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La Banque européenne d’investissement (BEI) soutient la relance du microcrédit au Maroc. La banque de l’Union européenne (UE) vient de signer avec le Fonds Jaïda un contrat de financement de 10 millions d’euros. Ce partenariat a pour objectif d’améliorer l’accès au financement des micro et très petites entreprises marocaines, via un soutien accru aux associations de microcrédit (AMC). Jaïda est un acteur majeur de la microfinance dans le pays et dans la région MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord). La filiale de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) a pour mission de refinancer les AMC en vue de promouvoir le financement des activités génératrices de revenu de manière à promouvoir la microentreprise et lutter activement contre la pauvreté.
Depuis 2007, Jaïda remplit cette mission en apportant les concours financiers et techniques aux institutions de microfinance afin qu’elles développent une offre de microcrédit adaptée au profil de ses clients. En outre, le fonds met toute son expertise au service de ses partenaires à travers la mise en œuvre de programmes d’assistance technique pour appuyer le développement des AMC et améliorer leur efficacité opérationnelle. Jaïda contribue également au développement structurel du secteur par la coordination et l’harmonisation des activités des bailleurs de fonds internationaux. C’est dans ce cadre que s’inscrit ce nouveau contrat de financement de 10 millions d’euros signé le 22 décembre avec la BEI.
Ce partenariat avec la banque de l’UE intervient dans un contexte marqué par l’accélération des mesures pour la relance des activités économiques post-Covid-19. Les AMC, dont les activités d’octroi de prêt et de recouvrement a été quasiment à l’arrêt depuis fin mars dernier, ont repris progressivement, depuis juillet, leurs activités. La conjoncture demeure difficile avec la nouvelle vague du coronavirus.
La bonne nouvelle est que Bank Al-Maghrib, en partenariat avec le ministère des Finances, planche sur un fonds de garantie en faveur des AMC. Ce fonds a pour objectif de couvrir les crédits restructurés et additionnels accordés dans le cadre de la réponse à la crise de la Covid-19. Une convention-cadre a déjà été signée le 12 novembre dernier entre le ministère et la Société nationale de garantie et de financement de l’entreprise (Ex-CCG) pour la création de ce fonds.
Par ailleurs, dans le contexte actuel marqué par la stagnation du nombre de bénéficiaires actifs des services des AMC, le Fonds Jaïda prévoit, dans le cadre de sa nouvelle stratégie, d’accompagner le secteur de la microfinance par l’amélioration de l’offre actuelle dans une optique de régionalisation avancée et d’inclusion financière. Selon la CDG, Jaïda étudie les différentes pistes d’amélioration du coût et de diversification des ressources avec ses partenaires nationaux et étrangers. Ce projet de restructuration des ressources permettra à Jaïda d’offrir aux AMC des lignes de financement conformes à leurs besoins dans le contexte actuel. À noter que la proportion financée par Jaïda dans le secteur de la microfinance nationale s’élève à 17%. À fin 2019, le fonds affiche une production cumulée de 2,87 milliards DH, avec un encours de prêts de 789 millions de DH. La production nette au 30 septembre 2020 ressort positive à 132 millions de DH, en hausse 241%, en glissement annuel. Ce qui implique une production brute de 432 millions DH plus importante que les remboursements clients de 299 millions. L’encours clients s’est également amélioré de 18% à 922 millions de DH au 30 septembre.
Pour rappel, l’actionnariat de Jaïda est constitué d’institutions publiques et internationales de grande renommée : CDG (32%), KFW (31,41%), CDC (18,29%), Poste Maroc (9,15%), AFD (9,15%) au 31 décembre 2019.
