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Baisse de 55% des flux vers le Maroc en 2019

Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) destinés au Maroc restent sur leur tendance baissière, affichant un net recul (-55% à 1,6 milliard de dollars) en 2019. Un trend qui, de surcroit, ne devra pas s’interrompre cette année, du fait de la crise liée au Covid-19. Le Royaume continue, en revanche, à s’imposer comme le premier émetteur d’IDE en Afrique du Nord et le deuxième au niveau continental, notamment vers les pays africains, avec plus d’un milliard de dollars, selon la Cnuced.

Baisse de 55% des flux vers le Maroc en 2019

Les flux d’investissements directs étrangers destinés au Maroc ont fortement reculé en 2019 et devront encore chuter cette année, sous l’effet de la crise sanitaire liée au Covid-19. Parallèlement, le Royaume continue à s’imposer comme un important émetteur d’IDE, notamment vers les pays africains. C’est ce qui ressort de la 30e édition du rapport annuel de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) sur l’investissement dans le monde qui vient d’être rendue publique.
Les flux des IDE vers le Maroc ont, en effet, diminué de 55% pour s’établir à 1,6 milliard de dollars en 2019, soit le montant le plus bas ces six dernières années. Le pays ayant attiré 3,25 milliards en 2014. World Investment Report 2020 rappelle, par ailleurs, l’annonce d’un investissement de 2,2 milliards de dollars pour la construction d’une raffinerie de pétrole dans le Nord du Maroc. Rappelons que ce projet avait fait l’objet d’un accord signé le 23 octobre 2019 à Sotchi en Russie entre la société marocaine MYA Energy et la Banque de développement de la Fédération de Russie (VEB). Le Maroc a ainsi enregistré une contreperformance plus accentuée que celles observées à l’échelle continentale et au niveau de sa région. Les IDE vers l’Afrique ont, en effet, baissé de 10% en 2019, s’établissant à 45 milliards de dollars, du fait d’une croissance économique plus modérée et à un ralentissement de la demande de produits de base, expliquent les auteurs du rapport. Pour la région Afrique du Nord, les IDE se sont repliés à un rythme légèrement plus rapide (-11%) que celui réalisé au niveau du Continent, pour s’établir à 14 milliards de dollars, avec une diminution des entrées des IDE dans tous les pays sauf l’Égypte. Ce pays est, en effet, resté le principal bénéficiaire d’IDE en Afrique en 2019, avec des entrées de capitaux en progression de près de 11% à 9 milliards de dollars. En Tunisie, les flux d’IDE ont décru de 18% pour atteindre 845 millions de dollars en raison de la faible croissance économique (1% en 2019). 
Pour les autres régions du Continent, il ressort du rapport, entre autres, qu’après une augmentation importante en 2018, les flux d’IDE vers l’Afrique subsaharienne ont régressé de 10% en 2019 pour atteindre 32 milliards de dollars. Ce repli peut être attribué principalement à une baisse des flux d’investissement vers les principaux bénéficiaires traditionnels des investissements, notamment le Nigéria (-48,5% à 3,3 milliards), l’Afrique du Sud (-15,1% à 4,6 milliards) et l’Éthiopie (-24% à 2,5 milliards). S’agissant des perspectives, les flux des IDE vers l’Afrique afficheraient une baisse allant de 25 à 40%, sous l’effet de la pandémie de Covid-19, estime l’organisme onusien. Toutefois, nuancent les économistes de la Cnuced, les perspectives à plus long terme pour les IDE en Afrique pourraient tirer une certaine force de la mise en œuvre de l’Accord sur la zone de libre-échange continentale africaine en 2020, y compris la conclusion de son protocole d’investissement. En outre, ajoutent-ils, des initiatives d’investissement pour l’Afrique par les principales économies développées et émergentes pourraient contribuer à la reprise.  Au niveau mondial, les flux d’IDE ont augmenté de 3% en 2019, s’élevant à 1.540 milliards de dollars, après les importantes baisses enregistrées en 2017 et 2018. Ils sont, pourtant, restés inférieurs à la moyenne des 10 dernières années et environ 25% par rapport à la valeur de pointe de 2015. La hausse des IDE est principalement due à des flux plus élevés vers les économies développées. Ce trend est, toutefois, appelé à s’inverser. Les prévisions de la Cnuced indiquent, en effet, une forte baisse de l’IDE mondial en 2020 et 2021 d’environ 40% par rapport à 2019. 

Le Maroc net émetteur des IDE en Afrique

Le Maroc continue à se distinguer sur le plan de ses investissements à l’étranger, se classant premier en Afrique du Nord et le deuxième au niveau continental. Les IDE en provenance du Maroc ont dépassé un milliard de dollars, contre 782 millions de dollars en 2018. L’Afrique du Sud a réalisé 3,1 milliards de dollars. Globalement, les IDE en provenance d’Afrique ont diminué de 35% pour atteindre 5,3 milliards de dollars en 2019, constitués en grande partie des flux intracontinentaux.

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