Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Régions

Les bus ne circulent plus dans la Cité des marguerites

Kénitra, une cité de près de 450.000 habitants disposant d’une université qui accueille quelque 45.000 étudiants, s’est retrouvée, du jour au lendemain, sans autobus, suite à la décision du gestionnaire délégué au transport public de cesser ses activités.

Les bus ne circulent plus dans la Cité  des marguerites
Les bus ne circulent plus dans la Cité des marguerites

La compagnie de transport par bus «Al Karama», opérant dans la vile de Kénitra, a décidé, de manière unilatérale et sans aucun préavis, de cesser ses activités. Dans une ville où le bus constitue le principal moyen de transport, certaines études font état de près de 50 millions de passagers par an. Les usagers du bus sont actuellement dans le désarroi total et attendent avec impatience une solution qui mettra fin à leur calvaire quotidien.
La crise couvait depuis plusieurs années, au cours desquelles la situation du transport urbain n’a pas cessé de se dégrader, en créant un climat de vive tension chez les usagers qui se comptent en milliers. En effet, un bras de fer opposait depuis près de trois ans la société de transport urbain, dont le nom ne reflète pas la réalité, et la commune de la capitale du Gharb.

Par le biais de communiqués interposés, chacune des deux parties faisait porter le chapeau à l’autre en lui imputant la responsabilité de la crise. La commune accuse la société «Al Karama» de ne pas respecter ses engagements, alors que cette dernière se dédouane de toute responsabilité concernant la crise qui frappe le secteur du transport urbain. Le comble de l’ironie est que les deux antagonistes reconnaissent l’état lamentable du transport par bus, mais chacun d’eux campe sur ses positions. 
La commune et la société délégataire ont refilé la patate chaude aux autorités provinciales qui essaient de «gérer l’inévitable et éviter l’ingérable», en affrétant des minibus et des autocars pour transporter les usagers, notamment les étudiants et les élèves. Une solution qui ne peut être que provisoire, puisqu’il s’agit d’un service public qui a ses propres spécificités, qui est soumis à un cahier des charges bien défini et qui, rappelons-le, engage les responsabilités des uns et des autres. 
Compte tenu de la gravité de la situation, qui a obligé plusieurs Kénitréens à sortir dans la rue pour protester contre la gestion défaillante de ce secteur vital, ce sujet brûlant a été évoqué à la Chambre des conseillers, lors d’une récente séance des questions orales. Dans sa réponse, Noureddine Boutayeb, ministre délégué à l’Intérieur, a souligné que «pour le cas de Kénitra, l’anticipation d’une solution précoce aurait pu éviter la crise du transport urbain que connaît la ville», ajoutant que son département œuvrait à trouver une «solution provisoire équilibrée». 
Pour l’instant, personne ne peut prédire la suite des événements. Il est à espérer qu’une solution durable sera apportée, dans les plus brefs délais, à ce dossier épineux du transport urbain de Kénitra. Chaque jour qui passe constitue un véritable fardeau pour les milliers d’usagers et une source d’inquiétude pour les parents d’élèves et d’étudiants, qui ne savent plus à quel saint se vouer. L’on ne cessera jamais de le répéter, la capitale du Gharb mérite un transport public performant qui respecte la dignité des usagers et qui répond aux besoins de cette ville de près d’un demi-million d’habitants et qui est en plein essor économique. La balle est dans le camp de la commune et des départements concernés pour mettre un terme à une situation source de tension extrême. 

Lisez nos e-Papers