Pour augurer d’une année prometteuse et généreuse

Accueilli avec beaucoup d’enthousiasme par la population de Rabat et d’autres spectateurs venus des villes avoisinantes, cet événement a offert une diversité d’activités tout au long de la journée, notamment l’exposition du livre amazigh et des costumes d’apparat traditionnels amazighs. Puis une exposition d’arts plastiques avec les artistes-peintres Aïcha Aarji et Ayad Lemhower. Sans oublier les multiples coopératives, venues de toutes les régions du Royaume pour présenter leurs produits naturels.

Les organisateurs ont aussi consacré la deuxième partie de la journée à la grande soirée musicale animée par plusieurs groupes amazighs, à savoir la troupe musicale dirigée par Haj Abdesslam Amentak, l’ensemble de chant dirigé par Mohamed Benhammou, la troupe Mezzouta dirigée par Ismaïl, la troupe Aït Al Yaqine dirigée par Abdellah et l’ensemble Taskiwine dirigé par Haj Brahim Araâmane. Des attestations de reconnaissances furent remises aux artistes participants pour immortaliser l’année amazighe 2970 dans les annales de l’histoire.

Cette journée de fête a été également une occasion pour la dégustation de mets typiques pour la célébration de l’an amazigh Yennayer. Classé par l’Unesco au patrimoine immatériel universel, en tant que tradition ancestrale, ce Nouvel An représente l’attachement des Amazighs à la terre. Sa célébration, selon le calendrier agraire, a été attestée au Maroc depuis fort longtemps pour marquer le début d’une année agraire qui commence par les labours. C’est une manière d’augurer une année prometteuse et généreuse. Cette fête, dite Yennayer (ou Innayer), Hagouza, Id n usggwas (nuit de l’an) selon les régions et les communautés, est organisée la nuit du 12e jour du calendrier grégorien à l’échelle familiale, suivant un rituel culinaire qui diffère d’une région à l’autre. 

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Questions à Aïcha Aarji, artiste-peintre

«Yennayer est le signe de l’abondance et de la prospérité»​

Que pouvez-vous nous dire sur le Nouvel An amazigh ?

«Id Segass» ou Yennayer est le premier jour de l’an amazigh. C’est le signe de l’Abondance et de la Prospérité. Nos ancêtres étaient très attachés à la terre. Ils avaient donc besoin de calculer l’intervalle qui sépare les semailles et les récoltes. Ainsi, ils ont inventé le calendrier agraire, en harmonie avec les rythmes des saisons, pour prévoir le retour du froid, des grandes pluies et des grandes chaleurs. La tradition veut que l’on mange, en ce jour, à satiété des légumes secs, du couscous avec de la volaille… Ce sont, en général, des plats riches et variés préparés dans toute l’Afrique du Nord. 

La légende disait qu’on mangeait aussi des pâtisseries à base de levure, c’est-à-dire tout ce qui lève, comme l’année à venir. En effet, comme il ne reste pas beaucoup de provisions en cette période, on doit faire des vœux pour que l’année qui vient soit celle de l’abondance.

Comment trouvez-vous votre participation à cette journée amazighe ?

J’ai été très contente d’être sollicitée à cette journée 100% amazighe, qui jouit d’une grande envergure et popularité. Cela a été un honneur et un devoir pour moi d’y assister aux côtés de l’artiste Ayad Lemhower.Comme je tiens à remercier chaleureusement l’Association Awlim qui m’a honorée par cette belle consécration dont je suis fière.

Un dernier mot à propos de cet événement ?

Assegass ambark i ko yan, assegass ihlane youfen ak issegassen izrine, s l’mane d l’hna ikoul mayd igan Amazigh oula amaghribiy seg ouffella inssar Rabbi Auyllid negh Mohammed 6 itfaght. 

Enfin, je souhaite que le 13 janvier soit un jour férié pour que la joie soit complète.