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Bank Al-Maghrib osera-t-elle une nouvelle baisse de son taux directeur ?

Pour CDG Capital, il n’est pas exclu que Bank Al-Maghrib ait recours à de nouvelles baisses du taux directeur. La nette dégradation de la conjoncture et le fort recul du rendement des entreprises nécessiteraient plus d’efforts en termes de réduction du coût de financement. Les niveaux des taux débiteurs moyens actuels, particulièrement pour les crédits à l’équipement et trésorerie, sont jugés élevés.

Bank Al-Maghrib osera-t-elle une nouvelle baisse de son taux directeur ?
Les crédits bancaires ont  augmenté de 5,8% en juillet 2020 contre 5,1% une année auparavant, avec une montée en puissance des créances en souffrances (+14,2%).

C’est aujourd’hui que se tient la troisième réunion trimestrielle 2020 du Conseil de Bank 
Al-Maghrib. Un rendez-vous très attendu par les décideurs publics et privés afin de savoir comment la Banque centrale, à travers sa politique monétaire, compte poursuivre son soutien à l’activité économique et favoriser la relance, au vu des dernières évolutions de la conjoncture. Pour CDG Capital, il n’est pas exclu que Bank Al-Maghrib ait recours à de nouvelles baisses du taux directeur lors de ses deux derniers Conseils prévus pour l’année 2020. Car, à l’instar des économies développées et de certaines émergentes, la nette dégradation de la conjoncture et le fort recul du rendement des entreprises nécessiteraient plus d’efforts en termes de réduction du coût de financement aussi bien pour la sphère publique que pour le secteur privé. «Les niveaux des taux débiteurs moyens actuels, particulièrement ceux associés aux crédits à l’équipement et trésorerie, demeurent élevés tenant compte de la conjoncture actuelle et de ses perspectives», estime Ahmed Zhani, économiste en recherche macro-économique et taux à CDG Capital. Ce dernier cite, à titre indicatif, la dégradation prévue du rendement du tissu productif, comme en témoigne la décroissance attendue en 2020 des secteurs secondaire et tertiaire, avec des taux respectifs de -6,9 et -4,5%, tels que anticipés par le HCP.
Pour Ahmed Zhani, le rythme d’accroissement, en glissement annuel, des crédits bancaires a légèrement augmenté, passant à 5,8% en juillet 2020 contre 5,1% enregistré une année auparavant. Cette légère hausse résulte essentiellement d’une montée en puissance des taux de croissance des créances en souffrances (+14,2%) et des comptes débiteurs (+12,7%) contre seulement +4,3% pour l’équipement et +1,8% pour l’immobilier.
Cette faible reprise des crédits bancaires a été constatée malgré la poursuite de la baisse du taux moyen pondéré global débiteur (TMPGD). En effet, le TMPGD a de nouveau reculé de 29 points de base (Pbs) au deuxième trimestre (T2) pour s’établir à 4,58% après une baisse de 4 Pbs le trimestre précédent. Cette baisse reflète la transmission complète de la décision du Conseil de Bank Al-Maghrib, prise en mars 2020, de diminuer le taux directeur de 25 Pbs à 2% (Ndlr, une nouvelle baisse de 50 Pbs du taux directeur à 1,5% a été décidée en juin dernier).  Selon la Banque de financement et d’investissement du groupe CDG, la diminution des taux pour les entreprises (-26 Pbs) a été plus forte que celle pour les particuliers (-11 Pbs). Le taux moyen associé aux crédits à l’équipement a enregistré la plus forte baisse (-31 Pbs à 4,21%), devant les crédits de trésorerie ( -23 Pbs à 4,41%) et les prêts immobiliers (-6 Pbs à 5,22%). Globalement, dans son nouveau flash pré-Conseil de Bank Al-Maghrib, CDG Capital n’exclut pas de nouvelles baisses du taux directeur tenant compte des évolutions récentes, depuis le deuxième trimestre 2020, des sphères monétaire, réelle et financière, et des prévisions y afférant. Outre la faible reprise des crédits bancaires, l’analyse fait état d’un fort creusement du déficit de liquidité bancaire sous l’effet d’une nette montée de la circulation fiduciaire. À cela s’ajoute «l’inflation qui a entamé un cycle déflationniste sous l’effet d’un IPC alimentaire en recul et une inflation non alimentaire quasi-nulle.» 

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