machine s’accélère, Abdellatif Jouahri a précisé que les 1,9 milliard de DH de crédits octroyés dans le cadre du programme «Intelaka» ont bénéficié aux entrepreneurs individuels à hauteur de 47% et aux TPE pour 53%. En outre, 86% des bénéficiaires sont des hommes et 14% des femmes et 79% des citadins et 21% des ruraux. Par secteur, le commerce arrive en tête (25%), devant l’agriculture (14%), l’industrie (13%), les services (13%) et le tourisme (10%).
Par ailleurs, environ 60% ont obtenu une enveloppe de financement inférieure ou égale à 100.000 DH, 26% entre 100.000 et 300.000 DH, 6% entre 300.000 et 500.000 DH, 8% au-delà, sachant que le crédit est plafonné à 1,2 million de DH.
Ces crédits ont permis de créer 1.689 entreprises, avec à la clef 28.004 emplois potentiels. À noter que le taux de rejet des dossiers de financement «Intelaka» a atteint à 19%, en raison notamment du niveau d’endettement élevé du demandeur ou encore un déséquilibre entre le montant demandé et la nature du projet.
