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Banques, assurances et OPCVM résilients face à la crise

Pas de risques majeurs pour le système financier marocain. Malgré la forte récession économique, les fondamentaux des banques, des compagnies d’assurances et du marché des capitaux demeurent globalement solides. La situation des régimes de retraite, elle, continue d’inquiéter, selon la dernière réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques.

Banques, assurances et OPCVM résilients face à la crise
Le CCSRS recommande l’accélération du parachèvement du cadre légal régissant la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) dans le secteur financier.

Le système financier fait preuve de résilience face aux chocs induits par la crise de la Covid-19. Malgré la forte récession économique, les fondamentaux des banques, compagnies d’assurances et du marché des capitaux demeurent solides et ne révèlent pas de gros risques sur la stabilité financière, à part la situation des régimes de retraite qui continue d’inquiéter. C’est ce qui ressort de la douzième réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), tenue le 29 décembre au siège de Bank 
Al-Maghrib (BAM) à Rabat.

Le Crédit bancaire augmenterait de 4,3% en 2020 et 2021
Le CCSRS confirme les prévisions de BAM sur le crédit bancaire dévoilées lors de la dernière réunion du conseil de la Banque centrale (15 décembre). Malgré la crise, les prêts au secteur non financier progresseraient de 4,3% au terme de l’année 2020, à la faveur principalement des mesures d’appui de politiques budgétaire et monétaire. «Il maintiendrait le même rythme en 2021 et 2022 avec une évolution de 4,3% et 4,5% respectivement. Cette reprise profite particulièrement aux entreprises privées qui ont vu leurs concours bancaires s’accroître à fin octobre 2020 de près de 7% en glissement annuel», souligne le Comité. En dépit d’une hausse attendue du risque de crédit, l’étude d’impact et l’exercice du macro stress-test conduits au quatrième trimestre 2020 continuent de faire ressortir la résilience des banques face aux chocs induits par la crise sanitaire. À noter que le taux de créances en souffrance des banques à fin octobre s’est aggravé à 10,8% pour les entreprises non financières et à 9,2% pour les ménages contre respectivement 10,1% et 8% à fin 2019.
Sous l’effet de la montée significative du coût du risque de crédit et de la contribution au fonds Covid-19, le secteur bancaire a accusé à fin juin 2020 une baisse de 47% de son résultat net. Néanmoins, les banques sont parvenues à préserver leurs fondamentaux de solvabilité et de liquidité. Elles ont dégagé, sur base sociale, à fin juin 2020 un ratio moyen de solvabilité de 15,5% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,4%, supérieurs aux minimas réglementaires. Le coussin de liquidité ressort, quant à lui, à 176% à fin octobre bien au-deçà du minimum réglementaire de 100%. 

Solidité et croissance des compagnies d’assurances
Le secteur des assurances défie la crise. Il continue de faire preuve de solidité et de croissance aussi bien en vie qu’en Non-Vie. Sur les dix premiers mois de 2020, le chiffre d’affaires s’est accru de 2,7%, en rythme annuel, avec une progression de 1,4% pour la branche Vie et 3,7% pour la Non-Vie. «La sinistralité devrait, pour sa part, s’inscrire en baisse en lien notamment avec l’arrêt de l’activité économique durant la période du confinement», estime le CCSRS. Au plan financier, les placements des entreprises d’assurances ont augmenté de 4,4%, à 192,4 milliards de dirhams et les plus-values latentes s’améliorent avec le redressement du marché boursier. Cependant, sur le volet de la rentabilité, le résultat net des sociétés d’assurances a enregistré à fin juin 2020 une baisse de 25,2%, impacté essentiellement par la contre-performance des activités financières. Malgré cette évolution, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire. «Ces excédents de marge devraient, néanmoins, connaître une baisse importante avec le passage à la solvabilité basée sur les risques», précise le CCSRS. 

La situation des régimes de retraite inquiète
Pour les régimes de retraite, le CCSRS s’inquiète de la forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) de la CNSS et du régime général du RCAR, née de la sous-tarification des droits acquis dans le cadre de la branche long-terme des deux régimes. Pour ce qui est du régime des pensions civiles géré par la CMR, sa réforme paramétrique intervenue en 2016 a permis d’équilibrer sa tarification au titre des droits acquis après 2017. «Toutefois, l’importance des engagements du régime au titre des droits acquis avant la réforme menace à court terme sa pérennité, avec un épuisement des réserves projeté pour 2029», alerte le Comité. 

Le marché des capitaux demeure globalement stable
Le marché des capitaux a été globalement stable au cours de ce deuxième semestre, après les tensions entre janvier et juin, causées par les incertitudes liées à la pandémie Covid-19. «La Bourse de Casablanca a même repris une tendance haussière à partir du quatrième trimestre 2020, avec une volatilité moyenne limitée à 8,6%, ce qui a ramené la contre-performance de l’indice MASI à -7,6% au 25 décembre contre -17,1% au 29 juin 2020 et -26,15% au 18 mars 2020», détaille le CCSRS. De plus, la valorisation globale de la Bourse, calculée sur la base de la masse bénéficiaire 2019 des sociétés cotées, ressort au 25 décembre à 18,2 x, dépassant ainsi sa moyenne historique sur les cinq dernières années. Néanmoins, la liquidité du marché boursier retombe à 8,8% à fin novembre après une amélioration à 11,5% en mai 2020. Le volume d’émission sur le marché boursier, lui, a baissé de près de 70%, par rapport à 2019, à 3 milliards de DH.  À noter que l’encours de la dette privée à fin novembre 2020 s’élève à 233 milliards de DH en hausse de 6,9% en glissement annuel. «Quant au risque opérationnel des entreprises de marché, à savoir la Bourse de Casablanca et le Dépositaire central des titres (Maroclear), le nombre d’incidents et le taux de suspens des transactions boursières restent à des niveaux faibles et en baisse, et ce, grâce à des dispositifs de maîtrise des risques globalement efficaces».

L’industrie des OPCVM résiliente
L’actif net des OPCVM a atteint 500,6 milliards de DH à fin novembre 2020, en augmentation de 9% sur un an. L’industrie des OPCVM demeure globalement résiliente face à la crise. Un deuxième exercice de stress test, mené par les sociétés de gestion des OPCVM, a mis en lumière un risque de liquidité et de crédit maîtrisé, ainsi qu’une capacité notable à honorer les demandes de rachat reçues, «conséquences de stratégies d’investissement globalement prudentes et d’expositions conservatrices». Pour ce qui est de l’activité des OPCI son encours est passé de 1,25 milliard à fin 2019 à 3,55 milliards avec 4 fonds créés à fin septembre 2020. 

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