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Bekrit et Amghass, deux localités touristiques à couper le souffle

Bekrit et Amghass, deux localités touristiques  à couper le souffle

Havre de paix au cœur du Moyen-Atlas où il fait bon vivre en écotouriste, le site touristique de Bakrit est connu pour ses richesses paysagères et hydrologiques telles que les sources d’Aghbalou Abarchane qui alimentent l’oued Guigou, pas trop loin du col de Foum Khnigue, les rivières de Tamchachate, Senoual, Fellat et, surtout, pour sa biodiversité et sa richesse floristique et faunistique.
À mi-chemin avant d’arriver au chef-lieu du site, modestement doté d’une école communautaire, d’un dispensaire rural et d’un souk hebdomadaire, la belle vallée d’Amengouss accueille et berce le visiteur le long de l’oued portant le même nom, qui coule aux pieds des falaises communément appelées Kobbat et qui présentent des sculptures sous forme de portes avec des arcs. Dans cette belle vallée, les mordus de la pêche sportive de la truite du Moyen-Atlas (truite arc-en-ciel) peuvent s’adonner à cœur joie à la pratique de leur sport favori. De même, les alpinistes peuvent faire quelques cordées et des descentes de rappel en guise d’entraînement à l’escalade des falaises qui leur sont offertes par la vallée d’Amengouss. 
Plus loin, au bout des falaises, un vaste périmètre agricole parsemé de peupliers et de constructions rurales simples et accueillantes invite à vivre pleinement un beau séjour en paysan, loin des tracas du quotidien moderne des grandes villes. Ici, au chef-lieu de Bakrit, où on ne vit que d’une agriculture vivrière et surtout de l’élevage des moutons de la race «timahdite», la promotion de ce nouveau créneau touristique rural serait le bienvenu pour contribuer au développement de la localité. 
En quittant ce haut lieu du tourisme rural encore ignoré du monde de l’industrie touristique de chez-nous, et tout en empruntant la route vers le Sud, on arrive à Tamchachate : ce petit village traversé par l’oued Tamchachate qui lui en donne le nom, qui offre la possibilité d’un bivouac en camping sauvage aux bords du cours d’eau parsemé de saule pleureur et d’espaces gazonnés, ne serait-ce que pour un week-end, pour pêcher la truite dans la région et découvrir cette dernière. 
Pas plus loin de là, un si beau cadre féerique et sublime attirera votre attention et c’est bel et bien les chutes d’eau en cascade des deux cours d’eau de Senoual et de Tamchachate, qui s’offrent à vous et vous invitent à découvrir oued Fellat qui prend source aux pieds des deux cascades pour constituer l’un des principaux affluents du fleuve d’Oum Rabie, après avoir traversé ce beau canyon bordé de falaises.
Mis à part les falaises et les cascades que les écotouristes et touristes de montagne peuvent découvrir dans la région de Bakrit, cette dernière est dotée d’une mine de sel non exploitée encore, d’une carrière de fossiles et du plus haut sommet du Moyen-Atlas central, qui offre plusieurs pentes pour la pratique du ski hors-piste aux adeptes de cette discipline sportive d’hiver, et qui peut être exploitée pour permettre la promotion de ces nouveaux créneaux de développement touristique que sont l’écotourisme, le tourisme rural, le tourisme vert, le tourisme de montagne et le tourisme de nature.
Par ailleurs, il y a lieu de souligner que plus loin de ce havre de paix qu’est la région de Bakrit, l’amateur de randonnée et de pêche de la truite de l’Atlas peut se rendre dans le complexe d’Amghass pas trop loin de la ville d’Azrou. Situé au cœur des montagnes du Moyen-Atlas, à quelque 43 km de la ville d’Ifrane sur la route menant à Marrakech, ce complexe des lacs Amghass offre un paysage époustouflant qui vaut le détour avec ses six plans d’eau qui n’ont rien à envier aux lacs naturels par la diversité de leur flore et la richesse de leur faune.
Entourés de peupliers élancés et d’eucalyptus, les lacs Amghass, peu profonds, abritent une quinzaine d’espèces d’oiseaux dont, notamment, le grèbe à cou noir et la foulque à crête. 
Ces plans d’eau, alimentés par deux grandes sources, dont la première donne naissance à oued Amghass et l’autre à oued Zwirgha, sont aménagés par le Département des eaux et forêts et à la lutte contre la désertification pour contenir des salmonidés destinés au développement de la pêche sportive.
Le lac Amghass (II) connaît une grande affluence surtout par les mordus de la pêche «No-Kill» qui consiste à pratiquer son sport préféré tout en remettant le poisson dans l’eau après l’avoir péché. 
Autour du lac, hommes, femmes et enfants, bien équipés et vêtus de gilets multi-poches et munis de cannes, jettent leur ligne attendant que leur appât prenne. Ce loisir nécessite patience et discrétion. Le silence est aussi le maître mot. Des rires joyeux, des phrases d’encouragements, des conversations bruyantes, l’heure est surtout à la convivialité.
Aussi, la pêche à la mouche, qui est une pratique ancestrale, est très utilisée au Complexe Amghass pour capturer les carnassiers nobles dans les lacs et les rivières. Elle consiste à utiliser un appât imitant des insectes flottants, des larves ou des alevins. Mais son originalité est le lancer ou le fouetter, une technique demandant une maîtrise et de l’adresse.
La plupart des pêcheurs sont des Marocains et se connaissent entre eux puisque ce sont des habitués qui reviennent, chaque année, à Amghass II. Le peu d’étrangers qu’on peut y rencontrer sont des résidents au Maroc, passionnés de pêche. Malgré les potentialités naturelles de la région, le tourisme de montagne n’y est pas développé. Les structures hôtelières font aussi défaut, exception faite des auberges dans la ville d’Azrou. L’option du gite chez l’habitant est très prisée. Une aubaine pour la population démunie d’Amghass, qui vit cette saison de pêche comme une bouffée d’oxygène. 

Mohammed Drihem

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