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Le Matin : Le gouvernement vient d’annoncer un allégement des mesures de déconfinement, autrement dit, une reprise progressive de l’emploi. Comment l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) prévoit-t-elle d’accompagner cette nouvelle étape ?
Abdelmounaïm Madani : Il faut d’abord savoir que les services de l’Anapec ne se sont jamais interrompus au cours de la période de confinement. Au contraire, l’Agence a maintenu, voire développé de nouveaux services à distance parallèlement aux prestations habituelles. La conjoncture liée au Covid-19 a contribué non seulement à accélérer la digitalisation de nos services, mais nous a également permis d’adopter une nouvelle forme de travail et des services innovants qui seront maintenu même après le déconfinement. En gros, il s’agit d’un nouveau référentiel de l’offre qui intègre des services à distance et des cibles différenciés, notamment les migrants et les personnes en situation de handicap.
S’agissant des nouvelles prestations proposées, elles concernent des «passeports pour l’emploi» qui incluent l’accompagnement du jeune dans la préparation du CV et de l’entretien d’embauche, l’amélioration des soft skills, la réalisation d’entretien de positionnement à distance, des ateliers d’information à distance via des plateformes de visioconférence avec l’utilisation d’outils digitaux qui permettent l’interactivité avec les chercheurs d’emploi, des wébinaires. L’autre prestation innovante, et non des moindres, en cours de lancement par l’Anapec est l’accompagnement et la reconversion des salariés disposant d’une expérience importante (7 à 8 ans) et qui se retrouvent au chômage après la crise liée au Covid-19.
Quelles sont les mesures prises par l’Anapec pour accompagner la réouverture de ses agences ?
Les différentes représentations régionales et provinciales de l’Anapec continueront à assurer leurs services à distance, parallèlement aux services qui ont repris physiquement après le déconfinement progressif. Seuls les services proposés aux entreprises seront assurés en mode présentiel, tels que l’accompagnement et le suivi. Je tiens par ailleurs à souligner que l’Anapec a élaboré un guide de déconfinement pour le siège et les agences régionales, provinciales et préfectorales visant la limitation de la propagation du Covid-19 pour préserver la santé et assurer une sécurité maximale des collaborateurs et des usagers. Ce document décrit les prérequis pour une reprise du travail sécurisée ainsi que les précautions sanitaires en lien notamment avec les mesures barrières et le respect des consignes sanitaires données par les pouvoirs publics, notamment la circulaire du 22 mai 2020. Le guide prévoit par ailleurs les étapes du déconfinement qui peuvent se résumer en deux phases essentielles. La première du 10 au 17 juin prévoit la reprise de l’activité par système de rotation et télétravail et la proposition des services à distance pour les usagers et partenaires. Cette période connaîtra la reprise de l’activité progressive sur le site, pour les activités et les services identifiés comme nécessaires au public (à travers un système de prise de rendez vous), l’instauration d’horaires flexibles ou un système de rotation ou de shift dans le respect des conditions sanitaires et de sécurité. La deuxième phase, prévue dès début septembre, connaîtra la reprise normale des activités en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique.
Quel bilan dressez-vous de votre activité pendant la période de l’état d’urgence ?
Pour ce qui est des prestations destinées aux employeurs, l’Anapec a enregistré la conclusion de 2.148 contrats de travail depuis le début du confinement. Ce qui représente une baisse d’activité de près de 80%, l’activité normale étant d’une moyenne qui avoisine les 10.000 contrats par mois, sachant que 245 protocoles Tahfiz ont été signés avec une baisse de 78%. S’agissant des offres d’emploi recueillies en termes de postes à pourvoir, ces derniers étaient de 1.564 depuis le début du confinement, soit une baisse de 80% des offres d’emploi recueillies.
Qu’en est-il des prestations proposées aux chercheurs d’emploi ?
L’Anapec a poursuivi son accompagnement aussi bien des chercheurs d’emplois que des porteurs de projets. Ainsi, elle a mis en place un plan de continuité de délivrance à des chercheurs d’emploi mis en place qui a permis la réalisation à distance de 5.793 entretiens de positionnement, alors que 3.933 chercheurs d’emploi ont pu bénéficier des ateliers de recherche d’emploi à distance à travers l’outil TEAMS et WhatsApp. Par ailleurs, d’autres actions ont été animées via Facebook et ont ciblé une large population qui a dépassé les 8.000.
Quid des porteurs de projet ?
En termes de prestations aux porteurs de projets en pleine période de confinement, les agences provinciales et préfectorales ont délivré des prestations à distance au profit de 2.681 en matière de sensibilisation tandis que 1.227 porteurs de projets ont été accompagnés. Ce qui représente une évolution de 200% comparativement à la moyenne normale de 400 personnes accompagnées par mois. Pour ce qui est des réalisations en matière d’accompagnement des porteurs de projets à fin avril 2020, elles ont connu une évolution positive de 330% comparativement à avril 2019. Cette dynamique trouve son origine dans le lancement du programme Intelaka en février 2020, d’une part, et dans l’approche d’accompagnement adoptée en période de confinement par les conseillers en création d’entreprises, d’autre part.
